Chapitre 2

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La voiture traversa la ville déserte. Lily tenta plusieurs fois de capter le regard du conducteur dans le rétroviseur, mais se dégonflait toujours à la dernière seconde, trop impressionnée pour qu'un contact se fasse. Daisy serrait son sac à dos comme un doudou et regardait la rue défiler.

 -On est bientôt arrivés, dit l'agent sur le siège de droite.

Sur son insigne, il était écrit Luke Dwayne en lettres dorées. Celui-là était particulièrement bavard, et à leur arrivée au commissariat, il enchaîna :

 Celui-là était particulièrement bavard, et à leur arrivée au commissariat, il enchaîna :

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 Media : Luke Dwayne

-On va vous montrer votre chambre, mesdemoiselles. Vue sur barreaux, ça vous plaît ?

 -Il me tape sur les nerfs, intima Lily à Daisy.

Elles avancèrent main dans la main vers leur cellule. Leurs menottes tintaient. Il y avait deux couchettes, une de chaque côté de la petite pièce, dont le troisième mur, comme dans un zoo, était effectivement pourvu de barreaux. Luke fit rouler sa chaise de bureau jusque devant les filles et les regarda, bras croisés, d'un air satisfait. L'autre officier apparut derrière lui, le visage dans la lumière. Il était immense, portait une épaisse barbe, et même si ses yeux brillaient d'une drôle de lueur, il resta muet. Les deux policiers étaient de parfaits opposés : Luke, avec ses yeux bleus sarcastiques, son sourire en coin, semblait être le plus vicieux des deux, mais son collègue, impassible, avait de quoi donner des frissons. Pendant un instant, les deux flics se concertèrent dans un coin du bureau. Lily vit pour la première fois un éclat de rire traverser le visage du barbu.

 -De quoi ils peuvent bien parler ? demanda-t-elle, inquiète.

 -De nous. Je ne sais pas ce qu'ils veulent nous faire, mais on ne sortira pas de sitôt.

 -Hé ! hurla Lily en frappant sur les barreaux. Est-ce qu'on peut appeler le foyer ?

 -Chhht ! On se calme là-bas ! répondit Luke de loin sans se retourner, avant de reprendre sa petite conversation.

 -C'est notre droit ! rétorqua Daisy. Laissez-nous appeler le foyer !

Visiblement, les protestations des filles ne mèneraient nulle part, alors Lily tenta une dernière demande :

 -Je peux aller aux toilettes au moins ?

 -Tu peux patienter, t'es grande, pesta le barbu.

Sa voix était grave et semblait sortir de très profond. Cet homme était terriblement intimidant. Mais Lily insista, comme pour jouer avec ses propres limites, voir jusqu'où elle pouvait aller avant qu'il ne se fâche.

 -J'ai vraiment envie de faire pipi. Si vous ne me laissez pas aller aux toilettes... 

 -Quoi ? Tu vas te pisser dessus ?

Il avait l'air en colère. Très en colère.

Media : Sean Hunt

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Media : Sean Hunt

 -Sean, mon vieux, ne la brusque pas, hein, dit Luke en rigolant.

Ce grizzly s'appelait donc Sean, et il s'avançait à grand pas vers Lily, de plus en plus terrorisée.

 -Vas-y alors. Pisse-toi dessus.

 -Me dites pas ce que je dois faire.

 -Très bien. Retiens-toi. On verra bien ce qu'il finira par t'arriver.

Lily recula, tremblante, et tenta de garder ce qui lui restait de dignité. Sean retourna s'asseoir avec Luke et un silence pesant s'installa. Daisy fit comprendre à Lily qu'elle avait une folle envie de fumer un pet pour se détendre, et elles pouffèrent de rire.

 Daisy fit comprendre à Lily qu'elle avait une folle envie de fumer un pet pour se détendre, et elles pouffèrent de rire

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La nuit était bien avancée, et Luke avait disparu, sans doute pour se reposer un peu. Sean en revanche montait la garde depuis son bureau, tout en sirotant un café. Il voulait sans aucun doute rester à l'affût du moindre geste de rébellion de ses détenues. Juste avant de s'endormir, épuisées, les filles entendirent le téléphone sonner. Sean décrocha. Des bribes incompréhensibles s'échappèrent du combiné.

 -Oui, je suis encore là. Avec Luke. On a eu quelques petits soucis avec des jeunes... Hm. Stupéfiants et alcool, c'est ça. Hm. On s'en occupe, oui. On va libérer la place.

Que pouvait bien dire "on va libérer la place" ? Ça, elles ne pouvaient pas encore s'en douter...

GOOD COP, BAD COPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant