Chapitre 5

86 3 0
                                    

4 mois plus tard.

Je secoue une brochure pour des vitres soit disant incassable sur mon visage tout en soufflant. Il fait une de ses chaleurs, je tends ma main pour allumer la climatisation de la voiture.

- Emy, les fenêtres sont ouvertes, n'allume pas cette climatisation. Me lance mon père.

Je souffle une seconde fois, je parcours des yeux le paysage de Londres en plein début d'été. Tous les passants ont sorti leurs tenues d'été.

- Pas trop stressé ? Me demande mon père tout en fixant la route.

- A vrai dire, si beaucoup. Je réponds en sentant une boule de stress me dévoré l'estomac.

- Je suis certain que c'est dans la poche Emy.

J'espère sincèrement qu'il a raison. Nous sommes sur le chemin qui mène à mon lycée. Les sessions d'examens sont terminées depuis maintenant trois semaines, dans vingt minutes, les résultats vont être placardée au mur de mon école. Mon père gare notre voiture rouge sur une place de parking et en sort. A mon tour, je pose mes pieds sur le goudron brûlant. Je ré-ajuste ma jupe et replace mes cheveux derrière mes oreilles. Mon père vient m'embrasser le front et me suis jusqu'aux portes de l'école. Directement, les filles me rejoignent. On discute tranquillement jusqu'à ce que notre proviseur sorte du bâtiment pour ouvrir le portail qui mène à la cour. Le troupeau d'élèves se bouscule afin que chacun puissent être dans les premiers à lire leurs résultats. Je me fraye un chemin entre les élèves tout en tenant la main de Siam. Parcourant les noms des yeux, le mien reste introuvable. Des cris au dessus de mon épaule me tirent de ma recherche. Je me retourne et aperçois Siam et Molly en train d'échanger une accolade, je souris me doutant qu'elles ont toutes les deux obtenus leurs diplômes, ce n'est pas surprenant, je suppose qu'une mention accompagne leurs obtentions. Je change d'affiche et cherche mon nom. Rodiguez, Roumin, Rzam, Sadiz, Sao, Sancran... Sanderson. C'est moi. Je pointe du doigt mon nom et le déplace vers la droite : Admise, mention assez bien. Je me plaque les mains sur ma bouche et une boule d'excitation vient remplacer celle du stress. Surprise et franchement fière de moi, je ne peux m'empêcher de faire sortir un son aigu de ma gorge. Je me dégage du groupe d'élèves et cherche une seule chose : ma meilleure amie. Nos iris se connectent, elle se tient à quelques mètres devant moi, le visage impassible. Dans la même seconde, nos visages s'illuminent d'un sourire, comprenant que nous avons toutes les deux nos diplômes, nous ne perdons pas de temps pour nous prendre dans les bras. Je suis si fière d'elle.

Nous avons obtenu nos diplômes.

Je descends les escaliers d'une vive allure impatiente de me rendre à l'aéroport. Mon père est en train de mettre mes bagages dans le coffre de la voiture. Mon petit frère nous attend sagement dans la voiture, le nez plaqué contre la vitre. Il nous a fait une crise d'une demi-heure, tenant absolument à m'accompagner. Du haut de ses huit ans c'est un vrai capricieux comme notre mère. Darel s'approche de moi et me sourit, il plaque ses mains contre mes joues et je me trouve avec une tête de poisson. Il fini par m'ébouriffer les cheveux, comme d'habitude je grogne face à son geste ce qui le fait rire.

- Allez petite sœur, profite du mien que tu peux, amuse toi et si j'apprends qu'il se passe quoi que ce soit entre toi et un garçon, je débarque en Amérique, je ne blague pas. Me dit-il en pointant son doigt au dessus de mon nez.

Je rigole et le prend dans mes bras. Il me souffle « fait attention à toi » dans l'oreille. J'hoche de la tête. Je l'embrasse sur la joue. Une moue triste apparaît sur mon visage fraîchement maquillé.

- Ta débilité va me manquer.

Et une tape derrière le crâne de sa part. Je rigole et le prend dans mes bras une dernière fois. D'un signe de main je lui dis au revoir et monte dans la voiture à côté de mon frère à l'arrière. Ma mère m'a fait ses au revoir hier soir, étant au travail aujourd'hui.

- Prête ? Me demande mon père.

- Plus que prête. Je lui souris.

Il démarre, je regarde une dernière fois cette maison que je ne reverrai que dans deux mois. Ben pose sa tête contre mon torse, je l'entoure de mes bras et lui fait des bisous partout sur sa bouille avant de lui faire des guillis. Cela le pousse aux éclats de rire. Mon père lance une musique country que nous écoutions étant petit lorsqu'on partait en vacances pour camper. On se met tout les trois à chanter, la musique battant son plein dans l'habitacle. Elle se finit sous nos rires. Ils vont tellement me manquer.

