Tombée du ciel: Ange démoniaque

Chapitre 15 : Le spécialiste en torture

Un éclat sauvage et flamboyant dansait dans ses prunelles. Je ne bougeais pas d'un centimètre, tentant vainement de disparaitre dans les murs. Je jugeais sa posture, voulant connaitre le fond de ses pensées mais il ne laissa rien transparaître. Je n'avais pas la moindre petite idée de ce qu'il se passait dans sa tête. J'assumais ce que je venais de dire. Pour être honnête, je mourrais d'envie qu'on s'embrasse à nouveau. Qu'il me touche encore une fois. Néanmoins je craignais qu'une fois nos corps entremêlés et dévorés par la passion, mon esprit soit ouvert et lisible par Arzhel. Une peur qui s'avère être peu fondée car même si mes pensées seraient accessibles, Arzhel n'aurait pas l'idée d'y jeter un coup d'œil. Cela restait quand même possible. Après un interminable silence gênant, il planta son regard dans le mien.

- Je comprend pourquoi tu as résisté à mes avances, je t'assure. Mais savoir que tu avais envie de moi autant que moi j'avais envie de toi, durant tout ce temps... 

Pour la première fois depuis que je le connais, du moins dans cette vie, Arzhel cherchait ses mots et n'arrivait pas à s'exprimer. Lui qui d'habitude conservait toujours une réplique sarcastique ou salace ne trouvait rien à dire. L'ambiance chaude et intime qui s'était installée précédemment laissait la place à un malaise qui ne nous ressemblait pas. Je m'approchais alors de Arzhel et déposais un chaste baiser sur ses lèvres encore chaudes. 

- La soirée fut longue et éprouvante pour nous. Je sais que, ce que je viens de dire est pour le moins inattendu. Disons qu'en ta présence, ma bouche semble se délier sans demander la permission à mon cerveau. J'arrive tout de même à te cacher certains de mes petits secrets. 

Je lui laissais un court instant pour entendre mes paroles.

- Je sens qu'on est proche de notre but. Même si ce soir, notre plan a foiré, je suis convaincue qu'on y arrivera. Cette garce nous a assez fait de mal comme ça. Je ne devrais pas nous faire souffrir davantage, nous ne devrions plus être aussi peinés d'être l'un à côté de l'autre. J'en ai marre, plus que marre de devoir faire semblant de te détester. Je suis en colère contre toi, c'est vrai mais je ne serais jamais en colère au point de te détester de tout mon être.

J'achevais mon récit par un baiser passionné qui me revenait de droit. Une sorte de récompense après l'effort qu'est de se confier à cœur ouvert. Toutes les cellules de mon corps le réclamaient constamment, à longueur de journée. Le jour comme la nuit. A chaque instant qui passe. J'ai vainement cru que je pourrais faire la sourde oreille face à ce besoin primitif d'être toujours près de mon âme sœur. Mais je me trompais. Une âme sœur signifie littéralement que les deux moitiés ne font qu'un. Le repousser comme je l'avais fait impliquait que j'avais repoussé une partie de moi, la moitié de mon âme. Ma colère et ma vengeance n'ont fait que de m'aveugler au point de me couper en deux. Je ne suis entière que lorsque Arzhel est près de moi. Je venais seulement de le comprendre maintenant. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais. 

Nos bouches dansaient l'une contre l'autre. La langue de Arzhel vient doucement me chatouiller les lèvres pour me demander la permission. J'entrouvris alors ma bouche, à leur tour nos langues se liaient et se déliaient synchroniquement. Mes mains, derrière le dos de Arzhel, le pressaient contre moi comme s'il pouvait se confondre en moi. Trop de tissus séparaient ma peau de la sienne. Une de mes paumes se posait contre le cul de Arzhel et brûla instantanément son jogging, me dévoilant enfin son épiderme lisse. Un râle masculin s'échappait de sa gorge.

- Mon ange, quelle maitrise ! Je n'ai rien senti.

Je passais ma langue le long de son cou jusqu'aux pectoraux. 

- Très drôle, grondais je contre ses abdos saillants. Sois content que je ne te carbonise pas avec ton bout de tissus. 

D'une main posée sous mon menton, il remonta mon visage vers le sien et m'embrassait avec plus de fougue.