Premiers pas

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Tu avances, torche en main, le tunnel dans lequel tu te trouves ne semblant pas avoir de fin. Parfois il faut tourner à droite, parfois à gauche. Il te semble même que tu as fait demi-tour à plusieurs reprises. 

Tu remarques certaines phrases gravées sur les murs, mais tu n'es pas capable de les déchiffrer. Elles sont écrites dans une langue qui t'est étrangère. Tu te contentes de suivre ma voix qui te guide à travers les dédales de ce labyrinthe. Car oui, je suis toujours là et je ne t'abandonnerai pas.

Mais voilà que vient le moment où il te faut faire un choix. Tu arrives devant une bifurcation. La voie de droite semble mener vers un endroit plus éclairé. Du chemin de gauche, tu entends quelqu'un pleurer. Quel sentier choisis-tu ? Très bien. Avançons par ce chemin.

Le feu dessine de drôles d'ombres qui te font croire à une présence fantomatique. Tu te retournes plusieurs fois. Quelqu'un te suit ? Tu décides d'accélérer le pas, voulant mettre un terme le plus rapidement possible à cette histoire. En plus, tu es claustrophobe, les endroits clos ne t'enchantent guère. 

Voilà que tu arrives enfin dans une grande pièce. Ta lumière se meurt à quelques mètres ; l'obscurité est trop dense. Le plafond paraît loin au-dessus de ta tête et tu te demandes s'il y a une sortie. Tu avances, essayant de faire le moins de bruit possible. 

Soudain, les pleurs reprennent. Tu te figes. Il y a quelqu'un ici. Tu te trouves ridicule à essayer de passer inaperçu alors que tu es une source lumineuse perçant les ténèbres. Tout à coup, ta compassion te semble être un défaut. Et si c'était un piège ? Après tout, je t'en avais informé. 

Tu ne peux plus reculer, alors tu avances dans le noir oppressant. Des yeux semblent t'observer mais tu parviens à te raisonner. C'est ton imagination qui te joue des tours.

Chaque pas te rapproche de la personne qui pleure. Au mieux, tu auras un compagnon de voyage, au pire... Mais lisons plutôt la suite. 

Soudainement, tu vois apparaître une forme humaine. Elle semble être de dos et les pleurs proviennent bien d'elle. Tu avances à pas de loup, priant inconsciemment qu'elle ne se retourne pas. Elle ne fait aucun mouvement, ce qui te donne confiance pour la contourner. Tu te rends compte que ce que tu avais pris pour un être humain était en réalité une statue. Tu ne comprends pas. Les pleurs se sont arrêtés.

Tout à coup, ils reprennent. Tu sursautes et recules de quelques pas. Des larmes coulent des yeux de pierre. Le visage de la statue semble fixer le mur. En l'éclairant, tu vois apparaître un message : « La lumière semble rassurante à tous ceux qui oublient que l'ombre est le meilleur endroit pour se cacher ». 

Bravo, tu as passé la première étape.


Les règles du jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant