Game of Survival

Chapitre 1 « J'ai besoin de toi. »

- « Fais les partir.
Pardon ?!
- Je ne me répéterai pas. On doit parler. »
Maca ne savait pas trop quoi faire ni quoi répondre, elle essaya d'analyser la brune mais en vain, elle était totalement fermée.
Les invités prirent une décision à sa place, partant le plus rapidement possible, disant à peine au revoir.
C'est Zulema qui les ramènera jusqu'à la porte, qu'elle ferma à clé quand ils furent tous partis.
Elle s'avança lentement vers la blonde, posant une arme sur la table entre elles.
- « Maintenant, passons aux choses sérieuses. »

La blonde tremblait, elle ne savait pas comment réagir face à l'arme de la brune, était elle vraiment venue pour la tuer ? Elle savait qu'elle en était capable, mais au fond d'elle, elle savait qu'elle ne le ferait pas, elle ne pouvait expliquer pourquoi, mais elle en était persuadée.
- « Je peux savoir pourquoi tu as une arme ? »
La brune le prit alors dans sa main.
- « Oh ça ? C'était au cas où je m'ennuyais sur le chemin.
- Franchement Zulema tu ne peux pas être sérieuse juste 5 minutes ? Pourquoi tu as ramené une putain d'arme chez moi ?! Et comment as tu trouvé mon adresse ?
- J'ai toujours des contacts. Et j'ai toujours une arme sur moi, on ne sait jamais qui on peut croiser. »
La blonde comprit alors qu'elle ne l'avait pas sorti pour la menacer mais plutôt pour dire "je me désarme, je te fais confiance" au moment où elle le réalisa, un frisson la parcourue. Sans vraiment savoir pourquoi.
- « Maintenant si tu le veux bien, je vais t'expliquer pourquoi je suis venue. »
La brune avait reprit la parole, elle commençait à s'impatienter.
- « Je t'écoute, mais avant je vais me reprendre une bière, tu veux quelque chose ?
- La même chose. »
Maca alla donc chercher deux bières et se posa sur le canapé, Zulema s'installa sur un fauteuil en face d'elle et elles s'allumèrent une cigarette.
La brune commença alors à parler, en prenant l'arme dans sa main.
- « Ça ne te manque pas d'en tenir une dans ta main ? »
Elle s'attendait à tout, sauf cette question, et elle n'en comprenait pas vraiment l'intérêt, mais elle se contenta de répondre, voulant savoir ce qui amenait la personne qu'elle détestait le plus chez elle.
- « Parfois si. »
Zulema reprit alors.
- « Et si je te disais que tu pouvais le faire de nouveau ? Que dirais tu ?
- Pourquoi en aurais-je besoin ? Tu prévois d'envoyer quelqu'un me tuer ?
- Ne sois pas stupide. Au contraire. J'ai besoin de toi. »
La blonde cru s'étouffer, à ces mots son cœur rata un battement. Jamais elle n'aurait pensé que la brune lui dirait ça. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre.
- « Dis moi Rubia, combien gagnes tu par heure ? »
Sans vraiment se poser de question elle répondît naturellement.
- « 6 euros.
- Et que dirais tu si je te disais que tu pourrais te faire un chiffre, avec autant de zéro que tu peux l'imaginer, en une seule journée ? »
Maca comprit alors. Zulema avait un plan. Elle en avait toujours un, ce qu'elle ne comprenait pas était pourquoi elle avait besoin d'elle.
- « Combien exactement ?
- 100 millions chacune. »
La blonde était sous le choc, elle ne s'attendait pas à une telle somme, surtout que, d'après les dires de Zulema, elles pourraient l'obtenir en une journée, et cela était impossible. Curieuse et surtout impatiente elle répondît.
- « Viens en au fait. »
La brune sourit, c'était exactement ce qu'elle voulait entendre, elle replia ses pieds sous ses jambes, assise en tailleur et s'alluma une autre cigarette tout en finissant sa bière.
- « Tu as déjà entendu parler du Bleu de France ?
- Non.
- C'est le plus gros diamant bleu qui a été découvert pour l'instant. Il vaut 200 millions de dollars. Il a appartenu à Louis XIV. Il a été acheté il y a quelques mois par Carlos Acevedo.
- Attend, tu veux dire LE Carlos Acevedo ?
- Lui même. »
Acevedo était bien connu en Espagne, il faisait parti de la mafia et gérait un immense trafic de cocaïne international, il n'avait jamais été arrêté par faute de preuve, il ne commettait jamais aucune erreur, les autorités n'attendaient que ça pour lui tomber dessus.
- « Il l'a acheté pour sa femme. Un cadeau pour leurs 10ans de mariage. Et nous allons le voler. »
La blonde s'arrêta un instant, analysant ce qu'elle venait d'entendre, elle se leva et reprit deux bières, elle en posa une devant la brune et prit une longue gorgée en se rallumant une cigarette.
- « Premièrement, je ne t'ai jamais dis oui. Et deuxièmement, comment veux tu t'y prendre ? »
La brune explosa de rire, elle ouvrit sa bière.
- « Parce que tu crois vraiment que je vais te dire mon plan avant que tu acceptes ?
- Je ne te comprends pas Zulema. Pourquoi moi ? Je te déteste, tu me déteste, tu as détruit ma vie, j'ai détruit la tienne, on a passé des années à essayer de se tuer et maintenant tu veux qu'on fasse équipe ? Et puis quoi encore ? Après si on réussit on s'enfuie ensembles ?! »
Zulema bue une gorgée, avant de se décider à répondre.
- « Justement, tu me détestes et je te déteste, alors si ça tourne mal on aura aucun mal à laisser l'autre derrière et à se barrer. De plus, la haine est le meilleur des moteurs, si tu prends quelqu'un que tu aimes pour un coup pareil, tu vas passer ton temps à surveiller l'autre, à vérifier que tout va bien et à risquer ta vie s'il le faut. J'ai besoin de tout sauf ça dans mon plan. Aucune faiblesse n'est permise. De plus, je sais ce que tu vaux, et je sais que tu es devenue une vraie pute et que malgré tout ce que tu peux dire, tu as besoin de te mettre en danger pour te sentir exister. Alors écoutes moi bien Rubia, cette proposition je ne te la ferais qu'une fois, je ne vais pas te courir après. Donc c'est soit tu acceptes maintenant ou je me casse et je trouve quelqu'un de mieux mais si tu en parles tu finis avec une balle dans la tête c'est clair ? »
Maca était toujours impressionné de la façon qu'avait la brune à rester calme et fermée en toutes circonstances même quand elle était énervée ou qu'elle menaçait quelqu'un, et c'était le plus effrayant chez elle. Et elle prit chaque parole très au sérieux, après tout, ce n'était pas pour rien qu'elle se faisait appeler El elfo del puto infierno en prison.
- « Et si j'accepte ? »
La brune afficha un sourire satisfait, elle avait obtenu ce qu'elle désirait, comme toujours.
- « Nous partons demain matin.
- Où ça ?
- Tu verras. Fais ta valise. »

