"Tu es vraiment sûr que c'est ce que tu veux ?"
La voix grave de son interlocuteur fit sursauter Chenle. Le nouvel arrivant s'approcha de la barrière et posa ses avant-bras sur cette dernière, liant ses doigts entre eux. Son regard semblait contempler l'horizon.
Chenle détailla son interlocuteur du regard. Il était grand, avaient des cheveux bruns donc les mèches tiraient vers le blond. Son visage avait des airs enfantins, de par ses joues rebondies et ses yeux fins. En le regardant, Chenle s'était dit qu'ils devaient avoir à peu près le même âge. Sa mâchoire définie, ainsi que son regard qui paraissait froid au noiraud, contrastaient légèrement avec cette allure enfantine. Mais le plus déroutant pour le chinois, était sa voix aux tons graves. Celle-là même qui avait surpris le noiraud quand elle était parvenue à ses oreilles.
Alors que le chinois était occupé à dévisager son vis-à-vis, ce dernier tourna la tête et encra ces yeux dans les siens. Chenle sentit un frisson lui parcourir le dos. Le regard du brun le transcendait, comme si il était jugé de par son âme. Lentement, le regard de son interlocuteur descendit, pour finir sa course sur la main du noiraud. Cette dernière s'était de nouveau serrée sur la barrière métallique sans que Chenle ne s'en rende compte.
Alors que le chinois regardait son vis-à-vis avec incompréhension, ce dernier se redressa. Chenle estima qu'il devait faire approximativement un mètre quatre-vingt. Le brun avança doucement vers le noiraud. Au bout de quelques secondes, il lui tendit la main droite, son regard perçant à nouveau les prunelles de Chenle.
Le chinois fixa la main de l'étranger. En son fort intérieur, une bataille faisait rage. D'un côté, son cœur en morceau, le suppliant de mettre fin à la torture qu'il vivait. De l'autre, sa raison et sa peur qui lui criait de suivre cet inconnu. Il hésitait.
Le brun insista, laissant sa main tendue devant le chinois
"Qu'as-tu à perdre ?"
Chenle prit une grande et lente inspiration. Il ferma les yeux. Intérieurement, il s'excusa des plus platement à son organe vital, qui sanglotait dans sa poitrine. Décidé, il ouvrit les yeux et tendit sa main vers celle de l'inconnu, pour finalement l'agripper.
Sans le lâcher une seule seconde, le brun s'approcha du chinois pour le faire repasser de l'autre côté de la barrière. En face de lui se tenait désormais ce petit être qui lui semblait si fragile, la tête baissé et fixant le bitume.
Tenant toujours la main du noiraud, cette dernière se trouvant être vraiment petite par rapport à la sienne, le brun incita le chinois à le regarder. Alors qu'ils se regardaient tous les deux sans un mot, le plus grand brisa le silence.
"Je m'appelle Jisung, et toi ? fit le nouvellement présenté d'une voix aussi douce que son timbre le lui permettait.
Le chinois voulu ouvrir la bouche pour répondre à son interlocuteur, mais ses lèvres tremblaient et les mots restaient bloqués dans sa gorge. Remarquant l'inconfort de son vis-à-vis, le brun serra un peu plus la main de Chenle, lui incitant à prendre son temps.
Au bout de quelques secondes de silence, le noiraud parvint à prononcer ces quelques mots :
- Je m'appelle Chenle.
Alors que le chinois se sentait comme oppressé par son interlocuteur, ce dernier relâcha doucement la pression qu'il avait sur la main du noiraud en lui souriant largement.
- Je suis enchanté de te connaître, Chenle."
VOUS LISEZ
ᴢ ᴏ ᴍ ʙ ɪ ᴇ | ᴄ ʜ ᴇ ɴ ᴊ ɪ
FanficSi la vie était une horloge, Chenle était l'aiguille qui tournait autour du cadran. Les jours lui laissaient une amère impression de déjà-vu, comme un mauvais film qu'on regardait en boucle. Mais il en avait assez. Il ne voulait plus voir les heure...