Lily et Daisy ont 18 ans et s'en fichent pas mal des règles : elles aiment s'amuser, boire et fumer, comme tous les ados... jusqu'à ce qu'elles se fassent arrêter. Prises en main par deux policiers aux intentions troubles, elles vont chacune vivre u...
La nuit était passée. Daisy réalisa qu'elle était fermement harnachée au siège arrière d'une voiture. Dehors, le ciel était pâle, il devait être encore tôt. Elle se frotta les yeux et regarda les palmiers tout autour. C'était un joli quartier résidentiel, avec des maisons blanches, des jardins verts et des routes plates et infinies. Daze. Luke l'avait appelée comme ça. C'était un surnom encore nouveau pour elle.
-Pourquoi Daze ?
-Pourquoi pas ?
Luke lui ouvrit la portière et lui tendit la main pour qu'elle descende.
-C'est chez vous, ça ?
-Exactement.
-Pourquoi est-ce que vous m'emmenez chez vous ? Elle est où, Lily ?
-Personne n'allait venir payer votre caution, et on a prévenu le foyer que vous alliez être prises en charge par nos soins après vos bêtises. Estime-toi heureuse de déménager de ta cellule. Ici, tu auras tout ce qu'il te faut, si tu es sage.
Daisy eut un mouvement de recul qui n'échappa pas à Luke. Il lui attrapa le poignet et lui passa une menotte avant d'enfiler l'autre.
-Je pensais pouvoir te laisser libre, mais je me suis trompé. Il va falloir te mater.
Le flic souriait, narquois, sûr de lui. Daisy se laissa entraîner jusqu'à la maison. A l'intérieur, ça sentait le pop corn. "Drôle d'odeur" pensa Daisy, qui réalisa qu'elle était affamée. Luke attacha son poignet à la table de la salle à manger et la fit s'asseoir le temps de se changer. De retour sans son uniforme, il avait l'air d'un homme tout à fait normal. Ou plutôt d'un homme qui pouvait cette fois tout se permettre. Le ventre de Daisy se mit à gronder malgré elle.
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-On dirait que tu as faim, Daze.
-Non, j'ai pas faim...
Elle ignorait pourquoi elle mentait comme ça. Tout ce qui lui importait, pour l'instant, était de lui tenir tête. Luke s'avança jusque derrière elle et fit descendre une main sur son ventre. Elle se figea. Il avait une grande main chaude et douce, qui recouvrait tout le petit ventre de Daisy. Bien entendu, il gronda de nouveau.
-Pas faim ? Je vois.
Luke sortit de la pièce. Daisy l'écouta s'affairer sans comprendre. Lorsqu'il revint, il tenait un bol en plastique rempli de céréales multicolores, qu'il déposa bien en évidence... par terre.
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-Je te laisse ça là, pour quand tu auras faim. Bien entendu, tu ne le bouges pas de là où je l'ai mis. Les chiots errants dans ton genre finissent toujours par manger dans la gamelle qu'on leur offre, pas vrai ?
Daisy rougit comme une pivoine. Elle ne parvenait pas à démêler sa colère du drôle de sentiment qui l'envahissait. Après tout, il lui manquait du sommeil, et la faim n'aidait pas. Elle s'assoupit sur la table.
En se réveillant, cette fois, la faim la tenaillait beaucoup trop. Elle pouvait entendre le bruit de la télé provenant du salon : Luke devait être en train de la regarder, et ne ferait pas attention à elle si elle mangeait... Elle descendit de sa chaise. Aussitôt, ses menottes brisèrent le silence. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Bien sûr, Luke l'avait entendue. Elle le vit arriver, les bras croisés, l'air vaguement amusé.
-Alors tu t'es décidée à manger ? Vas-y, je te regarde.
Daisy ne fit pas attention au ton provocateur de Luke. Elle s'agenouilla et voulut se pencher vers la gamelle mais réalisa qu'elle était trop loin pour qu'elle puisse l'atteindre tout en restant attachée.
-C'est trop loin...
-Ah, tiens, oui ! dit Luke, feignant la surprise. Peut-être que si tu avais été plus sage tout à l'heure, je ne t'aurais pas attachée ici et tu serais déjà en train de manger.
Daisy ne sut quoi répondre. Elle baissa les yeux tristement vers le bol de céréales et se figura mentalement leur goût sucré. Puis sa voix sortit, toute penaude.
-S'il vous plaît...
Luke ne dit rien, mais caressa brièvement la tête de la jeune fille avant de prendre quelques céréales dans sa main.
-Bon, bon. Je vais t'aider à manger, d'accord ? Ouvre la bouche.
Daisy obéit. D'abord, Luke ne fit que déposer des céréales sur sa langue, mais bientôt, elle plongea elle-même son visage au creux de sa main pour y manger. C'était un sentiment de honte bizarrement agréable pour elle, et elle finit toutes ses céréales comme ça, comme un petit animal, sous les caresses de plus en plus tendres de Luke. Lorsqu'elle eut terminé, il lui essuya le visage avec une serviette et la détacha.
-Tu vois, en un rien de temps tu me manges déjà dans la main.
