Chapitre 27

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Je venais de gagner une bataille. J'avais lutté et gagné. Après plusieurs jours de dérive, d'incompréhension, j'avais touché du bout du doigt la solution à mes problèmes. A partir de ce moment, la guerre contre moi-même a pris une nouvelle tournure. Les évènements se sont présentés en ma faveur. A partir du moment où j'avais gagné cette bataille, mon chemin était tracé.

Je suis complètement apaisé. Tout mon être est calme et paisible. Ce sentiment de bien être, je ne peux l'avoir qu'à tes côtés. Et c'est pour ça que j'apprécie autant ces moments. Quand je parle avec toi, que je te regarde, je ne peux ressentir que le bonheur. J'ouvre un œil, tu es toujours à mes côtés. Tes yeux sont fermés, ta respiration est lente et régulière, ton corps est immobile. Je rabaisse ma paupière pour me replonger dans la méditation. C'est un exercice que nous pratiquons tous les jours. Depuis que je t'ai ramené, chaque matin nous procédons à ce rituel. Je comprends les biens faits de cette méditation. Je me sens un peu plus chaque jour en harmonie avec ton esprit. Aujourd'hui je te sens légèrement tendue. Serait-ce le rendez-vous avec ton père ? Oui, je pense. Crains-tu sa réaction ? Ou as-tu peur de perdre ton indépendance, ta liberté ? Cette soudaine attention t'angoisse. Je repars dans les méandres de mon esprit. Si je me concentre sur un sentiment rassurant, de confiance, je sais qu'il t'atteindra. Même si ce n'est qu'une petite once, tu le capteras.

Nous sommes immobiles devant ce grand portail de bois. Voilà deux minutes que nous fixons la porte qui nous sépare du domaine des Hyugas. Tu ne sembles pas encline à y entrer. Tes yeux blancs ne reflètent rien en fixant le portail. Te saurais-tu complètement détachée de ta famille ? Non, je ne peux pas le croire. Si ça avait été le cas, tu n'aurais pas risqué ta vie pour ta sœur. C'est juste que tu souhaites te montrer indifférente. Prouver à ton père que tu peux être aussi insensible, illisible que lui qu'un Hyuga. Je dépose ma main sur ton dos. Ton regard neige capte le mien. Tout se passe dans cet échange. Je veux t'encourager à entrer, te faire part de mon soutien. Tu souris doucement, comprenant mes sentiments. Tu attrapes ma main pour la serrer dans tes petits doigts. Avant que l'on entre, tu me chuchotes ces seules paroles.

- Soit mon épaule Sasuke.

Un sourire satisfait naît au coin de mes lèvres. Bien sur que je serai ton épaule. Je le suis depuis le tout début et je continuerai à l'être jusqu'à la fin. Allons-y, il est temps de montrer que tu es l'héritière Hyuga. Tu pousses le bois, nous sommes attendus. Derrière, assis sur la terrasse, ta famille. E t'apercevant, ta sœur et Neji se précipitent sur toi. Tu recueilles Hanabi dans tes bras. Ton cousin dépose une main sur ta tête, le regard tendre. Il t'aime vraiment. Il est bien différent du garçon qui souhaitait te tuer à l'examen chunin. Seul ton père est immobile, dévisageant la scène sans sentiments. Il est vraiment impassible. Ta sœur et Neji s'éloignent de toi, tu fixes ton père durement. L'échange est électrique, c'est un duel. Le premier qui baissera les yeux en sera le perdant. Cependant, aucun de vous deux ne veut lâcher l'affaire. Posé contre le mur, je patiente surveillant le moindre geste. Bien sur, nous le savons tous les deux. Hiashi Hyuga va te tester. Attendre le meilleur moment pour lancer l'offensif. Et nous serons là pour riposter. Ensemble. Et cet instant arrive plus vite que je ne le pensais. Le mouvement est vif, rapide et imperceptible. Ton père se retrouve devant toi, prêt à t'imposer le juken. Aussi rapide que lui, tu te baisses et te mets hors de portée. Le silence règne. Les yeux blancs froids de ton père fixe un point précis. Ton haut est légèrement relevé et révèle le signe des forces spéciales. Ce tatouage qui montre ta supériorité dans la hiérarchie. Tu devines l'endroit sur lequel se porte le regard de ton paternel. Un sourire ironique apparaît sur ton visage. Une expression choquée nait un court instant chez ton père. L'impertinence... un sentiment que tu as appris au côté de Kakashi. Hiashi repart à l'attaque, une pirouette arrière et tu échappes à la charge de chacra. Tu adresses toujours ce sourire à ton père mais ton regard a pris une toute autre expression. L'amusement. Oui, tu tentes ton père à la colère. Tu le pousses à l'énervement. Et une fois qu'il aura baissé sa garde, tu passeras à l'offensive qui sera définitive. Et ce moment, c'est à moi de le capter.

Vers la libération [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant