Pdv Izuku
Le camp d'été était fini, Katchan avait été enlevé, on l'a récupéré in extremis, et All Might n'est plus. Je suis allongé dans l'herbe, la pluie constellant ma chevelure d'éclats de cristal. Mes larmes ne coulent plus, elles sont taries. Je lève la main vers le ciel, le cœur broyé, réduit à l'état d'un simple organe battant, j'essaie d'attraper les étoiles, ces cruelles filles, froides comme la glace, aussi belles que l'amour, et aussi cruelles que lui.. J'entends d'ici les rires de mes camarades, mais ils ne m'atteignent pas. J'ai ligoté mon cœur brisé avec tant de soin que même moi je ne sais comment l'en libérer. Je lance Pray de Sam Smith sur mon portable, me laissant bercer par la mélodie sublime. La lune s'élève ronde et pleine dans le ciel, comme le sein nourricier de la terre, du ciel, des étoiles. Elle me baigne de sa lueur envoûtante, ensorcelante, douce-amère, comme le baiser de la mort. La vie n'a de sens que lorsque l'amour est présent. Sinon elle devient vite une souffrance mortelle.
Les jours passent, monotones, vides. Shoto passe son temps avec Katsuki. Oui, maintenant je l'appelle Katsuki, il m'interdit de l'appeler encre une fois par ce surnom "stupide", alors je ne l'appelle plus que Katsuki ou Bakugo. Je ne réagis plus à rien, pas même aux encouragements. Je deviens comme Katsuki, ou plutôt comme un squelette vide. Je ne montre rien, je ne suis plus le Deku, je suis devenu Izuku, et au diable les idées préconçues avec ma tête d'enfant. Je marche comme un robot, presque métro-boulot-dodo, plus de plaisir, pas même une simple masturbation. Mes amis s'éloignent de moi, Ochaco et Tenya sont ensemble et me laisse comme un vieux torchon, Tsuyu ne cesse de flirter avec Fumikage.
Nous voilà à la veille Noel, tout le monde doit s'attendre à ce que j'en fasse des tonnes, mais ils n'ont même pas pris la peine de me souhaiter un heureux anniversaire. Alors pourquoi je perdrais mon temps avec eux ? J'enfile le costume que ma mère m'a offert le jour de son départ aux Etats-Unis, un beau costume noir, avec des fils émeraude brillant brodés partout, comme de la dentelle. Je trace un trait de khôl sur mes yeux, soulignant mon regard vert, je coiffe sans mal mes cheveux que j'ai coupé sous les directives de Mina. Rasés sur le côté droit, raccourcis pour le reste. En me regardant dans le miroir, je n'ai aucune envie de sourire, au lieu de ça, j'ai le cœur brisé de savoir que, même en ayant radicalement changé, je ne suis toujours pas assez bien pour celui que j'aime depuis l'enfance. Je relève la tête et me prépare pour l'enfer.
J'arrive devant une salle bondée, les rires et la musique sont parfaitement perceptibles depuis l'extérieur, et je sens comme une bouffée d'angoisse quand je me dis qu'il va falloir que j'entre dans cette arène. En rentrant je suis tout de suite agressé par une forte odeur d'alcool, Ochaco danse avec Tenya, à vrai dire, personne ne semblait m'attendre. Il n'y a que Denki qui reste dans un coin, les épaules basses, les yeux rivés sur Kirishima qui danse avec Mina. Quand il me voit, il m'adresse un faux sourire que je lui rends. Nous passons presque toute la soirée à discuter, là, dans notre petite bulle, sans vrai sourire. A vrai dire, j'ai renoncé aux faux sourire, et lui aussi visiblement.
-C'est quoi la pire connerie que t'ai faites Izu ?
-Tomber amoureux de la mauvaise personne. Et toi ?
-Mettre le chat dans la laveuse, mais surtout, juste tomber amoureux.
Je ne relève pas, et poursuis la discussion comme si de rien n'était.
-Pauvre chat !
-Oh ça va hein ! Il avait qu'à pas pisser sur mon pull pikachu !
J'éclate d'un rire sincère à cette remarque si candide, si délicieusement innocente, et il me suit dans mon fou rire. Même sous la musique trop forte, les autres nous entendent et nous regardent comme si des cornes nous avaient poussées sur le front. Mais aucun de nous deux n'y prête attention, et alors que les discours surviennent, Denki m'entraîne en dehors de la salle, dans l'air glacé de la nuit. Nos souffles s'entremêlent dans l'air, comme des fées du vent, nuages glacés dans la noirceur de la nuit. Nous courons dans la nuit, riant comme deux enfants bienheureux. On s'arrête devant le mur, et Denki me fais signe de m'asseoir. On s'assied l'un à côté de l'autre, le sourire jusqu'aux oreilles, le cœur battant comme un millier de tambours.
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Cette nuit-là
FanficC'est mon premier One shot donc soyez indulgent, c'est du Todoroki x Bakugou j'espère que ça vous plaira.