Chapitre 3

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Les trois garçons atteignirent la salle de classe, essoufflés. Robin regarda ses amis :

- Il faut qu'on parte ! Maintenant !
- Il y a trois gars qui arrivent... avec... des pouvoirs... ils ont explosé le mur, murmura Guillaume, à bout de souffle.

Le sergent Taylor reprit alors connaissance :

- Qu'est ce qu'il se passe... il fait froid...

L'air était en effet en train de se refroidir. Si quelques minutes auparavant, la température semblait plus haute que la normale, elle était désormais en train de chuter. Mélissandre regarda Clément et chuchota :

- Ça vient de toi ?
- Non... Ils sont là...

Des hurlements retentirent alors à l'extérieur de la salle, avant qu'un silence inconfortable ne s'installe dans tous le bâtiment.

- Mes sœurs... murmura Sœur Marie.
- Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ?! s'énerva le sergent Taylor en sortant son arme de service et en se précipitant en dehors de la pièce.

Les jeunes sortirent à la suite du militaire et s'arrêtèrent net devant la scène cauchemardesque qui se jouait sous leurs yeux. Les trois hommes avançaient vers le groupe. Derrière eux gisaient les corps ensanglantés des cinq nonnes de l'orphelinat. Le sergent Taylor visa alors l'homme aux lames incrustées dans le bras :

- Ne... Ne bougez plus ! P... Plus un pas ou je tire !

L'homme en question continua de marcher et sourit. Les jeunes eurent tous un frisson. Ses dents étaient en métal et ressemblaient à des pointes de lames de couteau. Clément fut le premier à comprendre. C'était réellement des lames de couteau, pointues et acérées. Le sergent Taylor ferma les yeux et vida alors le chargeur de son arme dans le corps du monstre. Quand il ouvrit les yeux, il constata avec effroi que, bien que criblé de balles, l'homme aux lames était toujours debout et continuait de marcher. L'effroi du militaire se transforma en pure terreur quand il vit les balles sortir du corps du monstre et les blessures se refermer d'elles mêmes.

- Clara... Tes briquets sont dans ta chambre non ? murmura Clément, la boule au ventre.
- Ou... Oui pourquoi ?
- Va les chercher. MAINTENANT !

Clara courut en direction de sa chambre, heureusement à l'opposé de là où se tenaient les trois surhommes. Étant fumeuse, elle avait un petit sac en plastique contenant une demi-douzaine de briquets. Bien qu'elle n'avait aucune idée de ce que son meilleur ami allait en faire, elle n'avait pas d'autre choix que de lui faire confiance. Elle récupéra ses briquets dans la chambre et hésita. Retourner vers les autres signifiait retourner vers les monstres. Elle pensa alors à Mathilde, sa petite sœur, et elle se précipita vers le groupe. Elle jeta le paquet de briquet à Clément qui l'attrapa d'une main :

- Merci.

Clément sortit alors un briquet du sac et mis les autres briquets dans ses poches, de manière à pouvoir les sortir le plus vite possible. Il jeta alors un regard méprisant au militaire, qui était tombé à genoux, en larmes :

- On doit partir d'ici le plus vite possible. On passe par la sortie de secours au bout du couloir.

La sortie en question était à 800 mètres de là où se tenaient les jeunes. Les trois hommes s'approchaient de plus en plus. Il n'y avait plus d'autre solution.

- COUREZ ! hurla Clément.

Tout le monde à l'exception du sergent, encore sous le choc, se précipita vers la porte. Clément et sœur Marie fermaient la marche. Mélissandre se demanda pourquoi Clément n'était pas tout devant. Il était le plus rapide d'entre eux. Mais ce n'était pas important. Clément avait été le plus rapide à réagir et à trouver une solution. C'était un survivant depuis le plus jeune âge, et tout le groupe lui faisait confiance. Clément jeta un rapide coup d'œil derrière lui en courant. Il vit alors le sergent se faire décapiter d'un seul coup par l'homme aux lames. Il s'arrêta de courir et se tourna vers les trois hommes. Améline le vit faire et s'arrêta également :

- Clément ?! Qu'est ce que tu fais ?!
- Continue de courir !! Je vais les retenir !

Clément actionna le briquet qu'il gardait dans la main droite depuis que Clara lui avait donné son sac. Il sourit. Finalement Mélissandre avait raison. Il allait devoir jouer au héros. L'orphelin tendit alors le bras vers les trois hommes qui commencèrent à courir vers lui. La petite flamme du briquet se transforma en une énorme vague enflammée qui submergea le couloir. Cette vague de feu aurait englouti et consummé les trois surhommes si un mur de glace ne s'était pas dressé entre eux et l'incendie. Le sourire de Clément disparut :

- Merde !

Il rattrapa alors le groupe. Sœur Marie cherchait désespérément la clef de la porte. Au moment où elle la trouva finalement, elle s'arrêta de bouger. Un pic de glace de la taille d'un avant bras était enfoncé dans son dos et ressortait au niveau de son cœur. La nonne tomba alors. Guillaume la rattrapa avant qu'elle ne touche le sol. Les orphelins en furent pétrifiés. Les trois hommes étaient à une dizaine de mètres du groupe. L'un d'entre eux avaient une main tendue vers le groupe. Ou plus précisément vers là où se tenait la sœur avant de recevoir le coup mortel. Clément prit un deuxième briquet, cette fois dans sa main gauche. Il réfléchit rapidement. Il était probablement le seul capable de se battre. Il avait juste besoin d'une flamme ou d'une étincelle pour pouvoir utiliser ses pouvoirs. Néanmoins, utiliser ses capacités était épuisant. En face de lui, les trois hommes semblaient maîtriser leurs pouvoirs aisément.

- D'accord, pensa Clément, l'un d'entre eux a des lames dans les bras et semble avoir une sorte de régénération ultra rapide. L'autre semble utiliser de la glace. Le troisième doit être celui qui a détruit l'aile ouest de l'orphelinat... Il doit pouvoir attaquer avec sa sorte d'énergie rouge, mais je ne sais pas comment.

Il jeta un coup d'œil derrière lui. Les autres étaient terrorisés. Il regarda Angel, qui essayait de garder son calme malgré la situation :

- Prend les clefs et partez le plus loin possible.
- Mais je sais pas laquelle ouvre la porte !!!

Angel s'arrêta soudainement. La voix de sœur Marie résonna dans sa tête.

- Qu'est ce que ? Celle là ? demanda la jeune fille aux cheveux roux.

Angel ouvrit rapidement la porte. Mais l'homme aux pouvoirs de glace leva une main. Un épais mur de glace sortit du sol et bloqua la sortie :

- Vous ne pourrez pas vous échapper les enfants. Mais ne vous inquiétez pas, vous avez une chance de vous en sortir. J'ai quelque chose à vous proposer.

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