Attention, si on comprend le contexte de l'écrit, ça peut spoil.
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Pdv Leone AbbacchioAvons-nous atteint le bonheur éternel Buccellati ?
Avons-nous survécu ou alors avons-nous dépérir devant les yeux de nos camarades ?
Ressens tu encore la douleur tenace qui nous rongeait tant ou l'as tu oublié ?
Qu'advient-il de ma présence à vos côtés ?
J'ai l'impression qu'elle... Disparait.
J'ouvre soudainement les yeux en sentant des secouements répétitifs sur mon épaule. Il y a Narancia devant moi. Je suis assis sur un banc et lui semble être toujours aussi capricieux, il veut que je le suive. Alors que je viens de me réveiller, je pense que mon expression faciale caricaturise bien mon envie de le suivre. Il se plaint, me tirant presque par la main pour me forcer à me lever. J'hésite vraiment à le repousser méchamment, qu'est ce qu'il peut m'énerver parfois. Je fais en sorte qu'il lâche ma main et alors il reste immobile. Qu'est ce qui lui prend ?
Je sens soudainement deux mains se poser sur mes épaules. Des doigts longs et fins qui semblent parfaitement s'adapter au support que je deviens. Je balance ma tête en arrière, toujours autant de mauvais poil alors que je peux ressentir deux douces lèvres sur les miennes. Mes yeux s'écarquillent, moi-même je deviens stoïque à cette action. Comment... ? Quand... ? Ses cheveux d'un noir ébène caressent si délicatement mes joues et nos lèvres cessent ce faible lien entre elles. Que puis-je penser de mieux que ce simple baiser ? Rien, absolument rien. Cette douce chaleur dans ma poitrine rendrait presque ce moment réel avant de s'estomper. Je vois un doux sourire sur ses fines lèvres et ce moment divin se brise à la suite de l'exclamation de ce petit fouineur.
« AAAAAAAH DEPUIS QUAND ?! »
Les nerfs me montent bien vite malgré le baiser apaisant naissant sur mon front. Il me suffit alors de le repousser bien gentiment avant de faire la fête à cet insouciant. Je me permets donc de placer une main sur la tête de cet homme avant de le décaler pour m'apprêter à me lever. Narancia prend déjà ses jambes à son cou alors que je me pose enfin sur mes jambes. Avant même un autre mouvement, il se trouve déjà devant moi. Il a un léger sourire aux lèvres, presque faux pour être vrai. Sa main vient enlacer doucement la mienne, geste purement affectif. Prend-il cela pour un jeu ? Je l'ignore mais ça ne me fait clairement pas rire.
« Abbacchio ? »
Son regard croise le mien, il n'y a aucune vie dans ses yeux. Il s'agit juste d'un mirage, d'un objet articulé par mes propres pensées. Je le fais violemment relâcher ma main, il me questionne presque aussitôt. Ça craint, sa voix est si similaire. Il va réellement réussir à me faire chialer pour un rien, il ne faut pas que je l'écoute. Je sais très bien comment ça va finir. Je me contente de tourner la tête et d'essayer d'avancer mais sa main terriblement squelettique se pose soudainement sur mon torse pour me retenir. Il est si déterminé à se faire passer pour lui. J'ai une soudaine envie de le faire taire à jamais.
« Abbacchio, pourquoi es-tu aussi distant avec moi ? »
C'est toujours et encore la même question. Je vais finir par ne plus le supporter. C'est toujours le même ton qu'il emploie, encore la même putain de voix qui ne lui appartiendra jamais. Je sers les dents, fuyant son regard. Je ne veux pas le croiser davantage, il me tape lui aussi sur les nerfs, si ce n'est plus que Narancia. Que ses cheveux ébènes disparaissent définitivement. Que ses fines lèvres s'effacent. Que ses longs et fins doigts éclatent dans le silence total. Qu'il sorte enfin de ma tête si c'est pour sans cesse revenir comme ça.
« Réponds-moi. »
Je finis par relever la tête vers lui, tel un chien battu, accompagnés de quelques gouttes décorant mes joues.
« Tu n'es pas Buccellati. Cesse de prendre sa putain d'apparence.
- H-... »Une fissure se dessine au milieu de son front avant de se répandre sur ce patin sans âme. Son expression est horrifique. Ses yeux noirs de vie me supplient de l'aider alors qu'il tombe en poussière à mes pieds. Aussitôt, cette foutue mascarade se brise à son tour pour me ramener au point de départ, le vide intersidéral. Le décor s'effrite, le sol s'écroule, Narancia est devenu poussière plus loin. Je ne bouge pas, ça ne changera rien. Cet énième rêve brisé m'effacera toujours un peu plus, m'éloignera de sa présence. Et finalement, mon corps se laisse tomber.
Je me retrouve ici, piégé dans ce monde infernal. Je ne sais plus ce que je dois faire. Je ne supporte pas de devoir jouer un rôle dans ces soit-disantes euphories. Je ne trouve pas la paix dans ces théâtres de toutes pièces. Ce n'est juste... Pas lui. Même s'il me sera impossible de l'avoir auprès de moi comme je l'avais espéré, je ne veux pas vivre dans l'illusion d'être à ses côtés. Tout simplement car je ne peux davantage me mentir à moi-même.
Je suis fatigué cependant. J'étais persuadé de pouvoir finalement me reposer en trouvant finalement mon bonheur éternel. C'était certainement trop demandé pour un vaurien dans mon genre, pour un misérable dont l'envie de disparaitre sans plus rien ressentir déborde tant. Je voulais juste m'apaiser à tout jamais, sans me soucier de quoique ce soit. Je voulais surtout ne plus souffrir. Je veux maintenant dormir... A me retrouver dans une énième illusion.
Alors que je me laisse bercé à nouveau, je sens... Quelque chose. Une chose que je n'ai pas encore ressentie dans cet état. Même si mes paupières se font lourdes, je les maintiens ouvertes. Une chose couverte de blanc tombe si rapidement vers moi. Serait-ce... ? Je reconnaitrais ces cheveux ébènes entre mille. Un sourire discret apparaît sur mon visage. Ses yeux sont cette fois ci ironiquement débordant de vie et il hurle alors en tombant dans mes bras.
« LEONE ! »
Il n'y a vraiment qu'à tes côtés que je me sens apaisé, Bruno Buccellati.
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One-shot Recueil
FanfictionBonsoir, voici un recueil d'o.s fait par... Moi lol. Il n'y a pas de X Reader puisque voilà. Credit Picture : さぎなだ on Pixiv