Je n'ai pas pu dormir de la nuit. Noa n'est pas ressortie de sa chambre et j'ai toujours l'impression d'avoir fait quelque chose de mal.
Je dors devant mon bol de céréales quand j'entends son pas joyeux descendre les escaliers et débouler dans la pièce.
Elle a un grand sourire sur les lèvres et ses boucles blondes volent autour de son visage. Elle a l'air de bonne humeur, rien à voir avec hier.
Je lui souris tendrement et elle vient de blottir dans mes bras avant de m'annoncer :
- Je viens avec toi aujourd'hui !
- C'est vrai ? Je lui demande. Tu es sûre de toi ?
Elle hoche la tête et attrapa une pomme sur le comptoir.
- Je n'avais pas envie de te laisser toute seule.
Cette déclaration me remplit d'énergie. Cela faisait si longtemps que Noa n'avait pas d'elle même décidé de venir au lycée !
Sur le chemin, en la voyant sauter dans la couche de neige fraîche, je me décide quand même à lui demander :
- Tu es sûre que ça ira, aujourd'hui ?
Elle hoche la tête.
- Bien sûr. Et puis, si ça ne va pas, tu es là avec moi, n'est ce pas ?
- C'est vrai. Mais pourquoi vouloir venir avec moi aujourd'hui plutôt qu'hier ?
Elle réfléchit un instant puis elle me répond :
- Tu avais plus besoin de moi aujourd'hui.
Je n'ai rien à répondre. Souvent, je me demande si ce n'est pas Noa mon aînée de deux ans. Elle semble toujours me protéger plus que je ne l'ai jamais fait pour elle. Comme si j'étais la dernière personne à qui elle pouvait s'accrocher.
Je la laisse partir vers les classes de seconde à contrecœur. Elle ne s'est jamais sentie bien parmi la masse et j'ai toujours si peur qu'il lui arrive quelque chose... et tant que je suis là, jamais je ne me le pardonnerai.
Même si elle a voulu venir aujourd'hui parce que j'avais besoin d'elle, je la vois à peine.
Je pose mon front contre le bureau de bois. Je donnerai cher pour être loin d'ici...
La sonnerie de la dernière heure annonce la fin de mon calvaire. Alors que je range mes affaires, pressée de sortir, Laure se place en face de moi.
- Alice, tu veux passer à la maison ce soir ?
- Non merci. Je suis fatiguée et on a encore beaucoup de devoirs à faire.
Laure semble ennuyée par mon programme. Je la comprends ; mais plus que n'importe quoi à l'heure actuelle, je veux une sieste dans le salon pendant que Noa prépare des cookies en chantant.
- D'accord, je vois. Tant pis, on fera ça une autre fois. Tu fais la route avec moi ?
Elle place son sac sur son épaule et affiche un grand sourire, attendant ma réponse.
- C'est gentil, mais je vais rentrer avec Noa. C'est si rare qu'elle aille au lycée, je ne peux pas la laisser toute seule.
Un voile sombre passe sur le visage de mon amie. Elle semble hésiter à continuer la discussion, puis elle se décide à marcher vers la porte de la salle.
- D'accord. À demain alors.
- À demain.
Je sors après elle et nous nous séparons. Alors que je m'apprête à descendre et à rejoindre ma soeur, je l'entends qui m'appelle de l'autre bout du couloir.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Je lui demande.
- Alice, si ça ne va pas, tu peux toujours m'en parler, D'accord ?
Je lui souris et m'engage dans les escaliers.
Noa m'attend dehors, les yeux rivés sur son téléphone, sa capuche pleine de neige rabattue sur la tête.
- On y va ? Je lui demande en m'arrêtant devant elle.
Elle me sourit et me suit.
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Tes larmes, si je reste
Художественная проза« Parfois j'ai peur que tu m'abandonnes. - Je pourrais. Et je devrais. Mais pour l'instant, ce n'est pas à moi de choisir. » /!\ Même si je ne la classe pas en mature car j'estime que n'importe qui peut la lire, cette histoire aborde les thèmes de l...