Les lunettes sur le bout de mon nez, je sors du véhicule et vois au loin ma meilleure amie enlaçant ses parents devant l'entrée de l'aéroport. Je rejoins mon père à l'arrière de la voiture et l'aide à sortir mes deux valises. Je lève les yeux pour détailler l'extérieur de l'aéroport. Il est énorme, je n'ai jamais pris l'avion, c'est une grande nouveauté pour moi. Nous rejoignons Claire et ses parents, nous entrons tous dans l'aéroport. Nous enregistrons nos bagages et nous nous apprêtons à passer la sécurité. C'est l'heure des au revoir. J'enlace mon père dans mes bras qui a les larmes aux yeux, jamais je ne suis parti sans eux durant une durée aussi longue. Ma relation avec mon père est très complice et fusionnelle. Il me dit des mots tendres avant de m'embrasser le front. Je l'embrasse sur la joue à mon tour, mes yeux commencent aussi à s'humidifier. Mon petit frère en larmes me serre la jambe de sa maigre force. Je me baisse pour lui faire face.

- Sois gentil avec papa et maman. Je penserai à toi tout les jours mon petit loup. Tu vas me manquer. Je lui dis en le serrant contre moi. Je lui essuie ses petites larmes et lui dit que je l'aime.

Je salue les parents de Claire une fois leurs échanges terminée. Nous avançons l'une contre l'autre faisant signe de la main à nos familles. Je leurs envoie des baisers et passe la porte de la sécurité, ne les ayant plus dans mon champ de vision. J'essuie rapidement la larme qui s'est échappé de mon œil et reprend mes esprits.

Nous embarquons dans dix minutes d'après un panneau d'affichage. L'attente est plutôt longue mais on s'occupe en bavardant. Quelques selfies sont pris et directement publié sur instagram. J'ai vraiment hâte de poser les pieds sur le sol Américain ainsi que de vivre cette expérience grandiose. Une voix annonce l'embarquement pour notre vol. Nous marchons jusqu'à la porte d'embarquement d'un pas déterminé, nos bras l'un contre l'autre.

Assise dans l'avion, attendant patiemment qu'il décolle, je regarde les passagers chercher leurs sièges, une main sur le billet d'avion et les yeux fixés sur les numéros des sièges. Claire se cramponne au siège en soufflant bruyamment. Elle non plus n'a jamais pris l'avion de sa vie mais contrairement à moi elle en a une terrible peur et en plus de cela n'apprécie pas vraiment les sensations fortes. Je sais d'avance que je vais exploser de rire lorsque l'avion décollera. Déjà à l'arrêt sa tête est mémorable. Je ne prive pas pour la prendre en photo, premier souvenir. L'avion commence a démarré puis a avancé doucement sur la piste. Les yeux de Claire deviennent ronds comme des oranges et sa couleur vire au blanc pâle. Je ne peux m'empêcher de rire. L'avion prend de la vitesse et fini par quitter le sol. Claire plante ses ongles dans le siège, son visage se décompose de secondes en secondes, une flaque de sueur se présente sur son front. Cette scène est épique. J'explose de rire pendant qu'elle reste terrifiée. Une fois qu'elle prend conscience que nous volons, elle colle son nez contre le hublot s'émerveillant du paysage. Elle tourne sa tête vers moi en s'exclamant.

- On vole ! On vole Emy ! Je pouffe de rire tandis qu'elle tape des mains. On vole vraiment comme des oiseaux. Crie t-elle de plus belle. On vole ! Elle répète ces deux mots encore et encore, ce qui me vaut de nombreux rires. A ce moment là, j'en oublie même qu'elle a dix huit ans tellement elle ressemble à une petite fille. Certains passagers se retournent vers nous en nous faisant signe de nous taire. Mais je continue de rire et Claire continue ses petits cris pendant plusieurs minutes, elle fini par s'arrêter lorsqu'une hôtesse de l'air nous fusille du regard.

Je regarde les nuages défiler sous mes yeux. C'est vraiment magnifique, époustouflé je décide de prendre des photos, une de nous deux et une de l'hublot. Je la posterai sur instagram dès notre arrivé. Dans environ une heure nous serons présentes sur le sol américain. Je suis toute excité et impatiente de rencontrer le groupe mais aussi de rencontrer nos abonnés. Je sens que je vais me faire des souvenirs inoubliables. La hâte s'empare de moi.

Magcon tourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant