Partie Quatre

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- Renjun, Chenle !

J'appelle plusieurs fois mais n'obtiens aucune réponse. Pourtant Kun m'a assuré que c'est l'endroit qui leur a été assigné. Où peuvent-ils bien être ? Je continue à chercher quelques secondes avant d'entendre de petits chuchotements et des bruits de respirations assez forts. Soit ils sont bien là, soit il leur est arrivé quelque chose. C'est l'autre place qui a été infiltrée, je penche plutôt pour la première option alors. Je sors mon arme malgré tout et m'approche sans un bruit de l'endroit d'où les chuchotements provenaient, régulant ma respiration pour qu'elle soit inaudible. Je scanne l'endroit et cherche le seul endroit où pourraient être cachés les deux jeunes adultes. Je ne vois pas plus de personnes pouvoir s'y caser par contre. Une grande inspiration, et je me jette en face, braquant mon arme sur qui que ce soit qui pourrait être là. Je suis accueilli par un cri aigu et des mains qui se lèvent instantanément.

- C'est nous Ten, ne tire pas !, Crie Renjun, réagissant plus vite que Chenle
- Imbéciles, pourquoi vous cachez-vous ? N'importe qui vous verrez comme des intrus, et tout le mode n'a pas la présence d'esprit de ne pas toujours appuyer sur la gâchette.

Je les réprimande, cachant le fait que j'étais pour ma part presque sûr qu'il s'agissait d'eux. Il ne répond rien et se mord la lèvre en serrant Chenle qui est à moitié sanglotant dans ses bras. Ils ne feront pas des agents de terrain, je l'ai toujours su, enfin, Chenle surtout, beaucoup trop impressionnable. Renjun... Renjun pourrait faire comme Winwin j'imagine.

- C'est de ma faute, murmure Chenle, Je ne voulais pas te voir, pas tout de suite, pas sans résultats.

Il se détache de Renjun, pour me regarder, mais il se recroqueville sur lui-même et il est plus qu'évident qu'il est tout sauf à l'aise. Je lâche un soupir et viens les prendre tous les deux dans mes bras.

- Vous n'avez pas à penser comme ça, imbéciles, je sais plus que n'importe qui quel travail vous pouvez faire et celui-ci n'en fait pas encore partie, c'est tout. Kun vous a mal géré, on en a déjà parlé, il s'excuse, enfin, disons qu'il le fait à sa manière, j'ai le droit de dire autant de mal que je veux de lui apparemment maintenant.
- Tu vas le faire ?, Demande Renjun presque impatient
- Non et si vous comptiez le faire oubliez de suite. Je refuse qu'on dise du mal du boss, c'est la première marque de traîtrise.

Je les regarde sévèrement et Renjun baisse les yeux, manifestement honteux que je l'ai repris aussi rapidement. Je les lâche et regarde les quartiers qui nous ont été donnés. C'est plutôt décent, pas aussi grand qu'au QG, mais il est fait pour impressionner toute personne qui viendrait marchander avec nous, cette place est censée être et restera secrète. Je m'installe au seul bureau qui semble inoccupé.

- Bon, montrez-moi ce que vous avez trouvé, si Kun n'a rien apprécié de vos propositions, ça nous fera au moins des localisations sur lesquelles nous n'avons plus le besoin de faire de recherches.

Ils accourent tous les deux et nous nous mettons au travail, je sens que ça va être long.

- Kun ça fait déjà un mois qu'on cherche un endroit, tu en demandes trop. Ce qu'on te propose est déjà meilleur que ce que nous avons perdu.

Je dis exaspéré alors qu'il refuse encore la nouvelle localisation sur laquelle j'ai travaillé ces derniers jours avec Chenle et Renjun. Ils sont tellement impatients de faire leur preuve, je ne les ai jamais vus aussi motivés, mais ça va redescendre s'il continue à agir comme ça.

- Ecoute Ten, on doit frapper un gros coup, montrer que cette perte ne nous fait rien, qu'on repart meilleurs et qu'on ne donne pas de crédit à la police. Ils détruisent une usine ? On aura une nouvelle deux fois plus importante, c'est tout. Si on se mettait à prendre de toutes petites usines avec lesquelles nos économies d'échelle sont ridicules, juste par sûreté, alors nous ne vaudrions plus rien. Il nous faut un bénéfice marginal important, une baisse de la part des coûts fixes, une autoproduction d'énergie, maîtriser le processus verticalement, on doit partir de la production des matières premières et plus uniquement assembler, il faut que nous...
- Mais est-ce que tu t'écoutes au moins ? Tu penses vraiment qu'on peut le faire juste comme ça ? On a limité nos commandes, on dépend en partie de Johnny, on commence à venir à bout des fournisseurs japonais assez naïfs pour croire à tes demi-promesses. Je te rappelle que seul Nakamoto Yuta continue à faire marché avec toi.
-Il est intelligent, enfin c'est au moins le plus intelligent d'entre eux, disons pour un Japonais.
- Les Yakuzas ne valent plus rien à côtés des Triades, arrête un peu de passer ton temps à les enfoncer comme si nous étions encore de grands ennemis. On a pire maintenant, l'Occident, les Américains, on ne craint peut-être rien de Johnny mais il n'est pas dans le plus influent des gangs des Etats-Unis.
- Ils maîtrisent toute la côte ouest, ce sont les zones touristiques et à fort développement économique.
- Mais ils n'ont pas un seul homme à New York, ni à Washington, il faut voir politique aussi.
- Peu importe, ce n'est pas la question.

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