Chapitre 11

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Les jeunes se réunirent tôt le matin. Guillaume fit un clin d'oeil à Clément qui s'était réveillé plus tôt avec Mélissandre afin d'éviter les remarques des autres. Clément s'éclaircit alors la voix avant de prendre la parole :

- Bon... On a plus de voiture... Je vous cache pas qu'on en a à peu près pour quatre heures de marche. Ça risque de piquer. On devrait arriver un peu avant midi. Heureusement on va arriver directement au sud de Tiréapolis. En espérant que mes planques aient pas été détruites et que l'Arène soit toujours là.
- L'Arène ? C'est quoi ? demanda Améline en fronçant les sourcils.
- Comme son nom l'indique c'est une arène où ont lieu tous les gros combat clandestins de la ville. Ça réunissait des centaines de spectateurs. Parfois des milliers. Il y a deux moyens d'y gagner de l'argent. En combattant ou en pariant.
- Clem tu es sûr que c'est une bonne idée d'y aller ? demanda Mathéo, inquiet.
- Si je gagnais des combats là bas en étant gamin et sans pouvoirs, je devrais m'en sortir sans soucis maintenant, répondit Clément en souriant. Bon, on y va !

Le groupe d'orphelins rassembla leurs affaires et entama la longue marche jusqu'à Tiréapolis. Quand ils arrivèrent finalement à l'entrée Sud de la ville, Clément leur fit un signe de la main. Tout le monde s'arrêta tandis que le jeune homme fermait les yeux. Il les réouvrit quelques secondes plus tard :

- Au moins la ville n'est pas déserte... On y va.

Les jeunes entrèrent alors dans l'immense métropole. À l'exception de Clément, habitué des lieux, tous se sentirent intimidés. Le groupe fut alors interpelé par un homme au physique massif, mal rasé, un couteau à la main:

- Hé les mioches venez par là ! Vous allez nous filer tout ce que vous avez sur vous !

Derrière lui se tenait une quinzaine d'hommes, tous armés de couteaux, de marteaux ou de battes de baseball. Guillaume regarda Clément. Il avait déjà absorbé une partie de l'électricité de la ville. Il était prêt en cas d'affrontement. Clément lui fit un signe négatif de la tête avant de faire craquer ses doigts et son cou tout en s'approchant du groupe :

- Dis donc Berthold, t'as sacrément mal vieilli en trois ans ! Déjà que je pouvais te battre sans soucis quand j'étais petit, je pense que là j'aurai besoin d'une seule main !
- T'as envie de te faire étriper toi !

Le voleur s'avança vers l'orphelin en le menaçant de sa lame. Il croisa alors le regard du jeune homme. Berthold s'arrêta net. Il connaissait ces yeux. Le voyou dévisagea Clément un moment avant de faire un pas en arrière, le visage blême :

- Clément ?! C'est bien toi ?!
- Comme tu peux le voir.

Berthold fit signe à ses acolytes de baisser leurs armes. Il n'avait vraiment pas envie de s'en prendre à Clément.

- T'aurais pas dû revenir. T'avais eu ta chance de t'en sortir !
- L'orphelinat a été détruit par l'Apocalypse. Trois de leurs soldats sont venus nous chercher.

Un silence inconfortable s'imposa. Berthold hésita puis posa la question qui le démangeait depuis l'annonce du pyrokinésiste :

- Et si vous êtes là c'est pour leur échapper j'imagine ?
- Pour échapper à leur organisation plutôt. Les trois risquent plus de chercher grand chose.

Un frisson parcourut le dos du vieux voleur :

- Tu les as tué...?

Clément acquiesça. Il regarda ensuite ses amis puis de nouveau Berthold :

- On veut un abris et de quoi survivre.
- Vous avez assez d'argent pour ça ?
- Je vais le gagner l'argent.

Berthold ferma les yeux, attristé :

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