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Une demie heure après avoir rassembler le maximum d'affaires nécessaires, la blonde se redirigea dans le salon où elle trouva Zulema en train de fumer une cigarette à la fenêtre, une autre bière à la main. Elle prit quelque seconde pour l'observer.
Ses traits étaient durcis, son visage marqué par la douleur même si elle s'efforçait de le cacher, Maca avait appris à déchiffrer ses émotions au fil des années. Mais à cet instant, où elle était appuyée à la fenêtre, perdue dans ses pensées, elle la trouva plutôt paisible, ce qui était rare chez elle. Elle essayait de rester fermée en permanence. Alors la blonde en profita pour la regarder tout en mémorisant ce qu'elle voyait. Elle n'aurait jamais cru qu'un jour elle vivrait cette situation. La brune, chez elle, paisiblement appuyée sur sa fenêtre en train de fumer pendant qu'elle faisait sa valise.
Elle regarda l'heure rapidement, il était déjà deux heures du matin. Elle prit alors son courage à deux mains et brisa le silence en indiquant sa présence.
- « Il est tard. Tu veux rester ici ? »
Elle regretta immédiatement ses paroles, ne comprenant pas comment elles avaient pu sortir de sa bouche. La brune, se pencha et jeta sa cigarette dans le vide puis se tourna vers Maca, la fixant droit dans les yeux. Puis elle commença à s'avancer, lentement, jusqu'à se retrouver presque collée au corps de la blonde. Elle avança doucement son visage et frôla l'oreille de cette dernière avec sa bouche en murmurant.
- « Tu vas également me proposer de partager ton lit Rubia ? »
Elle avait insisté sur le "Rubia" roulant le "r" plus qu'elle n'avait l'habitude de le faire.
La blonde était paralysée, prise de frisson et d'émotions qu'elle ne connaissait que trop peu, elle ferma les yeux quelques instants, afin de se ressaisir. La brune se recula doucement, tout en restant assez proche, haussa les épaules et reprit.
- « Ne te fatigue pas à proposer, je ne couche pas le premier soir. »
Puis elle se tourna, se jeta sur le canapé, ôta ses chaussures et s'installa.
Maca avala difficilement sa salive, encore en train de se demander ce qu'il venait de se passer.
- « Bonne nuit Zulema. »
Ce fut la seule chose qu'elle réussit à dire.
Elle se dirigea alors vers sa chambre mais fut interrompu.
- « Maca ?! »
Elle s'arrêta dans l'encadrement de sa porte et se tourna vers la brune qui était déjà en train de la regarder.
- « Oui.
- Oui quoi ?!
- Si on réussi, on s'enfuie ensemble, et n'essaye pas de refuser, tu n'auras nul part ou aller. »