De celles qui s'aiment

Celle qui était un four.

{Inspiration : Friends, saison 4 épisode 11}

Les mains tremblantes, elle entra finalement dans sa voiture et attendit quelques secondes que son malaise passe un peu. Respirant fort pour reprendre sa respiration, elle tourna sa clef pour faire démarrer sa voiture, tira le frein à main pour le débloquer et l'abaissa finalement, elle releva son pied de la pédale d'embrayage et quitta le parking avec une destination bien précise. Elle avait vraiment besoin de la voir. Là. Maintenant. Tout de suite. Elle se fit violence pour ne pas laisser son esprit s'égarer à cause de ce qu'elle venait d'apprendre et fit tout son possible pour rester concentré sur la route qui, à cette heure-ci, était presque surchargée. A chaque feu rouge, sa volonté se relâchait un peu plus et malgré-elle, des larmes commençaient à affluer. Alors, à chaque passage au vert, elle déglutissait difficilement, frappait rageusement son volant de sa main, contractait encore plus sa mâchoire et poursuivait sa route à travers les immeubles modernes. Enfin elle entra dans la rue où elle habitait. Elle y était presque, mais elle ne relâcha pas pour autant sa vigilance. Un accident était vite arrivé et encore plus sur des chemins par lesquels on passe souvent. Elle se gara enfin dans la petite allée menant à une petite maison en bois, elle tira son frein d'un mouvement brusque et attendit encore un petit peu, juste pour se reprendre et ne pas craquer. Se sentant un peu plus maîtresse de ses émotions, elle attrapa son sac-à-main et sortis. Elle toqua et attendit, son pied tapant au sol.

-Hey ! Eina, tu as de la chance, je viens tout juste de rentrer. S'exclama une blonde en jean troué et plein de peinture.

A peine avait-elle vu sa meilleure amie que toutes les émotions qu'elle tentait de retenir depuis une heure lui échappèrent et sans se contrôler, elle explosa en pleurs et se laissa tomber dans les bras de son amie qui la récupéra de justesse, essayant au départ de la salir le moins possible et puis finalement, elle se rendit compte que c'était là le cadet de ses soucis. Elle colla le corps contre elle - le redressant par la même occasion - et le tira à l'intérieur en fermant la porte d'un coup de pied.

-Eina, qu'est-ce qu'il se passe ? C'est quelque chose de grave ? Demanda la blonde en portant presque la brune effondrée vers son canapé.

Regina ne dit rien, incapable, désespérée et une fois assise, elle se mit à pleurer encore plus fort. Plusieurs minutes passèrent durant lesquelles Emma garda Regina contre elle, frottant délicatement son dos et lui soufflant des mots rassurants, tentant de garder du mieux qu'elle pouvait la forte inquiétude qu'elle avait pour son amie. Jamais elle n'avait vu Regina aussi dévasté. La brune avait toujours été maîtresse de ses émotions, totalement, et avait toujours refusé de pleurer devant elle. Même à la mort de sa grand-mère, Regina s'était isolé pour pleurer et était ensuite allé rejoindre Emma. Elle avait toujours agi comme ça et Emma avait toujours respecté cette pudeur sachant très bien que de toute façon, la brunette lui parlerait tôt ou tard et de tout. C'est pourquoi elle s'inquiétait réellement de ces pleurs incessants et suffoquant qui émanaient de son amie. Lorsqu'elle sentit Regina un plus calme, les sanglots ayant cessés, elle recula doucement la jeune femme pour la voir et essaya d'en savoir plus.

-Tu te sens un peu mieux ? Regina acquiesça en essuyant ses yeux, étalant son mascara sur sa joue et sur sa main. Tu veux me raconter ? Pourquoi est-tu si chamboulée ?

-Je reviens de chez mon médecin et ... et ... et ... elle ...

Incapable d'en dire plus et de réussir à parler plus, sa phrase étant entrecoupée de sanglots ravalés, Regina se remit à pleurer de désespoir en ramenant ses genoux contre elle pour y cacher sa tête. Emma comprit et se leva pour laisser son amie tranquille un moment, sachant très bien que si elle ne le faisait pas, la brune allait se sentir honteuse et partirait. Elle décida d'aller prendre sa douche, laissant la porte de la salle-de-bain ouverte et gardant l'oreille tendue au cas où Regina l'appelait et elle savoura la chaleur des gouttes chaudes qui détendirent ses muscles sollicités toute la journée. Elle se rhabilla rapidement d'un simple tee-shirt trop grand pour elle et d'un boxer bleu avant de se rendre dans la cuisine pour préparer deux chocolats chauds - l'un avec de la cannelle et l'autre, sans -. Elle savait que Regina était plus friande du café, mais elle savait aussi qu'elle aimait que sa meilleure amie lui prépare un bon chocolat chaud avec de la chantilly dont elle seule avait le secret, pour réparer son cœur.
Lorsqu'elle revint dans le salon, elle trouva Regina un peu plus calme, les larmes tarit, mais le regard dans le vide et tremblant légèrement. Emma avait l'impression que son amie était comme en état de choc. Elle s'installa à côté d'elle, l'approcha pour la prendre dans ses bras et toutes les deux burent le chocolat dans un silence reposant pour la brune et angoissant pour la blonde. Elle ne pouvait empêcher son esprit de s'imaginer mille-et-une situations. Elle avait dit revenir de chez son médecin et visiblement, cette visite avait anéanti Regina ... Avait-elle appris qu'elle était malade ? Pour craquer ainsi, cela devait être grave ...