Chapitre 7

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Le vieux répéta ces mots une dizaine de fois, à chaque fois avec plus d'ardeur, jusqu'à cet instant où comme de la poussière, les quatre corps s'évaporèrent dans le vide, emportés par le vent en direction de l'ouest.
Cela s'était fait sans cris, sans peur. Les trois amis n'avaient même pas eu le temps de vivre le moment.
C'est ainsi qu'ils quittèrent leur monde pour une aventure pleines de mystères.
Mais quel était le nouveau monde qu'ils pénétraient ? Qu'allaient-ils vraiment apprendre ? Étaient-ils prêts pour affronter les connaissances les plus sublimes ?

Lorsque leurs corps et esprits entrèrent de nouveau en fusion, ce fut au milieu d'un grand cercle formé d'Hommes aux corps dénudés, qu'ils se retrouvèrent.
Ici, tous étaient en tenu d'Ève et semblaient à l'aise malgré leur intimité dévoilé.
Instinctivement les trois amis cachèrent leurs sexes de leurs mains. Gestes qui firent sourire le Fou.

— De quoi avez vous honte mes enfants ? Ici le sexe n'est pas un mystère même si nous savons sa valeur.
Après ces mots, il se mit sur ses pieds et salua la foule en se donnant une tape sur la poitrine. l'Assemblée répéta le geste d'une triple tape.  C'est alors qu'une vieille femme, terriblement épuisée par la vie, la forme courbée tel un c prit la parole : << Bienvenue Esclave ! Bienvenue chez toi ! J'ai adressé nuit et jour des prières à la terre pour qu'elle te guide, j'ai supplié le soleil pour qu'il te soit clément. Chaque nuit, tout le peuple veillait sur ton esprit, tous on était avec toi. J'espère que tes messagers sont prêts. >> Après ces mots, l'étrange fou s'approcha d'elle, s'agenouilla puis laissa un baiser sur chacun de ces seins pendants.  Ensuite il se remit sur ses pieds puis prit à son tour la parole :

— Peuple ! Fit-il à haute voix.

— Esclave ! Répondit l'Assemblée d'une voix unique.

— Moi votre serviteur, le plus soumis de tous, le plus disponible est de retour. Alors comment se porte la forêt ?

— Bien Esclave, répondit l'Assemblée.

— Et nos frères animaux ?

— Bien Esclave.

— Les eaux, source de vie ?

— Bien Esclave.

— Les Hommes, comment se portent vos femmes ?

— Bien Esclave, répondit cette fois les voix masculines.

— Et vous femmes, comment se portent vos foyers ?

— Bien Esclave, firent des voix féminines.

— Je vous apporte de très bonnes nouvelles. Ma quête fut immense, j'ai écouté et vu des choses dont j'aurai le temps de vous conter. En somme, le grand Conseil avait raison. Le monde que j'ai visité est au bord de l'abîme, leur manière de penser la vie va totalement à l'encontre de la mère nature. Chez eux, on ouvre les entrailles de la terre pour extraire ses excréments, ensuite on les transforme en énergie. Ils pensent connaître assez  et leur égo surdimensionné aveugle chaque jour leurs yeux. Chez eux, on nomme l'Esclave Président. Ce dernier censé être au service du peuple l'instrumentalise . Ils n'ont aucun respect pour l'eau. Ils y déversent du déchet. Vous n'allez pas le croire, mais chez eux les arbres se coupent.

— Mère nature ! S'indigna l'Assemblée d'une voix unique.

Ils étaient scandalisés par ce qu'ils venaient d'apprendre. Ici, couper un arbre n'était même pas envisageable, il était considéré comme fils aîné de la terre et la terre était la divinité mère. Les arbres étaient donc frères des Hommes. Voilà pourquoi avant même de chercher les feuilles d'un arbre on devait passer par quelques rituels. L'arbre était aussi un symbole de protection et chaque fois qu'un arbre s'écroulait, des pleurs s'élevaient dans le ciel. 

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 09, 2021 ⏰

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