On a marché autour du vent.
Et le vent, là-dedans, était devenu une tornade. A force de se tortiller entre nos pieds, il y a eu des fuites, et on crachait un vent froid en respirant. On est tombés, le vent nous avait fauché la montagne sous les pieds.
On a comblé le trou avec les pelles, et du sable et de la poussière, à mesure que chacun de nous se dispersait. Il fallait crier "Je crois pas au trou", en balançant les bras pour voler, mais le trou s'agrandissait dès qu'on en parlait. Le bossu venait de passer ce jour-là le milieu de sa vie. Le 6 mai, il arrivait chaque année sur la pente déclinante. Les générations suivantes montaient.
A l'heure où on en parle, on tombe encore et la poussière nous crisse entre les dents.