Chapitre 2 : Avancer à tâtons

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   Helloooo,

Je pense que vous avez compris que les parties en italique, c'est donc les bouts de la lettre  et l'histoire avance au fur et à mesure qu'elle écrit sa lettre. 

Attention, chapitre assez long. 

Bonne lecture. 

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Mal placé.

Les mots idéaux pour qualifier mes sentiments à ton égard, compte tenu de la situation dans laquelle ils se sont révélés. C'était quand toi, tu es sorti de ton histoire. Une histoire qui a duré longtemps, qui a causé des ravages. J'étais supposée être l'amie qui soutiens, celle qui te tend la main pour te relever de ta chute. Mais au lieu de ça, c'est moi qui suis tombée. Tombée avec toi ? Tombée pour toi ? Je ne sais pas. Mais cette chute, je l'ai vue venir, sentie arriver. Et ce fut à la fois la chute la plus lente et la plus rapide que j'aie connu de toute ma vie. Douce et douloureuse à la fois. Mais racontée comme ça, c'est presque incompréhensible. Alors revenons au début.

Ta rupture. On en a rigolé tu t'en souviens ? Autour d'une table devant deux verres de jus. Nous avons rigolé de cette fin que tu semblais tellement prendre à la légère. Tu disais que tu n'en étais aucunement blessé, et je t'ai cru. Je pense que même toi tu y as cru. Et puis tout s'est retourné pas vrai ? Tu t'en es bien rendu compte. Tu as essayé de le cacher aux yeux du monde. À ses yeux à elle. À mes yeux à moi. Mais les miens, tu ne les as pas trompés.

Un seul regard, tu te rappelles ? Un seul regard m'a suffi à voir en toi toute la peine que tu essayais de cacher, toute cette douleur enfouie que tu portais seul. J'ai reconnu en toi l'épave que j'étais plusieurs mois auparavant. Désolée d'employer ce mot, mais c'est comme ça que je me serais décrit en ces temps-là, et c'est comme ça que je t'ai perçu. Je me suis reconnue en toi, c'est peut-être pour ça que tu m'as tellement touchée. Tu le sais que j'ai cette obsession de toujours vouloir apporter mon aide, alors tu n'as pas été surpris quand je t'ai forcé à me parler. D'ailleurs tu n'as pas été dur à convaincre, tu avais tellement besoin de te libérer de tes chaînes. Mais pour moi, c'était différent, je ne m'en suis pas aperçue à cet instant-là, mais c'était plus que juste l'envie d'aider. Je voulais tellement te soulager de tes peines. Si j'avais pu je les aurais pris pour les porter à ta place. Je ne voulais pas t'aider à t'en sortir. Je voulais à tout prix que tu t'en sortes, par n'importe quel moyen. Aider c'est ajouter à ce qu'il y a déjà. Moi, je voulais tout faire, tout donner. Et c'est ce que j'ai fait. Je ne pense pas m'en être bien sortie d'ailleurs. Je pense avoir foutu n'importe quoi. Mais ce que je sais, c'est que je n'aurai pas pu faire mieux, et que j'ai donné tout ce que j'avais.

Je ressentais ta douleur comme si c'était la mienne, nos moments passés ensemble étaient pour la plupart des moments pénibles. Et pourtant, je te l'avoue, j'étais heureuse. Heureuse d'être avec toi, heureuse de me dire qu'au moins je te soutiens. Qu'au moins tu n'es pas seul.

Tu n'imagines pas à quel point les nuits paraissaient longues, pensant à toi. À ce que tu pouvais bien faire, penser ou ressentir. Attendre le matin pour te voir, pour m'assurer que tu allais bien. Pour te serrer dans les bras.

Tu vas peut-être croire que j'essaye de te faire culpabiliser en racontant tout ce que j'ai enduré pour toi. Non ce n'est absolument pas mon but. Je t'explique ce qui se passait dans ma tête pendant ces moments pour que tu saches ce que ça représentait pour moi.

Je ne le dis pas à la légère, je le pense du plus profond de mon cœur, et te prie de bien vouloir me croire quand je te dis que dans ces instants, tu étais le centre de mon univers.

Lettres à mon amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant