Maybe it's not about the ending but about the story

The girl next door

-Bon tu te bouges!?
-...
-Oooooh!! J'te cause 'lalie! Tu vas te remuer oui!
-Oui... deux minutes. Deux toutes petites, riquiquies, microscopiques minutes.
-Ça fait dix minutes que tu me demandes deux minutes...
-bgferknyxsaybjom...
-Eulalie Eveline Jolly tu vas te lever et tout de suite. Allez!
-Okay, okay. Pourquoi tant de haine?... Dormir, c'est cool. C'est une passion.
-Bon. On vas essayer quelque chose. Tu ne veut pas savoir qui occupe la chambre de Sarah? demande-t-il avec un petit sourire dans la voix. Aller, je sais que tu en meurs d'envie! Debout marmotte!
-Elle est là?! m'écriai-je, soudainement affolée. Mon dieu mais tu aurais dû insister pour que je me lève plus vite! J'ai pas le temps de me préparer là, et je suis loin d'être présentable!

Il lève les yeux au ciel, l'air impatient, mais son sourire le trahit. Mon petit manège le fait bien rire!
J'enfilais un jean en quatrième vitesse et me précipitais sur ma valise pour récupérer un teeshirt potable, et ma trousse de toilette, trébuchais au moins six fois en trois mètres et le tout en maugréant.

-Heureusement que je sais faire vite! Et que j'ai plus trois kilomètres de cheveux! Et que j'ai pris une douche avant de partir... J'aurais fait comment, hein? je marmonne. Bon, regardes moi. Ça va comme ça?

Il m'analysa minutieusement de haut en bas avant de pencher la tête sur le côté, l'air de dire: « t'as rien oublié? » et me sourit. Alala, ce sourire, mesdames et messieurs, ce sourire... Il ne le fait qu'à moi. Accoudé à la chambranle de la porte, avec les cheveux en bataille et la vois rauque du matin, en en aurait fait craquée plus d'une. Dans ce short vert délavé et cette chemise avec des motifs de feuilles ouverte sur un teeshirt basic chiné, il est particulièrement en beauté. Ce mec est sincèrement à tomber. Pour ceux qui tombe pour des mecs. Enfin vous m'avez comprise. Trêve de compliments, il faut que je mette mes lentilles. Parce que c'est bien ça que j'ai oublié... Mais j'ai aussi oublié où je les avait rangées. Un jour, il faudra qu'il m'explique comment il me supporte.

En descendant à la cuisine, je me répétais d'être normale et agréable, polie et détendue. Pour éviter de faire une gaffe le jour de la rencontre avec l'intrus qui partagera mon toit pour Noël. Ça serait dommage. Quoique très drôle.
Après avoir saluée Agnès qui regardait son courrier dans la salon, je me dirigeai vers la table de la cuisine. Une jeune fille y était installée, si j'en crois la cascade de cheveux blonds qui descend le long de son dos. Je fis le tour de la pièce pour me présenter, et m'installer à mon tour.

-Salut. Je m'appelle Eulalie, et toi?
-Gemma, enchantée. Et... tu es? Demanda-t-elle a mon voisin de table.
-Noah. Le petit-fils d'Agnès. Je peux avoir la confiture s'il te plaît? répond-t-il.
-Sûr. Tiens. T'es d'où ? Je reconnais pas l'accent.
-Sud d'Orléans.
-Connais pas le coin. dis-t-elle en haussant les épaules. Donne le jus de pomme please. C'est qui, elle, pour toi? demande-t-elle en me désignant du menton.

J'ai hâte de savoir quels mots il va choisir pour nous décrire...

-On partages absolument tout comme des frères et sœurs, sauf les gênes. énonça-t-il en souriant. Tu veux un yaourt 'lalie?

Alors là, chapeau. Le coup des gènes, il me l'avait encore jamais fait. J'avoue être bluffée.

-Ouaip s'il te plaît. Je peux te poser une question Gemma? Non, en fait deux.
-Je t'écoute.
-D'abord, je peut t'appeler Gem'?
-Si tu veux... dis-t-elle avec un espèce de rictus ressemblant vaguement à un sourire.
-Cool! Deuxième question, je peux voir ton tatouage?

Noah lève la tête et la scrute. À tous les coups il ne l'as pas remarqué. Petit moment de flottement. Oups. Elle doit hésiter entre me le montrer ou me dire de me mêler de ce qui me regarde... Est-ce un premier faux pas?

-Euh... oui, bah bien sûr, tiens.

Elle se lève, se retourne et rassemble tous ses cheveux sur son épaule gauche. Puis, délicatement, elle remonte son teeshirt et nous admirons une magnifique fleur de lotus sur le bas de son dos, vers sa hanche droite. À en juger par la rougeur de sa peau dans cette zone, c'est tout récent...

-Et tu l'avais remarqué!? Sérieusement!? Depuis le temps qu'on se connaît,c'est pas croyable. Tu continues ENCORE de m'étonner! S'exclame Noah.

C'est incroyable comme ce gosse est discret. Il est, quoi... neuf heures? Et il crie déjà.
Gemma s'était rassises, et elle faisait une petite moue adorable, à mis chemin entre la honte et l'étonnement. Et puis elle me fit un putain de sourire. Et mon cœur s'arrêta. La façon dont sont nez se plisse, la légère coloration de ses pommettes, sa petite fossette... C'était un véritable sourire. Un sourire magique. Enfin, mon cœur repartit, tambourinant plus fort que jamais. Je poussai un long soupir, ayant inconsciemment coupée ma respiration. Et Noah me lança un regard que je ne su décrypter. Nous finissons notre petit-déjeuner dans la bonne humeur, tout en faisant doucement connaissance.
Gemma est la nièce du voisin d'Agnès. Ses parents ont eu un accident d'hélicoptère, il y a des années, et seul son père s'en est sorti. Aujourd'hui il est en fauteuil roulant, mais le fantôme de l'amour de sa vie le hantera à tout jamais... Il a subit une opération de l'estomac pendant les dernières vacances, alors elle est venue chez son oncle pour ne pas rester seule pendant qu'il était à l'hôpital. Et c'est en allant chercher des pois chiches à l'épicerie du coin qu'elle est tombée sur Agnès. En fait, c'est plutôt Agnès qui lui est tombée dessus... Elle s'était pris les pieds dans une dalle mal jointe du trottoir. Elles sont vite devenues complice, alors quand sont père a voulu rendre visite à son oncle, c'est tout naturellement qu'Agnès lui as proposé une chambre. Ils passeront les fêtes avec nous, donc. Bonne nouvelle! Plus il y a de fous, plus on ris! Et puis, ce n'est pas la place qu'il manque. Il faut que je réfléchisse à ce que vais leur offrir. Difficile quand on ne connaît pas les gens... Il me reste exactement huit jours pour trouver.
Avec Gemma, le feeling passe bien. Au début, elle n'avait d'attention que pour Noah. Puis elle a compris que parler à l'un, c'est aussi s'adresser à l'autre, et la conversation s'est faites plus fluide. On rigole comme trois dindes, et Agnès en as déjà marre de, je cite: « nous entendre braire à tout bout de champs ». Je pense que ces vacances sont bien parties.