Prologue

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Ces derniers mois furent longs et douloureux. Néméa, la démone supérieure responsable de mon enlèvement et des nombreuses tentatives de meurtre sur ma personne, m'a enfermé un mois entier dans une cellule sombre et lugubre. Durant ce mois, la démone m'a affamé et isolé afin que je sois plus "docile" selon ses dires. Ayant l'air apte à obéir à ses ordres ou ses caprices, je fus libérée afin d'être conduite quelque part où j'ai pu me nourrir normalement bien que ces longues heures d'isolement ne me rendent pas justice. Mais la raison de ma présence ne se résumait pas à me torturer : j'étais là pour la servir. Ainsi, après ce copieux repas que mon estomac avait eu du mal à digérer, on m'avait emmené m'entraîner dans une salle "adéquate". Cet entraînement m'a permis de révéler mes pouvoirs démoniaques, pour le plus grand bonheur de mon bourreau ! Néméa m'a formé, par le biais de ses sbires, durant ces derniers mois dans l'optique d'exécuter ses futurs plans diaboliques. J'avais été réticente bien évidemment, en aucun cas je ne voulais obéir à cette garce mais durant mes délires d'insomniaque et d'affamée, j'avais oublié qu'il me manquait quelqu'un : ma mère. En effet ma mère avait été kidnappée lors de notre séjour bref en Enfer. Le vrai Enfer. Il n'y a pas si longtemps, je pensais que seule la terre et les humains existaient mais il se révélait que la bible avait raison. Dieu existe. Les anges existent. Les démons existent. Et, le diable existe. Le diable se trouve être mon père tandis que ma mère elle est un ange. Ce qui fait de moi une hybride, mi-ange mi-démon, et pas n'importe quel démon puisque la moitié de mes gênes me proviennent d'un des deux rois des Enfers.

- Si tu obéis et exécutes à la lettre ce que je t'ordonne, ta mère aura de la nourriture à volonté et un confort digne d'une reine. En revanche si tu désobéis ou que quelque chose ne tourne pas comme je l'ai exactement prévu, sois assurée que je la torturerais sous tes yeux. Je ferais le nécessaire pour qu'elle souffre et hurle sa douleur au monde entier ! m'avait menacé cette salope de Néméa en me montrant la pièce où ma mère vivait.

J'avais été émue de la revoir, en vie et en bonne santé. Mais cela me tuait de la voir piéger dans les griffes de cette harpie. A cause moi qui plus est... Ma mère n'était aux yeux de Néméa qu'une vulgaire friandise qui lui permettait de récompenser le bon toutou que j'étais. Malgré toutes les réticences que j'éprouvais, j'obéissais. Au début, obéir à des ordres m'avait paru très compliqué mais par la force et la torture, je fis preuve de soumission et coopérais. 

Je me dirigeais, comme j'avais pris l'habitude de faire après mon entraînement intensif, vers ladite pièce où était retenue ma mère. Néméa me laissait "ce privilège" de voir ma mère quand j'en avais envie. Le simple fait de savoir que je pouvais aller la voir parce que cette garce me l'autorisait me donnait la nausée mais je n'avais pas le choix. J'étais piégée et retenue prisonnière comme un chien attaché à une laisse. Certes ma laisse était longue et sans limite, mais cela ne restait qu'une laisse.

Je frappais deux coups avant d'ouvrir la porte qui donnait sur la grande chambre qu'occupait ma mère. Elle était assise sur son lit, attendant patiemment ma visite quotidienne. Lorsqu'elle me vit entrer, son visage s'illuminait comme si elle apercevait la huitième merveille du monde et vient me serrer contre elle. Nos entrevues étaient toujours surveillées. Une grande vitre sans tain située à l'opposé de l'immense lit à baldaquin permettait aux trois démons chargés de la surveillance de ma mère de pouvoir garder un œil sur tous nos faits et gestes. En priorité ce que je faisais et disais. Je n'approuvais pas ce genre de surveillance permanente mais c'était comme ça.

- Comment tu vas aujourd'hui ? s'inquiétait ma mère en fronçant légèrement les sourcils.

- Plutôt bien en dépit des circonstances, répondis je en m'asseyant sur l'une des deux chaises entourant la petite table dans le coin de la chambre.

- Je sais ma chérie mais fais preuve de patience. Cela pourrait être pire.

Oui, si je n'étais pas si... docile, je serais toujours enfermée dans ce cachot immonde. Comme je l'ai dit tout à l'heure, au commencement de ces fatiguants entraînements, je ne coopérais pas le moins du monde. Néméa avait dû prévoir comment j'allais réagir car elle m'avait menacé de brûler mes ailes. Cette menace, bien qu'elle ne soit que des mots et une des nombreuses autres qu'elle prononçait, m'avait rendu bien plus gérable. Mais jouer les bons petits toutous ne me plaisait guère. J'en avais plus que marre, cela allait changer ! Peu importe le temps que cela me prendrait pour y arriver, j'allais nous sortir de cette situation !

Tombée du ciel: Ange démoniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant