Je suis en train d'engloutir mon énième biscuits en fixant la porte d'entrée assisse par terre. Mon cœur bat très fort, j'ai peur qui lui soit arrivée quelque chose. Elle devrait être là depuis longtemps et elle ne répond pas à mes messages. J'aurais dû beaucoup plus insister pour l'accompagner voir ses parents. Est-ce que son père a encore été désagréable avec elle ? Est-ce qu'elle s'est disputée avec Marie ou Caleb ? Pauline a raison, j'ai été égoïste en la poussant à me faire l'amour. Elle était dans une colère noire en découvrant ce qu'il s'était passé entre nous. Gwen ne lui avait rien dit visiblement mais le fait que notre amie évitait tout contact physique avec moi depuis des jours lui avait mis la puce à l'oreille... et les crises nocturnes de plus de plus violente de Gwen. Pauline m'a prise à part un jour pour me faire avouer et j'ai bien cru qu'elle allait me tuer mais après m'avoir engueulée, elle a fini par me forcer à la regarder droit dans les yeux.
« Tu as créé une brèche dans ses défenses, tu as réveillé des souvenirs enfui en elle... qui risque de la tuer et j'espère que tu as bien conscience de cela. »
Elle s'est déjà tellement fait souffrir à cause de ses sentiments envers moi, je pensais que cela l'aiderait à s'accepter de savoir que nos sentiments sont réciproques. Et je suis vraiment stupide d'avoir cru que mon amour pour elle effacerait des années... de paroles religieuses et de la pression de sa famille. Est-ce pour cette raison qu'elle ne rentre pas ? Elle me fuit ?
Du bruit à la porte me sort de ma somnolence, je me lève. Je regarde dans le judas de la porte pour voir qui s'y trouve derrière. Je ne vois personne, j'ouvre quand même la porte pour vérifier. Gwen me tuerait si elle savait que je fais cela. Enfin elle me tuerait, si je ne la tue pas avant. Il faut que je baisse les yeux pour la voir. Elle est par terre en train de ramasser toutes ses affaires qui ont dû se renverser de son sac. Quand elle lève la tête, nos yeux ne se quittent pas. Mon cœur chavire sous son regard, j'ai envie de la prendre dans mes bras. Gwen coupe le contact en baissant la tête mal à l'aise. Comme elle le fait à chaque fois que cela devient intense entre nous. Une fois, le dernier objet ramassé, elle passe devant moi et je sens les effluves d'alcool coordonnés avec sa démarche peu assurée. Elle a bu. Elle se détruit à nouveau. Je ferme les yeux pour éviter d'exprimer mon mécontentement, je ne veux pas réagir impulsivement. Je tiens à comprendre les raisons qui l'ont poussées à agir une nouvelle fois de la sorte. Il y a au moins une chose de bien à connaitre son penchant pour l'alcool, c'est que je sais qu'elle a toujours faim dans cet état-là.
« Tu veux que je te prépare à manger ? »
Elle acquiesce tout en déposant son sac par terre près du canapé. Je la vois se diriger lentement vers la salle de bain sans un regard envers moi. Cela me fait souffrir de la voir dans cette situation-là de ma faute. Je suis en train de la tuer à l'aimer. Je l'entends vomir et pleurer, puis l'eau de la douche couler.
Quand elle sort de la douche vêtue uniquement de son long t-shirt, je dépose son assiette devant elle. Elle me jette un regard rempli de reconnaissance. Elle mange en silence et je n'ose le couper par peur d'empirer son état. Depuis quand, est-ce que le silence a sa place entre nous ? Si on ne se parlait, on se regardait... et si pas, il y avait un contact physique entre nous. On communiquait toujours entre nous d'une manière ou d'une autre mais là, j'ai la sensation qu'une muraille nous sépare.
« Ma mère a proposé que tu viennes manger avec Hippolyte chez eux. »
Sa voix donne l'impression de sortir d'outre-tombe. Elle évite de croiser mon regard, elle a conscience que je me sens coupable d'avoir trompé Hippolyte et que cela m'insupporte de continuer cette comédie. Cela la détruit aussi... de continuer ce rôle, je le vois mais elle ne dira rien parce qu'elle refuse de croire qu'il y a sûrement d'autres solutions.
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La fille du pasteur
RomantikGwen est la fille la plus incroyable que je connaisse, elle est prête à tout pour être libre même à se rebeller contre son père. J'aimerais être comme elle mais je suis déjà incapable de lui révéler mes sentiments. Si seulement, on pouvait être lib...