La veille du voyage

14 2 0
                                    

Pdv Judith

J'ai peut- être été trop dure avec elle. (pensai-je). Je ne voulais pas lui crier dessus mais ça m'a énervé qu'elle me reparle encore de son père. Presque tous les 6 mois, elle me demande la même chose!
C'est vrai que quand elle était beaucoup plus petite, je lui avais promis de tout lui expliquer un jour. Mais ce jour n'est pas encore arrivé. D'ailleurs, je ne pense pas qu'il arrivera. J'ai vraiment pas envie qu'elle sache ce qu'il a fait.

Lorsque j'ai fini de plier les derniers habits, je m' apprêtais à entrer dans la chambre de Julie, mais constate qu'elle est fermée à clé.
Elle ne ferme jamais sa porte à clé sauf si c'est pour s' habiller. Je me demande si elle va m'en vouloir longtemps. Cette idée me pince le cœur. Je déposa donc ses habits sur un fauteuil au salon, ferma la maison, puis m'en alla dormir aussi.

Pdv Julie

Le lendemain, à mon réveil, il était 9h. J'avais mal à la tête. Sans doute parce qu' hier j'ai pleuré. Lorsque je me suis levée, j'ai essayé d'éviter le regard de ma mère toute la matinée et c'est ce que j'ai pu faire. Autour de 14 h, elle m'appela car on frappait à la porte tandis qu'elle suivait la télé. J'ouvris et vu Merveille, les mains entrecroisés dans son dos.

- oh Merveille! T'es venue? Mais c'est merveilleux! ( m'exclamai- je).

- tu croyais quand même pas que j'allais laisser partir ma meilleure amie sans venir la voir avant! ( sourit- elle). D'ailleurs, je t'ai apporté un petit quelque chose.

Elle me tendit un cadeau. Je le pris toute contente.

- Julie je t'ai déjà dit mille fois de ne pas laisser traîner les gens devant la porte! (râlait ma mère). Et puis d'ailleurs c'est qui?

- désolé, elle a raison. Entre je t'en prie. ( dis- je à mon amie).

- ah c'est toi Merveille! Bonjour. ( dit- ma mère).

Merveille l'a salua à son tour, puis je l'invita à entrer dans ma chambre.

- bon voyons voir ce que c'est. ( dis- je en me frottant les mains une fois assise sur mon lit, le cadeau sur les cuisses).

Je le déballa très rapidement.

- waouh! Un casque de musique! ( dis- je toute contente). Merci, merci beaucoup!

- De rien. Ça me fait plaisir. Je sais que t'en voulais un depuis quelques temps, et j'ai pensé que je pourrais t'en offrir un. Bon c'est vrai que ça m'a coûté 15000 frs (23 euros), mais je crois que ça en vaut la peine.

- waouh, c'est mon deuxième cadeau d'anniversaire avec les barrettes que tu m'as offerte le mois passé ! (dis- je en contemplant mon nouveau casque). Merci.
Bon, il faut que j'apprête mes valises. Le grand jour c'est demain.

Et c'est ce que je fis.

- lorsque tu seras en Espagne, n'oublie pas de prendre pleins de photos comme souvenirs dac' ?

- ok si tu veux. Et à mon retour, je parlerais espagnol. J'ai...

- et tu auras peut- être enfin un petit copain ( se moque t-elle ). Même si vous parlerez pas la même langue, ça ira.

- mmh ouais, heureusement que t'as dit " peut- être "( dis- je en faisant mes valises). Mais pour la langue ça ne devrait pas trop être compliqué. J'ai trouvé une appli sur le net pour bien parler espagnol.

- cool, t'as trouvé un traducteur. Une appli qui traduit tout ce que tu dis c'est génial.

- non elle ne traduit pas. Il y a juste des mots que l'on utilise très souvent qui sont proposés avec prononciation.

- mais c'est déjà un bon début. Tu pourras t'en sortir avec ton futur copain. ( sourit- elle ).

- rien ne dis que je vais en trouver un.

- t'inquiètes, je croiserai les doigts pour toi, surtout pour qu' il soit mignon ( dit- elle avec un air théatral).

On se mit toutes les deux à rigoler, tandis que je remplissais ma deuxième et ma troisième valise.

- hier je me suis fachée contre ma mère. ( repris- je sérieusement).

- ah bon? Pourquoi?

- elle a insulté mon père de " rat d'égouts" , et a dit que si je lui ressemblait, je ne ressemblerai à rien.

- oh! Mais c'est méchant! ( s'attriste  t-elle). Et malgré ça... tu aimerais quand même le connaître?

- bien sûr. Bizarrement, même si ma mère me dit de vilaines choses sur lui, j'aimerais le rencontrer un jour. Je ne peux pas détester quelqu'un que j'ai jamais vu tu comprends. Et, j' aimerais bien écouter sa version de l'histoire.
Je me demande s'il pense encore à nous ou s' il nous a totalement zappé.

- je comprend. ( dit- elle doucement)
Bon désolé, mais je dois rentrer chez moi. Passe d' excellentes vacances surtout. Tu vas beaucoup me manquer.

Puis elle me fit un câlin avant de repartir chez elle. Bien sûr, je la raccompagna jusqu' à la porte.

Tout le reste de la journée s' écoula sans que ma mère et moi ne parlions sauf pour demander " si j' avais fait mes valises " ou pour dire " bon appetit" . Mais à part ça rien. De toute façon, je ne m' attends pas à ce qu' elle me fasse des excuses pour hier. Rares sont les adultes qui le font ici.

A la recherche de mon père *EN CORRECTION*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant