Dans l'ombre de Tom Jedusor

Chapitre 4: Albus Dumbledore

Le lendemain matin, Delilah alla prendre un petit déjeuner composé de tartines beurrées et d'un verre de jus d'orange dans la Grande Salle, à la table des Gryffondor. En passant dans le hall, elle aperçut les quatre gigantesques sabliers contenant respectivement des rubis pour Gryffondor, des saphirs pour Serdaigle, des topazes pour Poufsouffle et des émeraudes pour Serpentard. Ils comptabilisaient en temps et en heure les points accordés par les professeurs pour de bonnes réponses, ou retirés à cause d'entorses au règlement de l'école. Pour l'instant, la partie inférieure des sabliers était vide. En sortant de la salle, Delilah reçut son emploi du temps du jour par le préfet de sa maison, Elsie Salman. Il y était inscrit : 9h – Métamorphose / 11h – Sortilèges / 12h-Repas/ 13h - Initiation au vol sur balai / 15h – Botanique / 16h – Fin des cours. Elsie lui expliqua que le morceau de parchemin sur lequel était inscrit son emploi du temps variait tous les jours, en fonction des cours. Si elle voulait voir les cours de la semaine, elle devait tapoter le planning de sa baguette en énonçant la période qu'elle voulait voir apparaître. Elle lui en fit d'ailleurs la démonstration : « Cette semaine », dit Elsie. Aussitôt, les mots inscrits sur le parchemin rétrécirent, et d'autre apparurent. Delilah avait devant les yeux son emploi du temps complet pour sa première semaine de cours. Il comportait également les numéros des salles dans lesquelles les différents cours avaient lieu, mais Delilah allait bientôt se rendre compte qu'il aurait fallu un plan complet en temps et en heure pour arriver à destination. En effet, les escaliers à Poudlard bougeaient : ils tournaient et changeaient de place régulièrement dans la journée, ce qui compliquait les déplacements dans l'école. Heureusement, elle s'était levée tôt et avait décidé se rendre en avance à son premier cours, celui de métamorphose, avec la directrice de sa maison. Cependant, avec le problème des escaliers, elle arriva tout juste à l'heure et s'assit au premier rang, tandis que ses camarades prenaient place à leur tour dans la salle de classe. Ponctuelle, leur directrice de maison arriva :

- Bonjour à tous. Pour eux d'entre vous qui ne me connaissent pas, je suis le professeur Appletree, directrice de la maison Gryffondor, et j'enseigne la métamorphose. Cette discipline magique est l'une des plus dangereuses et des plus complexes que vous aurez à étudier. Quiconque fera du chahut pendant mes cours sera immédiatement renvoyé, avec interdiction de revenir.

Pour étouffer définitivement toute tentative de rébellion, elle transforma son bureau en mouton. Fascinés, les élèves étaient pressés de faire de même et ne pensaient désormais plus à déroger aux règles strictes de leur enseignante. Ils commencèrent leur premier cours en essayant de changer une allumette en aiguille, mais se rendirent compte que la métamorphose était loin d'être facile. Seule Delilah, à la fin du cours, réussit à obtenir une allumette très fine et argentée. Pour ce résultat, elle gagna dix points pour Gryffondor et un des rares compliments de leur directrice de maison.

Lorsque la sonnerie retentit, la jeune fille rangea ses affaires et se dépêcha de se rendre en sortilèges. Elle trouva son chemin à travers les nombreux couloirs et escaliers de Poudlard, et arriva en classe à temps. La jeune fille était impatiente de voir enfin le professeur Dumbledore autrement qu'en portrait, car elle ne l'avait jamais encore rencontré. C'était un sorcier très puissant et renommé dans le monde de la magie, notamment pour avoir vaincu le mage noir Grindelwald en 1945. Evidemment, puisque Delilah était en 1937, il n'avait pas encore accompli cet exploit. Elle fut ramenée à la réalité par Tom, qui s'assit à côté d'elle. Ils ne s'étaient pas revus depuis la répartition, mais n'eurent pas le temps de se parler car Albus Dumbledore entra dans la salle. Tout le monde se tut, et Delilah retint à grand peine un couinement de joie.

- Bonjour à tous, les salua-t-il. Je suis le professeur Dumbledore, et j'enseigne dans cette école les sortilèges et enchantements.

