Chapitre 2

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Léger vertige. Law reprend une gorgée oubliant la sensation dans une euphorie factice.

Triste chaleur superficielle.

-Vous ne voulez vraiment pas me faire part de vos fétiches? 

-Sérieusement ?

L'alcool à ses défauts.
L'un d'entre eux se nomme impulsivité.

-C'est juste pour faire la conversation. Se rattrape Law. 

-Sur le sexe ? 

-Meilleur sujet si vous voulez mon avis. 

Tentative avide de glisser le liquide habituel dans le gosier.
Geste temporairement interrompu par la poigne ferme du soldat.

-Au voleur

-Ce ne serrai pas raisonnable. 

-Le meurtre non plus n'est pas raisonnable. 

-Vous voulez vraiment vivre vos derniers instants bourré ? 

-...Oui ?

Joute de regards argentés. Le soldat lâche finalement prise, haussant les épaules. 

-Grand bien vous fasse. 

-C'est le but.

L'ardente liqueur tant attendu repose enfin et une nouvelle fois dans sa bouche.

-Je ne sais vraiment pas comment vous pouvez ingérer autant d'alcool. 

-Un art qui s'apprend avec les années de dépit. 

-Moi même je ne sais pas si je vais finir mon whisky à la limonade.

-C'est plus une limonade au whisky si vous voulez mon avis.

Les yeux du soldat retourne au plafond. Law ne se lassera jamais de ce tic.

-Je peux finir pour vous si vous voulez. 

-Je pensais que ce mélange s'approchait du sacrilège ?

-Franchement au point où j'en suis. Vous allez essayer de me tuer après cette joyeuse beuverie. Autant retarder l'échéance le plus possible. 

-Essayer ? 

-Vous me donnez votre verre ou pas ? 

-Essayer de vous tuer ? Vous pensez que je ne vais pas réussir ?

-Hum... Je suppose que c'est un non. 

-Cela explique votre insouciance presque arrogante. Vous me sous estimez. 

-Mais non je ne vous sous estime pas... Je discrédite vos capacités à remplir une telle mission. Voilà tout.

-Vous me pensez incapable d'achever un ivrogne ? 

-Je ne le pense pas. J'en suis convaincu. 

Silence à l'entente de la provocation.
Le soldat fixe alors momentanément son verre, il porte le cocktail à ses lèvres.

Dans une moue rebuté, il avale péniblement le liquide.

Il est sur le point de tourner de l'oeil quand une idée des plus alcoolisées survient dans son esprit.

-Je vous propose un jeu. 

-Je vous écoute. 

-Un fétiche contre un fétiche. 

-Plaît-il ?

-Vous me faites l'aveux d'un fétiche et je fais de même. Le plus inavouable gagne. 

A cœur ou verreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant