Chapitre 49

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Le lundi, Célia alla en cours normalement mais le soir, au lieu de rejoindre le stade, elle partit en direction du parc de la tour après avoir demandé au coach de sauter l'entraînement, ce qu'il lui accorda. Elle y arriva vers 17h15. Elle s'assit sur le banc et attendit. Environ 15 minutes plus tard, Caleb arriva.

Caleb et Célia se promenaient en silence. Célia voulait lui demander pourquoi il était comme ça en ce moment mais elle ne savait pas comment lui poser la question.

– De quoi tu voulais me parler ? Demanda à un moment Caleb.

– Pourquoi t'es comme ça en ce moment ?

– Comment ça ?

– Depuis quelques jours, on trouve que t'es bizarre.

– J'vois pas de quoi tu veux parler. Répondit Caleb en baissant les yeux.

– De ce que tu fais actuellement par exemple. Ça te ressemble pas d'être aussi passif. Et je ne suis pas la seule à penser ça.

– Ah ouais ? Et qui d'autre pense ça ?

– Nathan, Joe, David et Jude. Affirma Célia.

A l'entende du nom de Jude, Caleb serra les poings, ce que Célia remarqua tout de suite.

– Et ? Fit-il.

– Attends Caleb, ne me dis pas que c'est parce que tu t'inquiète pour mon frère.

Caleb ne répondit pas, se contentant de regarder par terre.

– Réponds-moi Caleb ! Insista Célia en posant une main sur l'épaule de Caleb pour le forcer à la regarder.

Quand il la regarda enfin, Célia perçut un grand nombres d'expressions dans le regard de Caleb : c'était un mélange de tristesse, de colère, de regrets et de culpabilité.

– Je t'ai déjà dit que ce n'était pas de ta faute. Personne ne le croit et personne ne t'en veut. Je t'assure que tu te pourris la vie à t'entêter à croire que tout est de ta faute.

– Et alors ? Ça te regarde peut-être ? Demanda-t-il en dégageant son épaule.

– Oui !

– Je vois pas en quoi.

– Parce que tu es mon ami. La vie à changée Caleb, tu n'es plus celui que nous avons rencontré il y a quelques années, garçon solitaire, violent et avide de pouvoir. Tu as été sélectionné pour représenter le Japon au mondial avec les garçons. Et tu es un membre à part entière de l'équipe nationale. Et en tant que tel, tu es notre ami à tous. Si tu as un problème, tu peux nous en parler, c'est fait pour ça les amis.

– Ça changerai rien du tout. Soupira Caleb.

– Mais bien sûr que si. Ça changerai tout. Tu n'es plus le même depuis que tu as ces problèmes, et ça se voit. Dans ton jeu et dans ton attitude.

Caleb regarda Célia. Il ne savait pas quoi répondre.

– Tient, tient qu'est ce qu'on a là ? On dirait deux petits amoureux. Railla une voix derrière eux.

Tous les deux se retournèrent. Caleb retrouva instantanément le masque de dureté qu'il mettait d'habitude. Devant eux, il y avait 5 gars, sans doute beaucoup plus vieux qu'eux. Celui qui avait parlé était celui qui semblait être le chef de la bande. Il avait un sourire mauvais et les regardait comme s'ils étaient des proies.

– Eh, ça te dirait d'arrêter de dire des conneries ? Lança Caleb, de mauvaise humeur.

– Oh, doucement mon gars, calme-toi. Répondit le grand.

Il fit un geste de la tête et deux de ses amis se dirigèrent vers Célia et l'attrapèrent.

– Ne la touchez-pas ! Cria Caleb en bondissant vers eux.

Un des deux gars qui n'avait pas bougé lui attrapa le bras et le balança violemment par terre.

– Calme-toi j'ai dit.

Caleb se releva quasi-instantanément. Il sentait qu'il s'était déboîté l'épaule droite mais il ne voulait pas céder.

– T'en veux d'autre on dirait.

– Lâchez-la. Répéta Caleb en le regardant dans les yeux.

Un autre geste de la tête et un autre se précipita sur Caleb pour l'envoyer au sol.

Caleb l'esquiva mais son agresseur le retint par son bras blessé. Il le ramena violemment en arrière et un autre gars le frappa au visage, l'envoyant à terre en lui explosant l'arcade. Caleb tomba sur le trottoir, avec la vitesse et la violence du choc, il sentit son bras droit se briser sous le coup. Ne voulant pas satisfaire ses agresseurs, il ne dit rien, retenant un cri de douleur.

– Arrête Caleb ! S'écria Célia.

Mais ce dernier lui fit signe de se taire. Il se releva et se remit en face du chef.

– Lâchez-la. Dit-il encore une fois, essuyant vite fait le sang qui coulait sur son visage.

– T'es long à la détente toi.

Caleb vit 2 gars bondir vers lui, il essaya de se décaler mais ne réussit pas à leur échapper. Il ne suivit pas vraiment ce qu'il se passa ensuite mais il se retrouva par terre une nouvelle fois, avec la jambe gauche brisée.

– Laisse-tomber gamin. Railla le chef.

– Arrête Caleb, ça suffit ! Cria Célia, qui n'en pouvait plus de voir son ami roué de coups alors qu'elle ne pouvait rien faire du tout pour l'aider.

– Tait-toi. Souffla Caleb en se relevant difficilement. C'est de ma faute si ton frère n'est pas là.

– Arrête avec ça, je t'ai déjà dit que ce n'était pas vrai !

– S'il est pas là, c'est à moi de prendre sa place. C'est à moi de te protéger Célia, et je jure que je le ferai. Je jure que je ne te laisserai pas comme ça, tu as ma parole, même si pour ça, ils me cassent tous les os du corps, ils pourront partir avec toi quand je ne pourrais plus bouger. Ce qui n'est pas encore le cas !

Caleb avait dit ça avec une détermination farouche. Mais malgré ce qu'il disait, il y avait un décalage entre ses paroles et sa posture, car même s'il refusait de se laisser abattre, il ne tenait qu'à moitié debout. Avec sa jambe cassée et son bras en pièce, il chancelait et parvenait à grande peine à garder l'équilibre.

– Ah ouais, c'est comme ça que tu vois les choses gamin. Très bien, si c'est toi qui le demandes, je ne peux pas te refuser ça.

Le grand fit un autre signe de tête à ses acolytes et Caleb se retrouva avec l'autre jambe cassée.

– Arrêtez ! Hurla Célia, qui n'en pouvait plus. Laissez-le, vous voyez bien qu'il n'en peut plus.

– Tait-toi la gamine ! Ton copain il nous a posé une question, alors il va avoir droit à la réponse adéquate. Dit le chef de bande en levant la jambe et en se préparant à frapper Caleb au visage.

Caleb aurait bien réagit ou dit quelque chose, mais il ne pouvait plus bouger. Il releva la tête et s'appuya sur son bras gauche pour se relever. Avant qu'il ait put faire quoi que ce soit, un des gars lui donna un coup de pied dans l'épaule gauche, lui déboîtant par la même occasion, pour le faire tomber.

Le grand commença son geste mais au dernier moment, alors que son pied n'était plus qu'à quelques centimètres du visage de Caleb, une violente bourrasque de vent le déstabilisa. Pour ne pas tomber, il recula sa jambe et chercha l'origine de cette perturbation.

– Bravo Félix, bel état d'esprit, s'attaquer à plus jeune que soi, c'est beau le courage. Fit une voix posée derrière eux.

Inazuma Eleven, plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant