Chapitre 3

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Nous franchissons à peine les portes du réfectoire que tous les regards se braquent sur nous. Je me raidis quelques instants avant de me reprendre.Je sens que ça va rapidement m'agacer s' ils font ça toute l'année. Ma sœur ne semble pas l'avoir remarqué et continue d'avancer.

Après avoir récupéré nos plateaux, nous sommes allés nous asseoir.

— Bonjour.

Je lève les yeux de mon assiette sur un grand brun, la peau matte et les biceps assez développés. Je sens son aura me frapper de plein fouet, je réprime mes propres pulsions en me mettant directement sur mes gardes. Je lui jette un regard plus intense, essayant de capter ses intentions. Un loup, un alfa pour être exact.

— Bonjour. Dis-je en cœur avec Lucie.

— Vous êtes nouvelles ?

— Oui ...

— Que veux-tu ? Je coupe ma sœur.

— ALI ! Arrête un peu. Il essaye d'être gentil.

Ma sœur lui sourit, pendant que moi je continue de la fixer sans gêne. Je n'ai pas envie qu'on vienne nous parler. Surtout si c'est pour se faire arracher la gorge. Je n'ai pas confiance en sa capacité à se contrôler.

— Ce n'est rien, je dois la perturber. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on  rencontre un alfa aussi jeune. Se vante le jeune loup.

Je lâche un petit rire.

— Qu'est ce qui te fais rire ?

— Ton ignorance. Tu penses que c'est la première fois que je rencontre un louveteau ? Non. À mon avis tu viens juste de le devenir et tu voulais impressionner qui veut bien le voir. Désolé mais c'est pitoyable.

D'un seul coup il se braque, sa respiration se coupe avant de devenir plus violente. Son aura change en quelque chose de plus menaçant et les muscles de ses bras roulent sous sa peau. Je me mets sur mes gardes, prête à pousser Lucie en cas de transformation. Mais contre toute attente il se calme. Je le fixe attentivement, ainsi que toute la cafétéria. Je finis par me détendre en m'installant au fond de mon siège.

— Tu peux rester, installe toi. Je lui ordonne

Il me regarde surpris de mon soudain changement de comportement, alors que à côté de moi Lucie souffle d'agacement.

— Quoi ?

— Tu m'as bien comprise. Tu es un alfa, un très jeune alfa. Tu as beaucoup de pouvoir mais te contrôler est plus compliqué à cause de ta force qui est bien supérieur à celle d'un simple bêta. Mais tu as prouvé que tu pouvais te contenir. Donc maintenant que je sais que tu ne nous sauteras pas à la gorge à la moindre contrariété, tu peux rester.

Il me regarde les yeux grand ouverts et Luce secoue la tête. Le loup s'assit sans rien ajouter de plus.

— Tu es pas croyable, Ali, tu devrais arrêter de faire ça. Tu aurais fait quoi si il ne s'était pas contrôlé ? Ajoute ma sœur.

— Je t'aurais protégé, quelle question.

Je détourne la tête vers mon assiette et continue de manger alors que le loup face à moi est toujours muet.

— Comment tu t'appelles ? Je lui demande au bout de quelques minutes de silence.

Il me regarde et un sourire fend son visage. Il est plutôt mignon quand il sourit. Il me prend de court en rigolant d'un rire franc. 

— Tu sais que tu es un drôle de personnage ! s'exclame-t-il.

Luce rigole à gorge déployée à côté de moi.

— Et tu n'imagines même pas à quel point elle en est fière. Je suis Lucie. Lui dit ma sœur en tendant sa main.

— Tyler. Se présente-il en acceptant sa poignée de main.

Il me regarde avec un petit œil inquisiteur.

— Aliénor. Je répond simplement.

Je continue de manger, pendant que les deux à côté de moi parlent toujours. Je ne me mêle pas à leur conversation, elle ne m'intéresse pas. Une fois fini, je me lève, je prends mon plateau et le débarrasse. Derrière moi j'entends Tyler et Lucie qui parle de moi.

— Elle s'en va ? Sans toi ?

— C'est ma sœur, elle ne reste jamais trop longtemps quelque part et avec quelqu'un. Elle viendra me rejoindre tout à l'heure, elle est assez solitaire. Mais elle m'aime, elle donnerait sa vie pour moi.

J'esquisse un sourire à sa phrase, bien évidement que je donnerai ma vie pour elle.

Je reprends un visage de marbre tout en continuant d'avancer et d'écouter leurs conversations.

— Et bien ! C'est vraiment un sacré personnage.

— Oui. Elle n'est pas comme tout le monde, mais c'est pour cette raison qu'elle est géniale.

— Il me tarde de mieux la connaître.

  Je baisse la tête pour cacher mon sourire naissant. Il n'a pas froid au yeux.

Le destin des âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant