Chapitre 4

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- Quelque chose à nous proposer ? Qu'est ce que vous voulez dire ? demanda un des orphelins, terrifié.
- Vous avez des dons ou alors vous allez bientôt en avoir, répondit le meurtrier de sœur Marie, et l'Apocalypse serait intéressée d'avoir des soldats puissants à ses côtés. Vous avez pour la plupart un grand potentiel ! Que diriez vous de nous rejoindre ?

La première à comprendre la situation fut Améline. Les trois hommes étaient donc de l'Apocalypse, le groupe terroriste qui avait anéanti la moitié de la population mondiale. Les rejoindre représentait une chance de survie, mais cela signifiait également devenir un terroriste. En plus de celà les trois hommes avaient massacré toutes les nonnes de l'orphelinat. Améline regarda le corps de sœur Marie. Elle avait été ce qui se rapprochait le plus d'une mère pour les jeunes, bien qu'elle n'ait rien fait pour empêcher feu sergent Taylor d'emmener les orphelins pour les expériences de l'armée. Elle y était probablement obligée, l'armée avait dû faire pression sur elle. Bien qu'elle avait mauvais caractère, elle aimait tous les orphelins qu'elle avait recueilli. Améline regarda les autres. Ils venaient d'avoir à peu près le même raisonnement. Elle regarda en particulier ses amis. Mélissandre refuserait probablement de s'allier avec ces monstres, elle était trop douce pour cela. Guillaume était visiblement en train d'hésiter, ce qui était compréhensible. Personne n'avait envie de mourir ici. Mira, Morgane Loryne et Robin, comme Mélissandre, étaient incapables de blesser qui que ce soit. Alors faire partie de l'organisation la plus meurtrière de l'histoire... Peu probable. Angel était susceptible de les rejoindre. La jeune fille ferait tout pour survivre. Elle allait sûrement essayer de rester du côté de Clément. Mathéo suivrait Améline coûte que coûte, peu importe son choix, il resterait avec elle par amour. Aurélie semblait perdue, elle ne pouvait pas prendre cette décision. De ce fait, elle allait probablement suivre la décision de la majorité. Restaient donc Clara, Mathilde et Clément. Clara ferait tout pour protéger sa petite sœur. Mathilde, la plus jeune du petit groupe, était terrorisée. Elle tenait la main de sa sœur. Améline remarqua alors que Clara, comme Angel, fixait Clément. Les deux attendaient la décision de leur ami. Elles avaient confiance en son instinct de survie et le suivraient donc. Améline ne pouvait pas voir le regard de son ami, qui était dos au reste du groupe. Est-ce qu'il allait rejoindre le groupe terroriste ou est-ce qu'il allait rester auprès des autres ? Est-ce qu'il allait protéger Mélissandre, comme à son habitude, où est-ce qu'il allait tout faire pour survivre ? C'est alors que la voix de Mathilde, hésitante, se fit entendre :

- Qu'est ce qu'il va arriver à ceux qui refusent de vous rejoindre ?

L'homme aux dents acérées regarda Mathilde avec un sourire carnassier :

- Ils mourront ici et maintenant.

Cette déclaration glaça le sang du groupe d'orphelins. D'un côté, ils ne pouvaient se résoudre à rejoindre ceux qui venaient de détruire leur maison et de tuer celles qui s'occupaient d'eux depuis des années. Certains, comme Mira, n'avaient connu dans leur vie que l'orphelinat et l'éducation des sœurs. Et ces trois hommes venaient de leur arracher tout cela, toute leur vie. D'un autre côté, ils ne voulaient pas mourir. L'homme aux pouvoirs de glace sourit aux jeunes :

- J'ai oublié de me présenter. Vous pouvez m'appeler Frost. Mon ami qui brille un peu en rouge c'est Aiden, et mon charmant compagnon aux dents pointues c'est Kayzer.
- Vous avez choisi vos noms ? demanda Angel, dubitative.
- Bien évidemment ! Le monde a changé, nous aussi ! Et vous le pourrez également !

Les jeunes hésitèrent. Dix d'entre eux avancèrent vers les trois terroristes, décidés à les rejoindre. Aiden les regarda avec un sourire puis regarda Frost :

- Ceux là n'ont rien de particulier. Je ressens aucun potentiel en eux.
- Dommage, soupira Frost, tue les.

