Plymouth Ghoul

0.7

Lorsque Seokjin rentra chez lui, il s'empressa de retirer ses chaussures, et de monter à l'étage pour rejoindre sa chambre.
Lorsqu'il y entra, il referma tout de suite la porte et jeta son sac vers son Bureau avant de se retourner. Ses yeux s'écarquillèrent face à la scène qu'il avait surpris.

Un homme se tenait là. Assis sur le bord de son lit, les jambes croisées, et les mains posées sur sa couette, bras tendus légèrement en arrière. L'homme fixait le garçon depuis son entrée dans la pièce. Il ne semblait pas avoir d'expression faciale descriptible, il avait une expression neutre sur son visage.

Seokjin sentit comme une sensation étrange dans sa gorge.
Comme s'il était assoiffé alors qu'il ne l'avait pas ne serait ce que quelques secondes plus tôt.

Et plus il observait l'inconnu sur son lit, plus il ressentait une autre sensation étrange. En effet, il ressentait l'irrépréssible envie de se rapprocher de lui.

L'homme face à lui était divinement beau. Jeune homme probablement d'âge avec lui. Cheveux d'un brun voire noir profond. Les yeux aussi noirs que la nuit la plus sombre. Vides de toute expression également. La peau un peu halée, ce qui rajoutait au charme de cette créature. Les lèvres pulpeuses et pleines. Absolument désirables. Un nez un peu retroussé mais parfaitement rond.

Après quelques instants à détailler son vis à vis, Seokjin sursauta presque lorsque l'inconnu se leva et s'approcha lentement de lui. Tout aussi lentement que sa démarche, un sourire naquit sur les lèvres de l'autre, et Seokjin pouvait deviner le dernier détail qui fit définitivement le charme de cet homme. Une fossette sur l'une des joues de l'inconnu. À peine visible mais il devinait qu'avec un sourire plus prononcé, elle serait bien plus profonde.

L'homme s'était arrêté juste devant le garçon. Toujours ce sourire indescriptible sur son visage. Ses yeux profondément ancrés dans ceux de son vis à vis et inversement.

Seokjin avait l'impression de ne plus pouvoir sentir son corps correctement, comme s'il était paralysé temporairement. Il ne pouvait que ressentir ces étranges sentiments et observait l'homme rapprochait non pas son corps entier mais cette fois son visage du sien.
Seokjin eut le réflexe de fermer les yeux et d'attendre avec crainte la suite des événements.

Il attendit plusieurs instants qui paraissaient être des heures, et fut surpris au plus haut point lorsque des lèvres inconnues se posèrent sur le coin de ses propres lèvres, créant une sensation de chaleur à l'endroit visé.

Seokjin maintenait ses paupières closes et les rouvrit avec appréhension lorsque la sensation de chaleur s'éloignait de son corps. L'homme en face de lui le regardait toujours dans les yeux, toujours aucune expression présente dans les siens.

Puis il attrapa la main de Seokjin du bout des doigts et la porta à ses lèvres, embrassant son poing tout en conservant son regard dans celui abasourdi du brun. Et en même temps il était gêné d'avouer qu'il n'était pas indifférent à ses attentions. L'embrassade de son poing se termina lentement au bout de plusieurs minutes.

Seokjin crut retrouver la mobilité complète de son corps après cet échange étrange. Il porta sa main à sa propre bouche et embrassa à son tour son poing, là où les lèvres de son vis à vis étaient posées plus tôt.

Et puis, il ne contrôlait plus rien lorsqu'il se jeta littéralement sur l'homme en face pour prendre possession de sa bouche, à la fois brutalement mais aussi désespérement. Il poussa un soupir d'aise lorsqu'il sentit les bras de l'homme se serrer autour de sa taille et le rapprocher plus près encore.

L'échange était de plus en plus passionné et empli de désir. L'homme détacha leurs lèvres et descendit les siennes vers le cou de Seokjin, dont la respiration était déjà bien saccadée.

Mais la réalité lui revint brutalement à la figure lorsqu'il sentit une immense douleur provenant de son cou. L'homme l'avait mordu, non pas gentiment ou dans un but sensuel, mais bien mordu comme on mordrait dans un morceau de viande appétissant.

La dernière chose que fit Seokjin à ce moment fût de hurler à la mort, espérant se tirer de cette situation affreuse.