L'Ordre du D [NCT-EXO]

Chapitre 15

WheeIn n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui se passait qu'elle s'était retrouvée dans un endroit qu'elle n'avait jamais vu de sa vie.

Le ciel avait la couleur de l'argent en fusion, le soleil qui s'y trouvait était d'un blanc éclatant et donnait une dimension surréaliste à tout ce que ses rayons blafards touchaient. Inconsciemment, la jeune femme avança d'un pas et la sensation étrange sous ses pieds lui fit baisser les yeux. Ses lèvres s'entrouvrirent sans laisser filtrer le moindre son, se contentant d'exprimer sa surprise. Elle était pieds nus, ses chaussettes avaient disparu, et sa tenue confortable avait été troquée contre une très longue robe noire. Si longue que la matière soyeuse et légère traînait largement sur le sol.

La surface sur laquelle elle marchait était poussiéreuse et caillouteuse, pour autant ni sa voûte plantaire ni le vêtement ne furent tachés et elle ne ressentit aucune douleur en appuyant sur une pierre à l'apparence tranchante. Elle ne fut pas blessée non plus. De plus en plus confuse sur le lieu où elle se trouvait, et commençant à se demander si elle ne s'était pas juste endormie et que l'apparition n'était en réalité qu'un rêve, WheeIn releva ses orbes clairs devant elle. Sa poitrine se contracta et à cet instant elle fut certaine d'être bel et bien consciente, jamais elle n'aurait pu imaginer pareille chose.

Sous ses yeux ébahis, des marches de marbre émergèrent du sol comme par enchantement, se structurant en un palier majestueux. Il se finissait entre deux superbes et gigantesques colonnes de la même matière, était encadré par une rambarde majestueuse et des lueurs argentées vinrent illuminer le chemin, comme pour inviter la jeune faucheuse à monter. La brunette attrapa une mèche de cheveux et elle tira nerveusement dessus. Elle n'était pas effrayée, cet endroit avait au contraire quelque chose de familier, mais plutôt déboussolée.

Une forme éthérée se dessina au sommet, attirant l'attention de la jeune femme. C'était la même que celle qui l'avait fait venir et cela réveilla un sentiment d'urgence dans la poitrine de WheeIn. L'étudiante remonta sa robe au niveau de ses genoux pour pouvoir grimper les marches plus rapidement, sentant au fond d'elle pulser l'impression qu'elle devait rejoindre l'apparition sans attendre. Le paysage lunaire se précisait davantage à chaque pas qu'elle faisait, et lorsqu'elle arriva au sommet, l'inconnue n'était plus couverte des étranges voiles grisâtres. C'était une belle femme à la beauté froide, au visage sans âge et aux yeux noirs insondables, sans pupilles. La brunette hoqueta surprise, mais le léger étirement des lèvres de la noiraude apaisa les battements effrénés de son organe vital. Elle lui tendit la main pour la seconde fois, et WheeIn la saisit à nouveau sans hésitation, subjuguée.

Les doigts de l'apparition étaient glacés contre les siens, la peau lisse et sans imperfection, comme si elle touchait une statue de glace. En y regardant de plus près, l'ensemble de sa personne semblait être ainsi, sans défaut extérieur, d'une pureté sans pareille, avec un soupçon d'irréel. Le regard de la jeune femme coula sur la robe entièrement faite de dentelle sombre et de brume vaporeuse, couvrant le cou, les bras et même les chevilles de la noiraude. Ses cheveux de nuit ondulaient souplement dans son dos, agités par un vent qui ne soufflait que pour elle, et ornés d'une simple mais précieuse couronne stylisée.

- Bonjour WheeIn, nous t'attendions depuis longtemps.

La voix suave et douce résonna dans l'esprit de l'étudiante comme une mélodie unique, envoûtante, et elle mit plusieurs secondes avant de réaliser ce qui venait de lui être dit.

- Vous m'attendiez ? Vous savez qui je suis ?

- Je connais tous mes enfants jeune demoiselle, j'attendais ta venue il y a déjà plusieurs années. Suis-moi, allons parler dans un endroit plus confortable.

La main toujours glissée dans celle de l'apparition, WheeIn se laissa tirer et passa les colonnes de marbre. Fascinée, ses pieds nus s'avancèrent sur le sol à présent immaculé, en dalles blanches, tandis que son regard se perdait dans l'immensité de ce lieu qu'elle ne connaissait pas. La femme la conduisit dans une sorte de petit salon privé, et l'invita à s'asseoir sur l'une des banquettes d'inspiration baroque argentée qui y était installée. La brunette se racla la gorge, puis se décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis leur précédente interaction.