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Maman frappe à la porte. Elle semble hésiter à entrer et elle me demande :

- Noa n'est pas là ?

Je secoue la tête. Mes yeux se brouillent de larmes. J'entends le pas rapide de Maman s'approcher, et très vite, ses bras aimants m'entourent.

Entre deux reniflements, je relève la tête vers elle et me décide à lui poser la question.

- Tu ne la vois pas, n'est ce pas ?

Je vois les larmes perler aux coins de ses yeux et elle secoue la tête.

Des souvenirs s'entassent dans ma tête et alors que Maman me berce tendrement, je réalise enfin la situation.

Noa n'est pas à mes côtés actuellement parce qu'elle est morte il y a plusieurs mois. On me l'a expliqué des dizaines de fois. Elle a mît fin à ses jours et c'est moi qui l'ai trouvée.

Je n'ai jamais eu l'occasion de faire le deuil de sa mort, parce que mon esprit, pour me protéger, a fait comme si rien n'avait jamais existé. Comme si Noa était encore avec moi.

Mais Noa elle même savait qu'elle ne pouvait pas rester. Que peu importe si elle regrettait ou non sa décision, elle n'appartenait plus à ce monde.

J'ai mal.

Et les larmes ne sont plus suffisantes pour exprimer à quel point mon cœur est brisé.

Mes pensées son si encombrées que je n'entends pas Papa qui rentre et qui vient se joindre à notre étreinte.

- Pourquoi elle ? Finis-je par prononcer entre deux sanglots. Pourquoi ma petite sœur ?

Maman me répond par un sourire triste et me caresse la joue.

- Je pense qu'elle même ne le sait pas, mon ange, répond Papa en m'embrassant sur le crâne.

Alors je laisse mes larmes couler à nouveau.

***

Après trois jours sans me voir venir au lycée, Laure est passée à la maison. Je ne sais par quel miracle j'ai réussi à lui raconter les derniers événements, mais elle a fini par me prendre dans ses bras alors que je pleurais.

Encore.

Maman et Papa ont décidé de remettre un coup de neuf dans la chambre de Noa. Rien n'allait réellement bouger, mais il fallait au moins la nettoyer. Tout ses cadres photos ont fini dans ma chambre, car je ne pouvais pas me résoudre à laisser son visage se ternir de poussière encore une fois.

Ma famille a organisé un réel enterrement. Où je serais vraiment là. Et vraiment consciente. Parce que ma soeur avait besoin d'un réel au revoir.

J'avais besoin d'un réel au revoir.

Tes larmes, si je resteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant