Chapitre 8 : Un compliment, définitivement.

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Le Soleil venait à peine d'éclaircir l'horizon que je déambulais déjà à travers la maison sans réel but précis. Je n'avais pas réussi à dormir de toute la nuit. Chaque fois que je fermais les yeux, ou bien je me revoyais dans mon ancienne cellule, ou bien le visage de cette diablesse souriant de toutes ses dents d'un air moqueur m'apparaissait lacérant sans aucune pitié la gorge de ma mère. En bref, rien ne me permettait de gagner le sommeil que je méritais tant. Au lieu de persister à essayer de dormir, je m'étais levée et mise à faire les cent pas dans le salon, puis dans la cuisine où j'ai pu grignoter à quelques reprises, dans ma chambre puis de nouveau dans le salon. Les heures s'écoulaient bien plus lentement lorsqu'on s'ennuyait. Pour m'occuper, je m'imaginais diverses scènes où je tuais Néméa de mes propres mains. Je pouvais être très créative lorsque je m'en donnais les moyens ou lorsque j'avais tout simplement une bonne motivation. 

Je n'avais pas croisé Arzhel depuis hier soir, pourtant j'arpentais cette maison depuis des heures et pas une seule fois je ne l'avais aperçu. J'en concluais qu'il n'était tout simplement pas ici mais autre part. S'il avait été dans cette maison, je mettrais ma main à couper qu'il serait venu me voir pour savoir pourquoi je n'étais pas couchée. Je me demandais où il avait bien pu disparaître durant tout ce temps. 

Je m'affalais dans son canapé et observais le plafond d'un air penseur. Toute seule, je ne pouvais pas faire grand chose à part réfléchir à un quelconque plan pour arrêter cette barjo. Cependant tous mes plans manquaient de pièces, ce n'est pourtant pas les idées qui me manquent mais rien ne pouvait se faire sans Arzhel. En parlant du loup, une odeur de brûlée remonta jusqu'à mes narines avant qu'une tornade de flammes sortie de nulle part laisse place à mon âme sœur en chair et en os. Arzhel déboutonnait sa chemise avant de remarquer ma présence sur son divan. Sa chemise laissait entre voir ses muscles saillants ainsi que diverses traces de sang. Je me levais brusquement face à cette constatation.

- Qu'est ce qu'il t'est arrivé ? lui demandais je inquiète de le savoir blessé.

- Ce n'est pas mon sang, ne t'en fais pas. 

Il ôta sa chemisa et la brûla instantanément me laissant une vue sublime sur son torse. Mon manque de sommeil réveilla beaucoup d'images et surtout celles que je ne voulais pas avoir dans ma tête maintenant, devant un Arzhel torse nu face à moi. 

- Alors il est à qui ? l'interrogeais je.

- A un des sbires de Néméa qui n'est heureusement plus de ce monde.

Sur ces belles paroles, il partit en direction de la cuisine se chercher un verre d'eau. Ainsi nous avions assez de distance entre nos deux corps pour que mon cerveau puisse correctement fonctionner. 

- Tu veux bien m'expliquer pourquoi tu es parti et comment le sang de ce sbire a pu atterrir sur ton haut ? 

- Je ne voulais pas t'impliquer alors que tu devais te reposer.

- Mais je ne me suis pas reposée ! Je n'ai pas réussi à fermer les yeux de toute la nuit ! m'indignais je.

- Oui je sais. 

J'ouvris la bouche mais aucun mot ne sortit. Ils semblaient tous coincer au fond de ma gorge. La nonchalance de Arzhel m'avait cloué le bec. Par un heureux miracle, la parole me revient.

- Mais je ne t'ai pas vu de toute la nuit, tu n'étais pas là alors comment tu peux savoir que je ne dormais pas ?

- Je t'ai fait surveiller, répondit il sur le même ton.

- Pardon ? 

Fait surveiller ? Comme faire surveiller un prisonnier ou plutôt espionner ? Il m'annonçait tout ça sans aucun problème, comme si c'était tout à fait normal de faire surveiller quelqu'un.

Tombée du ciel: Ange démoniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant