Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 13

— Annabelle Stewart ?

— Je suis là ! m'écrié-je en sortant dans le couloir pour voir qui m'a appelée.

Mon cœur accélère dès l'instant que je reconnais le chef de section. Le visage fermé, il me toise rapidement du regard avant de me faire signe de le suivre, ce que je fais en silence.

Lorsque je passe devant l'accueil de Madison, cette dernière me regarde avec surprise. Elle doit probablement se demander ce que le chef de pôle et de service veut me dire. Personnellement, j'ai ma petite idée et elle n'est pas bonne du tout.

Après avoir traversé deux couloirs, l'homme me fait entrer dans son bureau et je dois ménager mes forces pour garder une respiration normale.

— Asseyez-vous, m'ordonne-t-il.

Je m'exécute et ce n'est qu'une fois assise que je me rends compte que mes jambes jouent des castagnettes.

— Votre chef m'a fait part d'une intervention que vous avez réalisée seule bien que votre statut ne vous le permette pas.

Je secoue la main pour me ventiler le visage.

Lola.

À cet instant, je ne peux que la maudire.

— Je tiens à vous informer que...

Comment vais-je faire ? Je n'ai jamais songé à faire autre chose de ma vie. Si je suis virée, est-ce que je serais acceptée dans d'autres hôpitaux ? C'est peu probable étant donné l'importance de mon erreur. Si je le pouvais, j'irais étrangler cette satané Lola. Je la hais. Je la déteste. Je souhaite qu'elle tombe dans les escaliers et se casse une jambe. Ben oui juste une jambe, je ne suis pas du genre à souhaiter la mort de quelqu'un tout de même. Bon, la jambe ça fait déjà beaucoup, d'autant plus qu'elle a des enfants et ne pourra pas s'occuper d'eux durant sa convalescence. Alors qu'elle se torde la cheville !

— [...] C'est pour cette raison que je n'en tiendrai pas compte cette fois-ci, mais je tenais tout de même à vous rappeler les règles de votre métier.

Je regarde le chef de service et cligne des yeux. Que vient-il de dire ? Mince, une fois de plus je me suis perdue dans mes pensées au lieu d'écouter.

— Mais euh je... je ne suis pas renvoyée ? demandé-je pas sûre de moi.

— Non mais je prends tout de même note de votre écart dans votre dossier. Considérez ceci comme un avertissement.

Seigneur! Un peu plus et le 11 janvier devenait mon nouveau vendredi 13.

J'assomme mon chef de mille remerciements et crains pendant une seconde que mon excès le fasse changer d'avis alors me stoppe subitement. Celui-ci hausse un sourcil, se demandant probablement si tout va bien chez moi.

À peine suis-je dans mon couloir que Madison vient me demander ce qui se passe. Encore remuée par les événements, je lui fais signe que je souhaite m'asseoir. Ma respiration accélère et des bouffées de chaleur me gagnent.

— Oh Annabelle, lance durement Madison en me voyant prête à tourner de l'œil.

— Un sucre, soufflé-je en me sentant soudainement oppressée.

Mon amie s'active et revient me voir quelques secondes après ma demande. Heureusement que nous avons toujours du sucre en réserve. C'est plutôt utile lorsque l'on travaille dans ce domaine. Les mamans sont nombreuses à s'effondrer à cause du malmenage psychologique dû à leur souffrance physique.

— Oh toi, quelque chose ne va pas, réplique Madison tandis que je prends le petit sucre qu'elle me tend.

— C'est le stress, la retombée de l'adrénaline. Ne t'en fais, ça va aller, la rassuré-je.