A un battement de cœur

III. IV

J'arrivai au collège plus tôt que d'habitude et partis chercher Ellena au coin de la rue. En revenant vers le lycée, nous croisâmes Emma ainsi qu'Ariel.

« Eva ? me demanda Emma en s'arrêtant

- Oui ? répondis-je

- Il faut que tu saches que tout le monde au lycée sait que Robin a embrassé Pauline. Mais personne ne sait que vous n'êtes plus ensemble. Il est bien trop fier d'embrasser une autre, que tout le monde soit au courant et plus particulièrement toi. Tout ça sans que tu ne le quittes. Mais aussi si tu le quittais, il serait vraiment libre. Or là, il ne l'est pas. Et quand il reviendra, il souffrira de la liberté qu'il avait et qu'il n'a plus, me dit Emma

- C'est bel et bien mon plan. Et je peux t'assurer qu'il souffrira en revenant. Et il regrettera sa chère et tendre allemande, Pauline » répliquai-je d'un ton malveillant

Nous nous remîmes en route. Et la journée se passa bien, malgré les questions sur Robin et moi. Ma réponse était toujours la même : « Oui on est toujours en couple, oui je lui en veux, oui on aura une dispute ! »

Une fois chez j'envoya un message à ma grand-mère.

~~

MOI
Maman est morte. Et elle m'a dit de t'envoyer un message.

MICHELLE
Oui. J'en suis désolée. Comme je suis désolée que tu ne sois pas venue à l'enterrement de ton grand-père ...

MOI
Il avait essayé de me tuer. Qu'est-ce que je dois faire ?

MICHELLE
J'ai déjà tout réglé. Officiellement, tu vis avec ton « père ». Je sais il t'a abandonné et tu ne veux rien à faire avec lui, mais c'était le seul moyen.

MOI
Mon père m'a emprisonné, il m'a enlevé ma sœur et il a tué ma mère. Et oui, je sais qui il est. Qui TU es.

MICHELLE
Je suis une fille de Zeus. Et ? Ne change rien à tes habitudes, fait comme avant. Au revoir.

MOI
Au revoir. Et merci.

~~

Ne rien changer à mes habitudes. C'était dans mes cordes. Il était 16h25 et à 20h les filles devaient venir chez moi pour que nous partions à Karach à 22h. il fallait bien deux heures de préparation mentale avant d'arriver là-bas. Pendant quatre heures, je fis donc mes devoirs quand j'entendis sonner à ma porte.

« Will ? demandai-je

- Oui, c'est moi, dit-il, je viens proposer mon aide !

- D'accord ... Rentre. Les filles doivent arriver dans pas longtemps. »

Il rentra, je lui servis un verre d'eau et lui expliquai le plan.

« Tranquille ! s'exclama-t-il, dit j'ai une question à te poser ...

- Vas-y.

- Tu es toujours avec Robin ? Parce qu'au lycée on entend plusieurs versions. Je sais que Ellena est au courant mais qu'elle ne veut pas me le dire ...

- Quelles versions y a-t-il ? demandai-je

- La première : Robin a embrassé l'allemande et tu ne le quittes pas pour le faire souffrir. Deuxième : Robin a embrassé l'allemande, vous avez cassés mais ni l'un ni l'autre ne veut le dire. Troisième : Robin t'a vu embrassé un autre mec et pour se venger il a embrassé une allemande. Quatrième : Vous vous êtes disputés et n'étant plus en couple, il a embrassé l'allemande. Alors ? Quelle version est la vraie ? »

Je pris le temps de réfléchir.

« La quatrième ... » répondis-je

Ma sonnette sonna une deuxième fois. Je partis ouvrir et je vis les filles. Je leur expliquai rapidement pourquoi William était là et tout le monde était d'accord pour qu'il reste.

Ariel nous expliqua les dangers du monde dans lequel nous allions atterrir.

« Bon déjà, il vous faudra beaucoup d'endurance morale. On appelle aussi Karach le monde des secrets ou le monde des peurs. Une fois arrivé là-bas, l'essence du monde s'insinuera en vous et soit vous verrez vos secrets les plus enfuis au fond de vous. Ou alors vous verrez vos pires peurs. Ou les deux. Mais tout cela n'est qu'illusion. En réalité Karach est la planète « jumelle » de Terra. La végétation, les animaux, la technologie est la même. Nous risquons de ne pas être très bien accueillis là-bas... Mais ils ne s'occuperont pas de nous, nous voir errer et souffrir avec nos illusions leur suffisent. Pour vaincre ses illusions, il faut penser à la personne que l'on aime le plus au monde, encore faut-il savoir qui s'est ... Une fois ces illusions bravées nous gagnerons, normalement, le respect des élus. »

Il y eu un moment de silence. Le temps que tout le monde digère ce qu'elle nous avait dit. Une heure plus tard, nous étions tous les cinq debout dans mon salon prêts à partir. On attendait le signal d'Ariel

« Prêts ? nous demanda-t-elle

- Oui, dit Emma

- Alors, go ! »

La seconde d'après, j'ouvris les yeux sur une forêt magnifique. A peine ais-je eu le temps de regarder autour de moi qu'une douleur fulgurante me transperça le crâne et un voile violet tomba devant mes yeux.