Nous allons commencer aujourd'hui par un sort des plus simples, mais néanmoins inhabituel pour de jeunes sorciers : le sortilège de Lévitation. Répétez après moi la formule nécessaire : Wingardium Leviosa ! Encore une fois. Bien. Maintenant, vous devez apprendre le geste du poignet, indispensable à la réussite du sortilège. On tourne, et on abaisse, comme ceci, montra-t-il. Allez-y, continuez. Bien. Maintenant, dit-il en distribuant une plume à chaque élève, vous allez essayer de réaliser le sort. Il est peu probable que vous y arriviez du premier coup, mais avec de l'entraînement, vous réussirez peu à peu. Vous pouvez y aller.

Toute la classe se mit au travail, et au bout de la troisième tentative, Delilah fit décoller sa plume et la guida jusque dans sa boîte, sur le bureau du professeur. « Excellent ! », applaudit-il. Quelques minutes après, Tom réussit lui aussi à envoyer sa plume dans la boîte. « Il y a des élèves très doués dans cette classe ! », s'exclama Dumbledore. « Cela mérite au moins vingt points pour Gryffondor, et vingt autres pour Serpentard. Bravo à vous, miss Ironwood et monsieur Jedusor. »

Pendant le reste de la journée, puis de la semaine, les deux amis découvrirent leurs nombreux professeurs et leurs matières toutes aussi diverses. En plus des sortilèges et de la métamorphose, il y avait des cours de botanique enseignés par le professeur Brûlopot, directreur de la maison Poufsouffle ; de potions, par le professeur Slughorn ; d'Astronomie, par le professeur Sinistra ; de Défense contre les Forces du Mal par le professeur Têtenjoy ; de vol sur balai, par Madame Bibine ; et d'histoire de la magie, enseignée par le professeur Binns.

Le professeur Brûlopot n'avait plus que deux membres, mais restait un véritable spécialiste dans sa matière. C'était leur seul professeur à leur faire cours à l'extérieur, dans les serres du château, où se trouvaient des plantes magiques variées.

Delilah l'aimait bien, par contre, elle appréciait très moyennement le professeur Slughorn. Lors de son premier cours, elle avait remarqué qu'il cherchait à se faire apprécier des bons élèves et des enfants de personnes célèbres. Directeur de Serpentard, il avait tout de suite remarqué les qualités magiques de Tom et de Delilah, et avait essayé de les inviter à une de ses soirées où il rassemblait tous ceux qui pouvaient l'avantager auprès de personnalités célèbres, ou qui avaient le potentiel d'en devenir eux même. Flatté, Tom avait accepté, mais Delilah avait tout de suite décliné.

Le professeur Têtenjoy, directrice de Serdaigle, qui enseignait la DclFdM, était une vieille dame. Cependant, elle possédait encore un immense talent magique. Elle leur apprit à reconnaître différentes créatures magiques dangereuses, et comment les combattre ; mais aussi différents mauvais sorts, et leurs contre-maléfices.

Madame Bibine, quant à elle, était arbitre de Quidditch, le sport sur balai le plus populaire dans le monde magique (tout comme le football chez les Moldus). Cette discipline pouvait être résumée à deux équipes de sept joueurs : trois poursuiveurs chargés d'envoyer le Souafle – la première balle en cuir rouge – dans les trois anneaux situés à l'extrémité du terrain ovale afin de marquer des buts de dix points chacun ; un gardien qui protégeait ces anneaux ; deux batteurs qui empêchaient les Cognards – deux balles en fer ensorcelées pour se précipiter sur le joueur le plus proche – de frapper les joueurs de leur équipe, et chargés de les renvoyer sur les joueurs adverses ; et un attrapeur qui avait pour seule tâche d'attraper le Vif d'or – une minuscule balle dorée pourvue d'ailes qui volait avec une vitesse et une agilité surprenante – faisant gagner cent-cinquante points à son équipe et mettant fin au match.

Enfin, le professeurBinns, seul enseignant fantôme de Poudlard, dispensait les cours les plusennuyants de toute l'école. A chaque heure de cours, il monologuait de sa voixmonocorde pendant que les élèves qui ne s'étaient pas endormis prenaient desnotes à toute vitesse.