C H A P I T R E XXV

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[ Si je devais t'embrasser pour aller ensuite en enfer, je le ferai. Comme ça je pourrai ensuite me vanter avec les diables d'avoir vu le paradis sans jamais y entrer. ]

William Skaespeare

PDV Talia.

Nous déambulons dans les stands du festival, il y a vraiment de tout. Je lâche soudainement la main de Shoto, je transpire tellement que j'ai peur d'avoir les mains moites. 

— Dis le moi si tu ne veux pas être avec moi, grogne-t-il.

— Quoi ? Non, c'est pas ça !

Je vois un stand de carabine et suis immédiatement intéressée. Je me dirige vers le gars qui tiens le stand.

— C'est trois euros pour dix tirs, si vous crevez tous les ballons vous pouvez choisir le lot que vous voulez ! explique-t-il.

Je paye et prends le pistolet. Je ferme mon œil droit, souffle un bon coup et tire. Je touche tous les ballons en quelques secondes.

— Pas mal, sourit Shoto.

— Tu veux essayer ? proposé-je.

— Non, je risque de tirer sur le vendeur, rit-il.

J'hésite longuement pour le prix à choisir. Je prends finalement un collier avec un petit flocon, il est très simple mais très beau, la chaine est un cordon noir en cuir et le pendentif est fait en verre. 

Je le glisse dans la poche de mon yukata et nous continuons notre petit tour. Nous faisons une pêche aux canards, nous mangeons des mochis glacés au fruit de la passion.

Nous discutons sans nous chamailler et l'espace d'un instant, j'oublie toutes mes préoccupations, j'ai juste envie de profiter.

— Quoi ? Mais comment tu peux ne pas aimer les aubergines ? s'étonne Shoto.

— Nan mais tu rigoles ?! C'est la chose la plus dégueulasse du monde ! protesté-je en grimaçant. Le truc c'est gluant et mou ! 

— Pas du tout, tu les cuisines mal, je suis sûr ! Avec de l'huile et cuite au four, c'est délicieux !

— Tu me feras pas changer d'avis !

— On parie, je te cuisinerai des aubergines et tu vas changer d'avis !

— Pari tenu, ris-je. 

Nous continuons à parler, à rire... Mais je sais que je vais devoir lui dire.

Nous nous asseyons dans l'herbe, à l'ombre d'un arbre.

— Talia, il faut que je te parle de quelque chose qui me trotte dans la tête depuis un bon moment.

Je sens mon coeur accélérer et une goutte de sueur coule dans mon dos.

— J'aimerai que tu ne m'interrompes pas et que tu me donnes ta réponse qu'à la fin, continue-t-il.

J'acquiesce en silence.

— Voilà. Depuis le début, j'ai eu une attirance pour toi, dit-il en se triturant les doigts nerveusement. Je sais pas trop comment c'est venu, mais j'ai eu un coup de coeur pour toi, au début je pensais que c'était juste physique et que ça allait passer. Mais au fil du temps, je me suis attaché à toi.

J'avale difficilement ma salive, c'est lui qui est en train de se confier mais c'est moi qui suis mal.

— Je me suis retrouvé en toi. Je me suis identifié à toi, parce que ton histoire ressemble un peu à la mienne. Je ne voulais pas que tu restes aussi fermé que moi, parce que ce n'est pas la solution. Je me suis ouvert de plus en plus et je voulais que tu fasses la même chose. Si j'ai changé, c'est en partie pour toi, je voulais t'aider et je ne pouvais pas rester dans ma bulle. 

𝙄𝙉𝘾𝙊𝙉𝙏𝙍𝙊𝙇𝘼𝘽𝙇𝙀 | 𝙎.𝙏Où les histoires vivent. Découvrez maintenant