𝐓𝐇𝐄 𝟑 𝐋𝐎𝐒𝐄𝐑𝐒 | +𝒔𝒕𝒓𝒂𝒚𝒌𝒊𝒅𝒔 [✅]

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— Je vous demande pardon ?

— Alors, qu'est-ce que vous en pensez ? Je souris.

— Écoutez, Christopher... vous ne croyez pas qu'il serait préférable pour vous d'aider l'équipe technique pour le bal de promo ?

Madame Jung retire ses lunettes, et se frotte les yeux. Un signe de désespoir qu'elle a effectué beaucoup trop souvent à mon goût, depuis le début de notre conversation.

— Madame Jung, qu'est-ce qui vous empêche d'accepter ma proposition ?

De son gros classeur vert, elle sort une feuille où mon nom est inscrit en gras, qu'elle fait glisser grossièrement face à moi, sur le bureau.

— Ceci : il s'agit de vos appréciations et de vos notes depuis ce début d'année, monsieur Bang. Et, apparemment, vous êtes beaucoup plus doué en perturbation, plutôt qu'en musique. Est-ce que je me trompe ? Elle lève un sourcil en m'observant.

Là, je n'ai plus le choix.

Je me jette à ses pieds, brûlant mes genoux sur le sol glissant par la même occasion, et pose mes mains sur ses pieds en la suppliant.

— MADAME JUNG, JE VOUS EN CONJURE ; AYEZ PITIÉ D'UN PAUVRE GARÇON COMME MOI !

Elle bouge ses jambes, espérant que je me dégage d'elle. Mais lorsque j'ai une idée en tête, je n'abandonne pas d'aussitôt.

— Monsieur Bang, cessez votre mascarade, je vous prie, voyons !

— TOUT CE QUE JE SOUHAITE, C'EST VOTRE APPROBATION POUR MON PROJET EXTRAORDINAIRE !

— Vous allez beaucoup trop loin, Christopher. Madame Jung perd peu à peu patience.

Je lâche également des faux sanglots en reniflant fortement, ce qui l'agace davantage.

— Madame J-

— TRÈS BIEN ! Vous avez gagné ! J'accepte de vous aider !

— A-ah oui ? Vraiment ? Je hausse les sourcils, surpris.

— Oui, dit-elle en se levant de son grand fauteuil, en replaçant ses lunettes rondes sur le bout de son nez. Si votre groupe est « fantastique », comme vous le dites si bien, alors je peux effectivement vous laisser votre chance.

— Madame Jung, je vous embrasserais si j'osais ! Je dis en me rapprochant d'elle, les bras grands ouverts.

— Eh bien n'osez pas s'il vous plaît. Merci.

Je me racle la gorge, mal à l'aise. Puis, finalement, la cinquantenaire brise alors le silence qui s'était installé en reprenant son monologue :

— Vous viendrez me voir demain, à la fin des cours, pour récupérer un double des clés de la salle. Je compte sur vous et votre sérieux, même si je sais pertinemment que ce n'est pas un mot qui entre dans votre vocabulaire..., soupire-t-elle.

— Ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas déçue !

— Je l'espère bien ! Je vous demanderais une représentation d'ici quelques jours pour pouvoir juger de vos talents pour le concours. Est-ce que tout est bon pour vous, Christopher ?

— Une repre- B-bien sûr !

— Bien. Maintenant : dehors, je ne veux plus vous voir. S'exclame-t-elle en m'indiquant, d'un vulgaire signe de main, la porte de la salle.

*

Une fois sortis, je me mets à réfléchir profondément aux lourds mensonges que je viens d'inventer à mon professeur d'arts.

Je ferme les yeux en passant mes mains sur mon visage.

— Bon sang, mais qu'est-ce que j'ai fais ?!

C'est à ce moment précis que je me rends compte de l'implication que j'allais devoir donner pour que mon plan fonctionne.

Et il reste encore un léger détail : Jisung et Changbin ne sont pas au courant de l'idée farfelue qui me traverse l'esprit depuis quelques jours déjà.

Peut-être que je pourrais déjà me préparer aux remarques et insultes que j'allais me ramasser en pleine face ?

Et puis, surtout : comment monter un groupe de huit personnes talentueuses en moins d'une semaine lorsque tout un lycée nous déteste, et que ma sociabilité décide de sortir seulement en présence de mes deux amis ?

Je suis, dans ce qu'on pourrait appeler, une situation très délicate...

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chloé <3