Chapitre 32

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Le petit Sasuke a peur de ses parents… hihihi… le petit Uchiwa veut son grand frère. Sasuke Uchiwa est tout seul… Stoppez cette torture. Je ne veux plus entendre cette voix enfantine. On aime entendre le son que produit un enfant. Cet air innocent, plein de douceur. Pourtant, cette voix est loin d'être ainsi. Moqueuse, criarde, elle nous transmet la terreur. Arrête. Tais-toi ! Pourquoi nous repousses-tu ? Accepte-nous. Je ne peux pas. Vous voir en face de moi, me souriant… est insupportable. Pourquoi m'apparaissez-vous ? Vous êtes morts, enterrés. Vos corps l'un sur l'autre, gisant dans leur sang, j'en rêve encore. Rêver ? Non, cauchemarder. J'ai expié mes pêchés, j'ai appris à reconnaître la vérité. Alors cessez de me troubler, de me culpabiliser ! Sasuke est encore ce petit garçon incapable… il croit tout et n'importe quoi. Sasuke est un méchant garçon. Ferme là ! Tu ne sais ce qu'est de vivre seul, d'avoir assisté à l'extermination de son clan. Je voulais seulement retrouver la paix ! Juste honorer le sacrifice de mon frère. Egoïste… C'était pour toi, pour te sentir à l'aise. Tu te complais dans la noirceur et le sang. Tu es une machine à tuer Sasuke Uchiwa. Non, NON ! Je me couvre les oreilles de mes mains. Plus aucun son ne doit atteindre mes tympans. Du silence, il me faut du silence. Que cette voix cesse de m'harceler. Je ne suis pas un monstre assoiffé de sang. J'ai un cœur. J'ai une âme. Je ne réclame pas le combat. Je ne cherche pas de victime. Ce n'est pas vrai. Meurtrier ! Faux. Assassin ! Mensonge. Monstre ! Pure Calomnie. Satan ! NON. Les mains m'agrippent, grises et froides. Les cris de désespoirs transpercent mes oreilles. Ils sont de toute part, les morts étalés sur mon chemin. Leurs visages me suppliant, les yeux pleins de désespoirs. Et ces mains qui m'arrachent, me tirent. Ces corps de pierre qui me recouvrent. J'ai beau me débattre, je suis un peu plus englouti. L'eau noire du désespoir remplit mes poumons. Me voilà en perdition. Je vais mourir. La seule fin que je mérite. Pourtant, je veux vivre. Mes bras, mes jambes luttent. Je dois me débattre. Lâchez-moi ! Deux visages me sourient satisfait. Les yeux vitreux, l'air carnassier. Non, Non, Père. Non, Non Mère. Pardonnez-moi ! Pardon !

SASUKE ! Un éclat de voix. Un cri. Un visage. Son visage. Je ne suis pas mort. C'est ma chambre, mon lit. Et Toi. Tes traits qui m'apparaissent. Des yeux blancs qui me dévisagent avec inquiétude. De douces mains qui caressent mes cheveux. Une voix rassurante qui chuchote des paroles réconfortantes. Tu es bien présente dans mon lit, m'éloignant de mon démon. C'est ta voix que j'ai entendu au milieu de ces morts, de cet enfer. Je tends ma main vers ton visage. Je veux être sûr de ta réalité. Tu la laisses vagabonder sur ta peau. Elle est si douce…

- Sasuke, je suis là. Tu es réveillé, loin de tes démons.

- J'ai crié, n'est-ce pas ?

Ton sourire devient compatissant et tes doigts replacent une mèche. Le même comportement que Mikoto Uchiwa quand je me réveillais en pleine nuit. Comment fais-tu pour faire preuve d'autant de délicatesse ?

- Tu hurles et pleures toutes les nuits, Uchiwa Sasuke. Mais cette fois, tu as perturbé mon chacra. Comme un appel au secours.

Un message de détresse. Oui, c'est ça. Au fond de moi, je t'appelais. J'envoyais des signaux vers ta lumière afin qu'elle m'éblouisse. Et tu as répondu. Mais demain, elle ne sera plus là. Voix mesquine de l'enfant qui me rappelle la dure réalité. Bien sur, demain je serai seul. Une maison vide, des fantômes dans les pièces, des cauchemars sans fin la nuit. Je ne veux plus être dans la solitude. Non, plus jamais. Ma main agrippe ton poignet, un geste de désespoir. Les mots s'enchainent seuls et parviennent à toi.

- Dors avec moi. Juste pour cette nuit… s'il te plaît.

Ma voix s'est cassée à la fin. Tu me fixes avec une intensité que je ne connais pas. Malgré l'obscurité, je distingue les rougeurs naissantes. Est-ce trop demandé ? Et pourtant, j'ai besoin de sentir ta présence dans ce lit. Je sais que sans ça, je ne pourrais m'endormir de nouveau. Tu sembles être prise par le doute, luttant pour choisir la bonne réponse. Ton regard se pose sur la pression que j'inflige à ton poignet. Un sentiment éclair a traversé le blanc de tes yeux. Tu t'es décidée. Tu as desserré ma main et pris place à mes côtés. Tout en te regardant, je me suis allongée. Tu es restée à me regarder, attendant que je ferme les yeux. Avec angoisse, mes paupières se sont refermées. Et si tu partais ? Le froissement des draps me répond. Non, tu vas rester. Tu m'as promis de le faire en acceptant ma demande. Tu ne vas pas te jouer de ma personne car tu sais ce qu'est la solitude de la nuit. Tu connais l'angoisse de plonger dans le sommeil où nos cauchemars veillent. Dans un geste naturel, je me rapproche de ton corps. Mes bras, avec lenteur et peu d'assurance, t'enlacent. Tu ne bouges pas, autorisant ainsi mon envie de te sentir contre moi. L'odeur de lavande m'entoure. Le sentiment d'être en sécurité se propage. Je me sens partir, léger et tranquille. Je crois bien que mon sommeil ne sera que paix. Merci de rester pour cette nuit, Hinata.

Vers la libération [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant