J'avance devant le lycée à petit pas. Le nœud qui s'était formé plus tôt dans mon ventre, se ressert étroitement. J'angoisse, je stresse ; j'ai peur. Et c'est cette peur là qui étrangement les nourrit. J'ai peur mais je peux pas me rebeller, je ne peux que subir.Je m'appelle Léo alias le souffre douleur, et ce depuis ma naissance. C'est comme si une hiérarchie avait été établi et que dès mon arrivé dans ce triste monde, on avait décrété que moi, Léo aller y être en bas. J'ai pris des coups, je me suis fait frapper, partout, de tout les côtés et plusieurs fois. Des bleus j'en ai eu. Plus que vous ne le pensez, et pourtant mes parents n'ont rien vu. Que du feu. Il faut dire que dès que je rentre de classe, je me terre sous mes draps en priant pour qu'un miracle apparaisse. Mais le miracle que j'attends tant n'est jamais apparu. Autrefois, je le voyais comme mon unique porte de sortie à cet enfer. C'était une solution improbable mais qui me permettrait d'être heureux à mon tour. Mais la porte est fermée, à double tour et ne s'ouvrira malheureusement pas. Avant je ne voyais qu'une fin alors que maintenant je prends conscience qu'il y en avait deux.
Un suicide.
Cette idée me trotte dans la tête depuis quelques mois, mais je n'ai jamais osé. Je préfère qu'on me prenne mon âme plutôt que je mette une croix symbolique sur le bonheur. Les suicidés ne vont pas au paradis. C'est bien trop simple, Dieu n'a pas le temps de les juger méritants. Alors ils s'en vont enfer et pourrissent dans le feu ardent du tartare. Quand à moi, je ne sais pas ce que je fais. Je tiens le coup ?
J'essaie de ne pas tomber dans ce cercle tellement vicieux qu'on en devient fou !
Mais est-ce toujours certifié qu'après la pluie, le soleil revienne ?
Je continue mon avancée vers la casier du fond de la cour. Je tremble de tout mon long et de courts frissons remontent ma colonne vertébrale. Ils sont derrière et je le sais. Avant que J'ouvre mon casier, une énorme main m'agrippe le haut du col de ma chemise. Je suis projeté au sol comme un vulgaire détritus. Je me fais assaillir de coups de pieds pendant que j'hurle à cordes vocales déployées. Mais personne ne vient à mon secoude. Je me recroqueville sur moi-même, comme pour me protéger de leur haine. De leurs regards sanglants.
Je subis, et j'ai mal. J'entends mes os craquer, et le sang couler à travers mes couches de tee-shirt.
*****
Je rentre chez moi, la tête baissée et le nez à moitié de travers. Je m'approche de la surface translucide et je m'efforce à lever la tête. Je suis horrible, mon teint est tristement pâle, comme ceux des êtres surnaturels. Une tache violâtre entoure ma paupière ; c'est un coquard. Ils m'ont pas raté ces salauds. Je me hais. Je me hais d'être aussi faible. J'attrape un rasoir d'où je retire les lames et que j'enfonce dans les veines de mon bras. Je ne crie pas, pourtant de petites larmes naissent aux coins de mes yeux et déferlent sur mes joues. C'est une punition à ma faiblesse
Chapitre écrit par : ChassAnge33
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Le journal intime d'une Patate
Novela Juvenil1-Préchauffer le four à 200°C (thermostat 7). 2-Recouvrir la plaque du four de papier d'aluminium. Détailler la patate douce en morceaux en forme de frites et répartir sur la plaque. 3-Verser un léger filet d'huile d'olive sur les morceaux de patate...