Chapitre 1

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Salut à tous ! J'espère que vous allez bien en ce temps pluvieux (en tout cas pour moi). Je vous poste ci-dessous la suite et le premier chapitre de L'ennemi de mon ennemi. Enjoy !

Quand Alyssa se réveilla, elle sut immédiatement que son hôte s'était manifestée. Cela n'arrivait pas toujours, et seulement lors d'émotions intenses, mais elle connaissait bien la sensation de chaleur que cela procurait dans son corps, les tremblements qui en résultaient, le goût de sang dans sa bouche. Elle détestait ça, car elle ne souvenait jamais ce qui se passait durant ces moments. Mais son père y avait souvent assisté, et lui avait expliqué qu'elle pouvait être dangereuse pour elle comme pour les autres. Et Alyssa ne voulait blesser personne.

Son père. Alyssa se leva et se dirigea vers le corps de son père. Allongé au sol, les yeux ouverts, une expression de surprise et de colère sur le visage. Aiden était rarement en colère, surtout avec elle. Elle n'arrivait pas à associer cette expression avec papa. A son doigt brillait toujours la bague. Elle posa sa main sur son visage, ferma ses yeux. Il était déjà dur et froid, et Alyssa dut ravaler un sanglot en le touchant. Après une hésitation, elle prit sa main et en retirant le bijou argenté. La croix rouge des Templiers brillait dessus comme un rubis.

A côté de lui se tenait un autre corps. Boursouflé comme s'il avait été frappé à de multiples reprises, il était couvert de sang et des griffures lui barraient le visage et le reste du corps. Alors voilà ce qu'il se passait quand l'Autre prenait possession d'elle.

Alyssa s'accroupit dans un coin, les genoux serrés contre elle, à observer les deux cadavres, comme si elle s'attendait à ce que son père se relève pour lui dire quoi faire.

Papi. Peut-être que William Miles saurait quoi faire. Elle devrait le retrouver. Et de toute façon, les Templiers renverraient sûrement quelqu'un pour la récupérer. Elle devait partir avant qu'ils reviennent.

Elle se leva en tremblant, se dirigea vers la salle de bain où elle vomit dans la baignoire. Après s'être relevée une nouvelle fois avec difficulté, elle prit son sac à dos, enleva ses affaires d'école pour y mettre des barres chocolatées, son sandwich qui devait servir pour ce midi, de l'argent, une bouteille d'eau, un pull et des paires de chaussettes. Après une hésitation, elle prit sa carte d'identité. Elle ne voulait pas se faire arrêter parce qu'elle ne pouvait pas prouver son identité à quiconque. En allant dans sa chambre, elle regarda sa bibliothèque remplit de livres, ses photos et posters collés au mur et sur son armoire, son ordinateur. La seule chose qu'elle s'autorisa à prendre fut son exemplaire du Petit Prince, son conte préféré, qu'elle fourra dans son sac. Elle enfila ses chaussures les plus confortables (de grosses bottes noires) après avoir enfilé un deuxième pantalon et prit sa doudoune.

En passant devant le miroir de sa chambre, Alyssa remarqua le sang sur son visage. Le sang de son père. Son visage se tordit, et elle respira profondément. Ne pleure pas. Tu es un Assassin. Réfléchis. Elle se dirigea à nouveau vers la salle de bain pour se laver le visage. La bague passée à son pouce fut cachée par des mitaines en laine, et elle enfonça un bonnet sur sa tête. Elle enfila enfin une écharpe qui lui cacha la bouche et le nez, puis sortit de la maison.

— Tu n'es pas un peu jeune pour voyager seule ?

Alyssa rendit son regard à la vendeuse avec tout le dédain possible.

— J'ai quinze ans, répondit-elle avec assurance, en tentant de rendre sa voix légèrement plus grave.

— Hm.

La femme lui donna son billet, Alyssa paya et partit attendre. Assise sur le banc, le sac collé à sa poitrine, elle observait les allées et venues des autres passagers. Son bus partait pour New-York dans une demi-heure, et elle n'avait que ça à faire, sauf peut-être manger son sandwich. En le déballant du papier aluminium, ses doigts se mirent à trembler. C'était le dernier sandwich qu'avait fait son père pour elle. Il n'avait pas de viande dedans, car elle lui avait dit qu'elle ne voulait plus en manger. C'était sûrement qu'une phase, mais son père avait pris sa demande sérieusement, et prenait soin de ne plus faire de repas avec de la viande ou du poisson pour elle. Il avait lui-même cesser d'en manger.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 07, 2020 ⏰

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