Doppel & Seekers Livre 1 : Héritages

Chapitre 9 : Les Septentrionales

            La fin du mois de décembre arriva rapidement ainsi que la dernière semaine de cours avant les vacances. Les élèves avaient déjà commencé à faire leurs valises et les professeurs avaient bien du mal à se faire écouter. Lors d'un cours d'EMAP, le professeur Tetsona, qui avait apparemment bien compris qu'elle n'arriverait pas à continuer son cours habituel décida de changer de sujet.

— Bonjour à tous, aujourd'hui nous allons nous concentrer sur des événements légèrement différents de ce dont vous avez l'habitude. Nous allons parler des Septentrionales. Qui, ici, sait véritablement pourquoi notre peuple fête les Septentrionales et donc pourquoi vous avez ces vacances ?

Il n'y eut pas de réactions.

— Bien, vous savez tous qu'à la fin de la Grande Guerre, même une fois vainqueur, deux des sept Godheim ont continué à se battre : le Puissant au Nord contre les Barbares et le Brave à l'Est contre les derniers Helheim encore présents. Mais plus tard, grâce au Passionné, les sept purent choisir une relique qu'ils enchantèrent pour la léguer à leur peuple, lui permettant de perdurer dans le temps. Le Brave, qui n'avait cessé de combattre, redoutait par-dessus tout qu'après sa mort, personne ne soit capable de tenir tête aux Helheim. Il choisit donc d'enchanter sa propre épée et d'aller la planter sur un petit îlot au large d'Islada. Aussitôt fait, une barrière gigantesque apparut et divisa le monde en deux parties : au-delà les Terres Mortes, stériles et nauséabondes, et ici la Terre Sauve, la Mer des Dunes, le Pays de l'Hiver et l'Océan de l'Ouest. C'est donc grâce à lui qu'aujourd'hui tous les peuples que vous connaissez peuvent vivre sans redouter une nouvelle attaque des Helheim. Quel rapport avec les Septentrionales me direz-vous ? Eh bien, lors de cette fête, nous fêtons l'apparition des aurores boréales lors du solstice d'hiver. Or, ces lueurs sont causées par la diffraction de la lumière céleste sur ladite barrière. Lors de cette fête, nous rendons hommage au don du Brave qui a permis de préserver le monde jusqu'à maintenant. Cette fête permet également de marquer la nouvelle année puisque nous comptons les années depuis cet événement.

La semaine se termina et ce fut l'euphorie. Pour le dernier dîner avant les vacances, les fées s'étaient surpassées, Shiro mangea le meilleur repas de toute sa vie. La majorité des élèves partaient tôt le lendemain matin, mais pas Shiro et Ren. Un peu plus tôt dans la semaine, ils avaient reçu une lettre de Rin, le père de Ren, qui annonçait qu'il viendrait les chercher en début d'après-midi. Aussi Shiro et Ren souhaitèrent de bonnes vacances à leurs amis avant de s'endormir et profitèrent du samedi matin pour faire la grasse matinée. Le samedi, lorsqu'ils se levèrent et allèrent déjeuner, ils étaient quasiment seuls dans l'école. Il ne restait qu'une poignée d'élève tel que Hyoga, Cole ou Angela pour profiter du magnifique soleil. Ils attendaient dans le parc avec Koaku lorsqu'ils virent arriver Rin. En le voyant venir, Shiro se sentit légèrement stupide : son oncle arrivait accompagné de trois autres hommes par la voie des airs, ils chevauchaient des pégases. Maintenant qu'il y repensait, Shiro avait souvent vu les gens de sa famille chevaucher des pégases, mais il avait toujours considéré les pégases comme des animaux normaux. Les quatre hommes allèrent se poser sur une terrasse au-dessus de la salle des professeurs. Les trois garçons se précipitèrent alors vers la porte aux têtes de dragon. Lorsqu'elle s'ouvrit, Shiro et Ren sautèrent dans les bras de Rin.

— Alors les petits gars ! Vous allez bien ?

— Très bien ! On a plein de trucs à raconter Papa ! Mon Doppel c'est un Sombre-Robe ! C'est dingue non ? Et celui de Shi...

— Calme-toi Ren, tu auras tout le temps de nous raconter ça à Fraga, le reste de la famille vous attend, calma Rin toujours avec le sourire.

Ils pénétrèrent dans une petite tour annexe à la salle des professeurs. Elle était tout juste assez grande pour contenir un escalier en colimaçon, ils le montèrent et arrivèrent sur la terrasse où attendaient les pégases. Les quatre hommes montèrent en selle, Ren monta avec son père et Shiro et Aku avec deux des trois gardes qui accompagnait Rin tandis que les derniers prenaient leurs valises. Les chevaux s'élancèrent vers le bord et d'un coup d'ailes se projetèrent dans les airs. Shiro avait déjà eu l'occasion de chevaucher des pégases et il adorait la sensation de pouvoir voler.