Chapitre 1

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Pdv Heather :

Une semaine passée depuis la fameuse soirée et je me remets à peine de la grosse grippe que j'ai choppé sous la pluie. Cette semaine a été un réel massacre. J'ai atteint 40 de fièvre deux fois, je ne pouvais plus bouger à cause des courbatures, on changeait mes draps tous les jours tellement je transpirais en dormant, j'étais un cadavre.

Lorsque je dis "on" c'est parce que Carter n'a pas voulu me lâcher même lorsque le médecin a affirmé que j'étais très contagieuse, il m'a apporté mes médicaments tous les jours, de quoi manger, m'aidait et me préparait des bains pour faire baisser la température.

Je ne suis donc pas allée en cours de le semaine et Carter a séché quelques heures lorsque ça allait vraiment mal.

Lucian ? Etant clouée dans mon lit, je ne l'ai pas une seule fois. Je ne sais même pas s'il était dans la maison, car j'ai croisé Austin, Noah, Tyler et Dimitri plus d'une fois même si c'était avec une distance de sécurité que je préférais mettre. Je n'ai pas posé de questions non plus pour savoir s'il demandait de mes nouvelles, ou même s'il avait envisagé venir me voir. 

Son odeur a rapidement quitté ma chambre lors du premier soir ou ma grippe a pointé le bout de son nez. On a aéré ma chambre, changé les draps et on en a remis qui sentait le propre. Il n'y avait plus aucune trace de son passage, plus rien qui pouvait prouver qu'il y a bien eu quelque chose. Comme si, rien avait été réel, comme si il n'était pas réel.

Et pourtant, il l'est puisque je suis actuellement dans la cuisine en face de lui. on est resté un moment à se fixer l'un comme l'autre surpris de voir l'un ou l'autre. J'ai coupé cours à cette gêne en première, détournant le regard le replaçant sur mon verre d'eau et mon médicament.

Aucune parole n'est échangé et il repart comme il était arrivé. J'avale mon anti-inflammatoire et je me laisse glisser contre le plan de travail jusqu'à atteindre le sol. Assise contre celui si, je ramène mes genoux contre ma poitrine et encaisse le fait qu'il agit comme si rien avait été réel.

J'entends quelques pas venir dans la cuisine puis s'arrêter.

-Heather ?

Je lève ma main pour que Carter puisse me repérer. Il me rejoint alors et lorsqu'il remarque que je suis pitoyablement assise par terre, il s'assoit à coté de moi.

-Alors qu'est ce qu'on attend assis par terre ?

Je hausse les épaules.

-Que le médicament fasse effet ?

Ma réponse sonne plutôt comme une question mais à ce moment là, il n'y en a qu'un qui peut me comprendre. Il passe justement son bras derrière ma tête me rapprochant de lui par la même occasion, caressant doucement mon épaule alors que je cale ma tête contre son cou. Je ne sais pas combien de temps on reste comme ça, mais ça n'a pas l'air de le déranger et je crois que c'est la première fois dans cette semaine de merde que je me sens mieux.

Oui, je me sens mieux. Je n'ai plus mal au cœur, je ne ressens plus cette lourdeur que je pouvais traîner. Cette semaine m'a empêché de penser à l'erreur que j'avais faite à croire en quelqu'un qui ne croit même pas en lui même. L'erreur que j'ai fait en lui donnant beaucoup trop d'importance.

Je ne lui en veux pas à lui, je m'en veux à moi.

C'est peut-être le second déclic que j'ai mais ça m'a fait prendre du recule sur Carter et sur ceux qui ont partagé ma vie avant. Je n'en veux plus à Ethan, je n'en veux plus à Carter et est ce que je n'en veux plus à Lucian ? Mais est ce que je lui en ai vraiment voulu, ou je savais déjà, au fond, qu'on était pas sur la même longueur d'onde lui et moi.

C'est peut-être la plus grande différence entre la personne que j'étais et la personne que je suis devenue : j'ai arrêté d'en vouloir au monde entier pour ce qui m'arrivait, j'ai arrête d'en vouloir à ceux qui avaient tout de même enjolivé ma vie à leur manière et qui l'avaient partagé.

Et même si rien est oublié, l'un a su se faire comprendre et a tenu à se faire pardonner, tandis que les autres se sont juste tenus loin de moi assez longtemps pour que je cesse de leur accorder une importance pas réciproque. Je laisse les choses se faire, et c'est seulement lorsqu'elles arriveront que j'agirai ou que je réfléchirai pour. Je vis simplement au jour le jour.

Pdv Carter :

Ça doit bien faire un quart d'heure qu'on est contre le plan de travail avec Heather, sa tête toujours contre mon cou et ma main traçant des lignes imaginaires sur son épaules. Ma tête a fini par s'appuyer contre la sienne et j'aurai échangé ce moment pour rien au monde.

Le soir de la soirée j'ai tout tenté, je lui ai pratiquement dit que je l'attendrais peu importe le temps qu'il faut. On a énormément discuté d'elle, de moi et de ce qu'on avait chacun laissé derrière nous, construit ou encore ce qu'on rêvait.

Je lui ai dit que moi comme Lucian, on rêve d'une famille, d'une maison, d'un bonheur et d'amour mais qu'on voulait attendre que nos meilleures années soient passées, simplement pour ne rien regretter. Je lui ai aussi dit que Lucian n'était pas que celui qu'elle avait connu, attentionné puis égoïste, qu'il avait un coté très loyal et fraternel qui saurait parfaitement se transformé en un instinct paternel. 

Rien ne l'excuse, mais il est aussi perdu que je n'ai pu l'être au tout début de toute cette histoire. Elle comme moi on sait, qu'il a surtout joué et qu'il a gagné mais qu'entre temps il a perdu quelque chose.

C'est compliqué lorsqu'on se retrouve face à un impulsif, qui fait tout sur un coup de tête et qui vit sans se soucier de ce qui l'entour. Face à quelqu'un qui fait simplement ce qu'il a toujours voulu faire, qui ne rêverait pas d'une liberté sans contrainte et le monde au bout du chemin.

On est rejoint alors par 4 crétins qui ne remarquent pas tout de suite notre présence, jusqu'à ce que Noah lâche un cri de surprise qui nous a tous fait rire.

-Mais qu'est ce que vous foutez par terre ? Ça va pas non de faire peur comme ça ?

S'indigne-t-il alors que Heather rit à plein poumon. Elle va mieux et ça me rend heureux de retrouver son joli sourire. C'est peut-être ça être amoureux de quelqu'un, elle vous rend heureux sans le vouloir, sans s'en rendre compte et surtout avec pratiquement rien.

-On attendait que son médicament face effet.

Je répond pour Heather qui ne se remet pas du cri de Noah. Austin et Tyler s'installe avec nous alors que Dimitri et Noah préparent le repas de ce soir. Le premier repas depuis une semaine qu'on passera tout ensemble. Les garçons racontent alors à Heather les dernières histoires, les derniers potins de la fac pour passer le temps et Dimitri lui promet de lui raconter ce qui se passe entre lui et une certaine Skylar.

On a alors mis la table pour 7 dans la bonne humeur, les gars contents de retrouver la pétillante Heather qui s'était presque éteinte cette semaine et moi simplement heureux de retrouver un cadre ou je ne suis plus la cause de son mal.

Contre toute attente, Lucian nous rejoint, s'installe avec nous et s'intègre même dans nos discussions, lui qui avait été si silencieux ces derniers jours. Et c'est comme si rien n'était arrivé, comme si rien avait été réel, tout était revenu à la normal.

Real [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant