Law aspire les dernières gouttes de ce qui semblait être son troisième verre.
Ses paupières sont lourdes et la sensation pâteuse dans sa bouche ne disparait pas.
-J'attend.
-Un instant, un instant... Laissez moi réfléchir...
-...
-Vous voyez la demoiselle là bas ?
-La serveuse ?
-Oui. Demandez là en mariage.
-Quoi ?
-Sachant que si elle accepte. Vous avez perdu le pari.
-Ça risque d'être simple. On accepte pas les avances d'un inconnu comme ça.
-Au contraire, il y a de fortes chances pour qu'elle accepte.
-Pourquoi ?
-Simple intuition.
-Mais je ne suis pas... Hum...intéressé..
-Ça. Elle ne le sait pas. Et ne risque pas de le savoir puisque vous vous apprêtez à la demander en mariage.
-Et qui vous dit que je vais le faire ?
-Parce que si vous ne le faites pas. Vous allez perdre. Et vous le savez.
Le regard grisâtre du soldat passe de Law à la jeune fille, pour revenir à Law.
-Vous avez intérêt à tenir parole.
Il se lève puis s'avance vers la cible à atteindre.
-Mademoiselle.
De belles boucles brunes se tourne vers sa direction.
-Oui ?
-Toutes mes excuses.
Le soldat prend délicatement sa main puis exécute la position des plus reconnaissable.
-Croyez moi quand je vous dis que d'habitude je n'oserai pas faire une telle demande mais...
Le soldat s'arrête, le mensonge semble s'être échappé de ses lèvres à la réalisation même de sa situation.
-Mais...Reprit il. L'amour née d'impulsion... N'est ce pas d'ailleurs la définition même de la passion ?
-Quel poète.
L'euphorie de la boisson laisse échapper un ricanement jusqu'à présent coincé dans la gorge de Law.
Les larmes lui montent aux yeux et il rattrape son indiscrétion en cachant son visage dans son coude, étouffant un rire dans son manteaux. Tremblement. Soubresaut incontrôlable.
Complètement adossé sur le comptoir il écoute d'une oreille attentive, le reste de la discussion.
-C'est pourquoi Mademoiselle et avec la plus grande indélicatesse -que j'espère vous pourrez pardonner par la douce excuse de la passion- j'aimerai vous demander de prendre ma main. Ce soir.
Law entend un rire contrit, si ce n'est nerveux, enfoui par les cris retentissants des badauds du bar qui se régale de la scène épico-dramatique.
-Ohhhhh ! Notre petite Clémence vient de remporter le jackpot !
-Elle les aura tous c'est moi qui vous le dit !
-Ce serait pas un mec de la marine ?
-Vas y Clémence ! Montre lui ce que tu as dans le ventre !
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A cœur ou verre
Fanfiction- Eh bien ! m'a-t-il dit, à quoi pensez-vous donc ? - Je pense, ai-je répondu, que je ne penserai plus ce soir. [Extrait "Du dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo] Car c'est la discussion d'un condamné et d'un soldat. Autant y méler vérité et b...