Tes larmes, si je reste

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Deux mois plus tard, mars

Je suis assise au bord du toit, mes jambes balançant dans le vide. Maman ferait une syncope si elle me voyait, mais j'aime la liberté que ça me procure.

J'entends des pas, et Noa vient s'asseoir à côté de moi.

- Alors ça y est, tu pars pour de bon ?

Elle hoche la tête tout en regardant droit devant elle.

- Tu vas me manquer.

Elle sourit faiblement.

- Que vas-tu faire, une fois que je serais partie ? Me demande-t-elle.

- Je devrais sûrement aller voir Mael. Il a beau être idiot, je crois qu'il comprend et qu'il s'inquiète pour moi. Je devrais aller lui dire que tout va bien.

Elle prit ma main dans la sienne.

- Je suis heureuse de pouvoir faire ça une dernière fois.

- Moi aussi.

- Alice, dit elle avec un air plus sérieux. Quand je serais partie, je veux que tu me promettes de prendre soin de Papa, de Maman, et de toi. N'oublie pas de sortir prendre l'air et de voir des gens, n'arrive pas en retard aux rendez vous de psychologue et-

- Noa.

Elle s'arrête de parler au moment où deux larmes glissent sur ses joues.

- Tu oublies sûrement que c'est moi la grande sœur, n'est ce pas ?

Son air apeuré se remplaçe alors par un demi sourire.

- Je me débrouillerai toute seule, ne t'en fais pas.

- D'accord...

Et il n'y a plus que le bruit du vent et de la circulation autour de nous.

- Noa ?

- Oui ?

- Merci d'être restée avec moi jusqu'au bout, dis-je.

Elle sourit et pose sa tête sur mon épaule.

- Je t'aime, répondit elle.

- Moi aussi.

Elle se lève alors, m'embrasse sur le front, et s'apprête à partir.

- Noa ? Une dernière chose.

Elle se retourne alors vers moi, attendant ma dernière requête.

- Sois plus heureuse là bas.

- Compte sur moi, dit-elle dans un sourire empli de larmes.

Et dans un soupir, elle disparait.

- Je te promets que tu ne me feras plus pleurer, dis-je entre mes larmes.

Le dernier rayon de soleil s'éteint à l'horizon. je frissonne. Il est temps de rentrer.