Quand la mort frappe à toutes les portes

Chapitre 6: Proie de tout le monde

[Note de l'auteur:  Je vous conseille à partir de 1 min 05 ou  le passage de 2 min 45 à 3 min 40 à peu près. A écouter pendant le passage dans la forêt si vous voulez ;) ]

 Seule, je suis littéralement seule, personne à l'horizon et ça commence légèrement à me faire flipper. Je me demande même si mon bus passera.

Je commence à marcher, je ne veux pas attendre ici, toute cette histoire me monte à la tête et j'ai l'impression de devenir folle. Je suis maintenant sur une route à côté de l'entrée de la forêt. Deux choix s'offrent à moi, rentrer en passant par la route ce qui me rassure plus au cas où par miracle une voiture passe ou alors par la forêt, ce qui m'effraie un peu mais le chemin est nettement plus court. Ce chemin me ferait gagner bien 20 minutes. Mon choix est vite fait, je doute que ce soit le bon, mais je n'ai plus rien à perdre, je me dirige sur ma droite, vers la forêt.

Elle est encore plus effrayante de jour que de nuit ce qui est totalement insensé. J'ai comme une impression d'être dans Blanche-Neige quand elle court à travers la forêt, fuyant le chasseur et prenant les arbres pour des monstres. Ce dessin animé m'a traumatisé étant enfant. Cette jeune fille proie de tout le monde. Je me reconnais en elle, la jolie jeune fille que l'on veut tuer. 

A cet instant je me sens comme terrorisé, je sens le souffle du vent sur ma nuque et l'impression d'être observé. J'ai peur, je peux le dire, j'ai peur. Tout ça à cause d'une histoire qui n'a ni queue ni tête et qui est très probablement une simple blague sans importance.

***

Je ne sais pas depuis combien de temps je marche, mais je revois tout. Absolument tous les événements de ces derniers jours défilent dans ma tête. J'ai mal au crâne, je n'arrive plus à enlever ses pensées de ma tête, je sens mes yeux se brouiller et des larmes coulent le long de mes joues.

Je craque.

Encore.

Cette fois-ci je me sens vraiment dans Blanche-Neige, je me vois aussi impuissante qu'elle, pleurant seule dans la forêt. Mais putain c'est quoi cette vie que j'ai !

J'essaie tant bien que mal de me redresser et de reprendre ma route mais dès que je regarde autour de moi je replonge dans un chagrin sans fin. 

Mais putain Kelly ressaisit toi !! Merde ! Benoît t'attend à la maison si ça se trouve il est en danger et Alicia t'y as pensé ? Elle a besoin de toi. Aller respire, 1, 2 calme-toi.

Rappelles toi ce que te disais ta mère étant enfant, "Toujours rester calme en toutes circonstances, le calme est la clé de la réussite Kelly ! Quand tout va mal et que tu as peur respire cela sera encore plus effrayant pour tes adversaires. Une femme qui sait garder ton sang-froid est une femme puissante" . Le pire c'est qu'elle avait raison, elle me manque terriblement ma mère, c'était une jolie femme des îles à la peau aussi sombre que la nuit et aux cheveux noir de jais. Qu'elle était belle, c'était une femme de valeur, elle était avocate. J'aurai tellement aimé être comme elle, être une femme respectable. Je m'en veux encore de l'avoir laisser partir aussi tôt. Je m'en suis toujours voulu, et maintenant je m'en veux de laisser partir Andrew.

Penser à ma mère fait ralentir mon cœur, je ne le sens plus battre à cent à l'heure, je me sens même plutôt mieux. J'ouvris grand les yeux, inspira un coup et continua mon chemin en direction de chez mon ami.

*** 

Je sors enfin de la forêt ! Je cours aussi vite que je peux à travers les rues plus vastes les unes que les autres et j'arrive enfin devant sa maison.

Je toque de toutes mes forces en criant que c'est moi, que c'est Kelly et en suppliant d'ouvrir la porte. Au bout de 5 minutes j'entends la serrure s'ouvrir et j'aperçois Benoît suivit d'Alicia. Je leur saute dans les bras et leur disant que je les aime.