La dizaine d'orphelins voulut s'enfuir mais il n'y avait nulle part où aller. Le halo d'énergie rouge autour de Aiden se concentra alors dans la main qu'il tendit vers les dix jeunes. Une sorte de vague d'énergie, suivie d'un flash de lumière rouge, s'échappa alors de sa main. Les orphelins n'ayant pas encore fait leur choix fermèrent les yeux à cause de l'intensité de la lumière. Quand ils les rouvrirent. Ils constatèrent avec effroi que leurs dix compagnons avait disparu. La moitié du mur derrière eux était également détruite. Personne ne bougea. Les jeunes essayaient de comprendre ce qu'il venait de se passer. Loryne balbutia quelques paroles :

- Ils... Ils sont passés où ?
- Ils n'étaient pas intéressants, répondit Kayzer en levant les épaules.
- Enfoiré... murmura Guillaume.

Frost regarda les jeunes restants. Deux groupes s'étaient formés. Le premier était composé de Clément, Mélissandre, Clara, Mathilde, Améline, Aurélie, Morgane, Robin, Guillaume, Mathéo, Loryne, Angel et Mira. Le deuxième était composé de la dizaine d'orphelins restants. L'un d'entre eux, Bryan, regarda les trois terroristes :

- Et moi ? J'ai du potentiel ?

Aiden le regarda et sourit :

- Quel est ton pouvoir mon petit ?
- Ma peau est indestructible monsieur. Je pense que ça peut servir.

Aiden regarda Frost, qui acquiesça d'un geste de la tête. Bryan alla donc se placer derrière Aiden. Il sortit alors un couteau de sa poche et poignarda le terroriste dans le dos à plusieurs reprises. Celui ci se retourna, en hurlant de rage :

- Enfoiré ! Ta peau est indestructible hein ? !

Une boule d'énergie se concentra dans sa main. Il colla cette même boule d'énergie au niveau de la bouche de Bryan. Elle y entra. La peau de l'orphelin commença à briller. Ses camarades virent avec horreur du sang commencer à couler des yeux, du nez et de la bouche du jeune homme qui s'effondra. Si sa peau était indestructible, ce n'était pas le cas de ses organes, qui avaient tous été détruits par le pouvoir du terroriste. Certains orphelins se mirent à pleurer. Mathilde tira alors la manche de Clément et murmura :

- On peut pas les rejoindre... Ce sont des monstres...

Clément ne répondit pas. Mathilde ne put s'empêcher de se demander s'il songeait à rejoindre le groupe terroriste. Après tout, vu son pouvoir, il était sûr d'être accepté au sein de l'organisation. C'est alors qu'elle vit les mains de son ami. Il serrait si fort les poings que ses jointures en étaient blanches. Clara le remarqua également. Connaissant son ami par cœur, elle savait qu'il essayait de garder l'esprit clair. S'il se laissait submerger par la colère et qu'un affrontement s'engageait, les autres seraient en danger. Clara tira sa petite sœur en arrière et chuchota à son oreille :

- Ne t'inquiètes pas. Il ne les rejoindra pas...

Clara regarda autour d'elle. La porte de secours était donc bloquée par le mur de glace de Frost. Elle chercha alors un autre échappatoire. La cuisine n'était pas loin. Il suffisait d'aller à droite de l'issue de secours et de courir sur une trentaine de mètres. Le seul problème était que Kayzer, l'homme aux lames dans les bras, bloquait le passage. C'est alors que ce dernier se décala du couloir pour s'approcher de Clément :

- T'as l'air d'avoir du potentiel mon petit. Avec ton pouvoir tu pourrais t'amuser avec nous !

Mélissandre prit alors son courage à deux mains et posa la main sur le bras de son ami :

- Il... Il ne deviendra jamais un monstre comme vous !
- Reste à ta place, minable ! cria Kayzer.

L'homme aux dents acérées leva alors son bras gauche, et en abattit la lame sur Mélissandre à une vitesse impressionnante. La lame s'arrêta à quelques centimètres du visage de la jeune fille. Clément avait saisi l'avant bras du monstre de la main droite et avait ainsi bloqué le coup avant qu'il n'atteigne sa destination. Il avait dû lâcher un de ses briquets. Mais celui dans sa main gauche s'alluma avec son cliquetis caractéristique. La flamme enveloppa totalement la main du jeune homme, sans pour autant la brûler. Clara comprit qu'il s'agissait de leur seule chance. Elle saisit le bras de Mélissandre et cria :

- Suivez moi !

Les jeunes commencèrent à courir tandis que le reste du couloir était envahi par un gigantesque ras de marée enflammé.

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