Tell them I was happy

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Je m'installais dans ma salle de bain et entrepris de me déshabiller sans me faire plus de mal. Pendant de longues minutes je me débattis avec mes vêtements pour me glisser enfin sous la douche. L'eau chaude me revigorant, glissant sur mes muscles endoloris. Je me détendais peu à peu sous le jet d'eau chaude mais n'osais pas encore croiser mon regard dans le miroir. J'imaginais les nombreux bleus qui devaient colorés ma peau, ou encore ma lèvre fendue que je devinais au goût métallique du sang sur ma langue. Je sortis de ma bulle de bien être, fermai les yeux et me plaçais devant le miroir, il le fallait bien pour que je puisse soigner mes blessure. Je les ouvris et bien que je m'étais préparée mentalement, je restais quelques secondes médusée par l'image que je renvoyais. Mes cheveux bruns dégoulinants, mes yeux verts infiniment tristes descendirent alors sur mon corps. Des bleus de différentes formes et couleurs ornaient ma peau, je ressemblais tout simplement à une Schtroumpfette. Mon reflet me dégoûtait, je ne supportais pas ma misérable misérable image , tout me renvoyait au fait que je ne serais plus jamais heureuse. Comme si la vie voulait me rappeler que je ne pourrai jamais être en paix. Détournant les yeux de l'oeuvre du psychopathe et compagnon de boisson de ma mère, je pris la trousse de secours du placard de droite et désaffectais ma lèvre et toute la série de blessures qui s'ensuivirent. Après être débarrassée de cela, je rejoignis ma chambre qui était le vestige de ma vie d'avant. Un lit de princesse trônait au centre de la pièce, avec sur son dessus des milliers de coussins de teintes claires. Des draps en sois lilas. Des murs blanc et mauve. Des meubles anciens, des tapis moelleux. Mon bureau à droite. A gauche s'élevait fièrement mon incroyable bibliothèque regorgeant de merveilles. Le mur face au lit était recouvert de photos, car j'en étais passionnée. Sur des étagères suspendues était minutieusement rangés ma collection d'appareils photo. Et l'élément le plus ravissant de cette pièce était sans doute l'étoile moulée au centre du plafond. Ma bonne étoile.

Je pris mon ordinateur et lançais ma série du moment, Gilmore Girls. Je piquais un pot de glace dans le mini réfrigérateur que j'avais fait installé dans ma chambre souhaitant éviter un maximum de dîners en "famille". Après un certain temps à suivre les aventures de Rory, j'éteignis mon mac, jetai les déchets de mon dîner des plus diététique et me couchai dans l'optique de dormir. Je me remémorais les histoires que me lisait mon père pour m'endormir, il y en avait une, ma préférée, celle qui me faisait toujours rêver. Rien d'étonnant, une princesse demandant de l'aide, et le beau chevalier la sauvant. A cette époque j'y croyais encore. Et aujourd'hui encore, je m'identifiais à la princesse quémandant de l'aide à la seule différence que je n'attendais plus de chevalier depuis bien longtemps, malheureux serait celui qui me choisirait comme élue de son cœur, je n'attire que tristesse, ma propre mère me tenait responsable de la maladie de mon père et je ne pouvais lui en vouloir, il était tellement plus facile de détester que d'aimer. Fou serait celui qui me libérerait de mes chaînes, escaladant ma tour, il lui faudrait bien plus qu'une échelle.

Confinement,confinement, dis moi à quoi tu penses ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant