re:birth

3. lady baby thoughts II

Quand j'étais jeune, je pensais que certains faits arrivaient comme un cheveu sur la soupe. J'étais naïve, ou plutôt je ne voulais pas chercher à comprendre pourquoi il en était ainsi. En grandissant, j'ai fini par comprendre que le monde des adultes est construit de telle sorte que rien n'est placé de manière hasardeuse.

Peu après la mort du Quatrième Hokage, les Uchiha se sont isolés dans un recoin du village. Si beaucoup accusent leur dédain, c'est en réalité à cause des suspicions des villageois vis-à-vis de leur implication dans l'attaque de Kyuubi. Le pouvoir de leur Sharingan permet d'utiliser les démons à queues, et leur étrange absence ce jour-là ne fait qu'accentuer leurs prétendus torts. Bien qu'ils aient toujours été loyaux, le village les suspecte d'être responsables de l'incident. J'imagine seulement le ressentiment qu'ils doivent ressentir et qui vont les conduire à monter un coup d'état. Lorsque leurs plans seront au plus proche de leur apogée, Itachi commettra le massacre qui causera l'insatiable quête de pouvoir de Sasuke-kun, qui par la suite trahira son village et rejoindra Orochimaru, l'assassin du Troisième Hokage, lui-même fautif d'avoir caché au monde entier l'implication de Konoha dans le massacre de son clan et partant de ce fait, Sasuke-kun décidera de détruire le village. Un destin aussi tordu, dur de croire qu'il soit tiré de la réalité et d'un simple enchaînement de malheurs.

En effet, cela ne serait pas arrivé si Marada et Zetsu n'étaient pas impliqués.

Lors de la Quatrième Guerre Ninja, nous avions contrecarré leurs plans, mais les traces de leur malice ont perdurées dans le cœur des gens, notamment dans celui de Sasuke-kun. Rongé par la culpabilité d'avoir commis un fratricide, trahi son village, attenté à la vie de ses amis et tué de sang froid des innocents, il a erré en quête de rédemption et voyagé. Après être revenu, nous nous sommes mariés et nous avons eu un enfant. Il s'est longtemps demandé s'il avait le droit de connaître ce bonheur en dépit de ses péchés. Un jour, il m'en a fait part. Je me souviens l'avoir secoué dans tous les sens et lui avoir hurlé de reprendre ses esprits.

"Tu es un homme merveilleux Sasuke-kun, n'en doute jamais !"

Mes mots ont semblé faire trembler quelque chose en lui. J'ai cru l'avoir touché assez pour le convaincre. J'ai eu tort. Peu après, Naruto lui a assigné une mission d'une durée indéterminée, qui le priverait de son enfant, de sa femme et de son village. Il est devenu l'ombre du Hokage, ce qu'il a accepté comme une punition pour tous les vices qu'il a commis. Par la suite, je l'ai très peu vu.

Durant son périple, nous échangions des lettres, parlions de trivialité, de Sarada... Son absence a été difficile pour moi, et la mienne a dû lui être fatale maintenant que j'y pense. Mais plus les jours passaient, plus son absence ressemblait à celle d'un policier qui œuvrait secrètement pour la protection de sa nation. J'en ai souri, et je me suis rappelée de son rêve d'enfant : rejoindre les Forces de l'Ordre de Konoha. Je me rassurais en me disant que s'il percevait sa mission comme l'achèvement de son rêve, je n'avais pas à m'inquiéter pour lui. Mais encore, c'est parce que nous étions aveuglés par la paix temporaire que nous connaissions, que nous n'avions pas été capable de détecter le réel danger. Et jusqu'à ma toute fin, Sasuke-kun s'est considéré en pécheur.

Je me dis, parfois, que si je m'étais davantage penchée sur son mal-être, l'issue aurait été différente. Si je ne l'avais pas laissé partir, peut-être que notre tragédie n'aurait pas eu lieu. Et surtout, si les Uchiha n'avaient pas été assassinés, il aurait sûrement eu tout ce qu'il avait secrètement désiré.

À mon stade, je ne suis pas encore capable de grand-chose. Je doute que je serai capable d'empêcher le massacre avec ma seule force, mais si je parviens à changer le sens de, ne serait-ce, qu'un engrenage, alors peut-être que les choses seront différentes, et Sasuke-kun, tout comme de nombreuses personnes, connaîtront un avenir heureux.

Quelques mois plus tard...