IV

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Au milieu des passants, elle n’est qu’une simple femme. Et pourtant, elle est bien plus. Ses yeux grands ouverts, elle suit une ligne. Ce trait qui zigzague entre les pieds, les maisons, les pavés. Invisible aux yeux du monde, unique pour elle. C’est lui qui la guide dans ce lieu. Oui, elle l’attend. Koiko le sent, elle approche de cette personne. La main qu’elle aimerait tant tenir… elle va pouvoir la sentir entre ses doigts. La jeune femme remarque qu’elle s’éloigne du centre de Konoha pour sa périphérie. On dirait qu’on l’emmène dans un quartier bien particulier. Un village dans un village. Koiko trouve des commerçants, des artisans et une communauté. Chacun arbore un symbole : une boule de feu soufflée par un éventail. Un dessin qu’elle connaît, elle en est sûre. Elle continue son avance pour arriver devant une demeure plus imposante que les autres. La ligne blanche s’arrête à cet endroit. Koiko passe la clôture, l’énergie la transcende. Elle est bien là ! Ses pieds se mettent en mouvement. Elle contourne la demeure pour aller à l’arrière. Elle a la sensation de revenir dans le passé. Petite, elle court après une silhouette. Une robe blanche, une chevelure longue et noire. Elle crie un mot. Alors lentement, la silhouette virevolte vers elle et lui tend les bras. La petite fille saute pour recevoir une douce étreinte. Ce mot qu’elle a prononcé… Maintenant elle se souvient : Maman.

-         Maman !

-         Bonjour ma chérie. Je t’attendais.

Koiko ouvre grand les yeux. Ce n’est plus son souvenir mais bien la réalité. Elle se trouve dans une douce étreinte. La senteur de la lavande chatouille son odorat. Son pouvoir ronronne. Enfin il retrouve sa moitié. Chaud, redoutable, apaisant. Hinata l’a vu courir vers elle. C’est comme si elle pourchassait un fantôme. Alors elle a enfermé avec vigueur dans ses bras. Elle lui a carrément sauté dessus. Alors c’était bien. Son enfant. Comment a-t-elle fait pour les retrouver ? La kunoichi ne sait pas mais elle est heureuse. Son précieux trésor est auprès d’elle à présent. Koiko compare l’étreinte de sa mère à celle de son père. Elle peut y sentir son amour à travers la douceur dont fait preuve la femme. Alors que son père, elle l’étouffait. Koiko s’écarte enfin pour découvrir le visage de sa mère. Celui qu’elle rêve de mettre dans ses rêves. Maintenant, elle comprend pourquoi Naruto lui a dit qu’elle lui ressemblait. Un visage fin, une pâleur qu’on retrouve chez les poupées ; des cheveux bleu nuit rendant le contraste plus frappant, ils descendent délicatement dans le dos de sa mère ; ses lèvres d’un beau rosée offre une touche de couleur ; ses yeux sont blancs, hypnotiques et délicats, deux opales éclatants. Quant à Hinata, elle n’est point surprise par les traits de sa fille. Elle est l’identique de cette vision du futur, qu’elle avait eu vingt-ans plus tôt. Koiko referme la main de sa mère dans la sienne, craignant qu’elle se retire.

-         Tu m’attendais ?

-         Il a suffit que tu poses un pied. Déclare Hinata. Ma petite Koiko…

-         Je ne suis plus vraiment petite. Plaisante-t-elle

Sa mère rigole à sa remarque. Elle savoure le bruit savoureux de ce rire. Cristallin. Comment faisait-elle pour que tout d’elle soit divin ? Hinata est comblée. Son unique rêve vient de se réaliser. Son enfant est revenue. Elle ne pensait qu’il se réaliserait. Après tout, n’avait-elle pas sacrifié son propre bien être pour celui de sa fille ? Mais c’était sans compter sur la volonté de leur Koiko. Elle n’a pas abandonné. Ne jamais abandonner… tout comme son père. A cette pensée, elle pose la question redoutée.

-         Aurais-tu rencontré ton père ?

-         Naruto Uzumaki-Namikaze, Hokage de Konoha. J’ai discuté avec lui.

-         Alors tu sais. Conclu Hinata

-         Il est marié et à deux enfants. Sakurako que j’ai rencontré avec son équipe et Minato. Récite Koiko

La Kunoichi devient légèrement anxieuse. Son enfant semblait bien prendre la nouvelle, quoiqu’avec quelques réticences. Mais si elle a rencontré l’équipe de Sakurako, cela signifie qu’elle a fait connaissance avec son fils. Du moins, elle l’a aperçu. Hinata commence à jouer avec son alliance, devenu son nouveau tic d’anxiété. Sa fille se concentre sur le bijou. Elle doit se souvenir. Le symbole de l’éventail, elle l’a déjà aperçu. Un dessin sur le dos d’une personne. Il est important. Une aura l’entourait mais elle s’effaçait en présence de sa mère. Cet homme… elle n’arrive pas à mettre un nom. Si son père a eu des enfants, alors elle doit avoir des demi-frères et sœurs aussi du côté de sa mère. Cependant elle va laisser ces informations de côté. Pour le moment, Koiko ne veut une unique chose.

-         Maman, combattons. Déclare-t-elle solennellement

Hinata dévisage son enfant avec étonnement. C’est la dernière chose à laquelle elle s’attendait. Néanmoins elle ne peut refuser face au besoin que ressent sa fille. Elle le devine à ce regard pétillant d’excitation et plein d’espoir. La jeune femme est déterminée à échanger les coups avec sa mère. Une partie de son entraînement a été consacré pour cet instant. Montrer à sa mère qu’elle était devenue forte.

-         Je ne te ferai pas de cadeaux. Déclare simplement Hinata

-         Je n’en attendais pas moins de ma mère.

-         Commençons.

Vers la libération ( Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant