Chapitre 4

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Isommée se réveilla en sursaut.
Elle regarda l'heure sur la pendule accrochée au mur. 6h30, elle n'était pas en retard.

La jeune fille se laissa retomber sur son coussin en soupirant.

Elle fixa le plafond blanc et les murs de la même couleur. En-dehors de la couleur, tout était différent de sa chambre à Sombrice.

Rien n'était récent ou refait, tout était vieux, avec des meubles qui n'étaient pas à elle, dans une vieille maison de brique et de bois qui craquait, tard dans la nuit.

Les portes grinçaient, les marches de l'escalier aussi, et les fenêtres émettaient d'affreux craquement quand elle les ouvrait.

La maison qui était la sienne désormais, appartenait autrefois à une vieille dame, qui était décédée depuis un moment maintenant. Elle n'avait aucune famille, la maison avait donc été laissé à l'abandon, jusqu'à ce que Isaac Wall décide de la léguer à Isommée.

Mais finalement, la jeune fille avait réussi à s'y faire, et commençait même à l'apprécier. Les jours de pluie, ce qui était très courant à Zeliar, elle s'occupait dans la cuisine et regardait la lumière blafarde au-dehors, l'eau mouiller les fleurs du jardin, et celles qu'elle avait coupé, embaumer la petite pièce.

La nappe à carreau s'accordait bien avec la partie du mur qui était carrelée, et de nombreux instruments de cuisine, épices, plantes et autres traînaient un peu partout, apportant une certaine gaieté.

Cela faisait un an et demi qu'elle vivait ici. Octobre venait de commencer, et elle avait passé un peu moins d'un mois avec ses nouveaux élèves, qui s'étaient avérés extrêmement gentils.

La jeune fille se décida enfin à se lever, lorsqu'elle entendit du bruit venant d'en bas.

C'était probablement ça, ce qui l'avait fait se réveiller.

Sans prendre le temps de se changer, elle quitta sa chambre dans son t-shirt et son vieux pantalon, en prenant garde à ne faire aucun bruit dans l'escalier, ce qui n'était pas une mince affaire.

En arrivant dans le couloir, elle attrapa son parapluie dans le bocal, et s'avança silencieusement vers la cuisine.

Si c'était un voleur, lui faire peur devrait suffire. Et surtout, s'écarter du chemin lorsqu'il s'enfuirait en courant.

Isommée poussa doucement la porte de la cuisine, qui bien entendu, grinça exagérément. Sans plus attendre, elle s'engouffra dans la pièce, le parapluie à la main.

Roméo la regarda, une tasse dans une main, la bouilloire dans l'autre, et un sourcil levé.

- Il fait beau aujourd'hui, dit-il en avisant le parapluie.

- Surtout ne te gênes pas, lui dit-elle légèrement énervée.

Lâchant le parapluie, elle se jeta sur une chaise, et se servit une tasse de thé.

- Il est temps que nous ayons une discussion sur le sujet « ne pas entrer délibérément chez les gens à sept heures du matin alors qu'ils n'attendent absolument personne et qu'ils pensent avoir à faire à un voleur ».

- Je pensais que tu n'ignorais pas que j'avais une clé, dit-il en souriant.

- Je le savais, répliqua-t-elle, mais innocente comme je l'étais, je pensais que c'était uniquement en cas de force majeure, comme par exemple, si on ne m'a plus vu depuis trois jours.

Roméo sourit à nouveau.

- En fait, non, répondit-il, je ne passe pas mes nuits à entrer de force chez les gens. Je suis venu parce que Timothy veut te voir.

Il était un concours...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant