Acte 3 : La capitale

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Les vacances suivant l'examen étaient finies, je me précipitais alors sur la capitale pour entrer dans le monde universitaire.

      En tout début d'année, les nouveaux Bacheliers se succédaient à l'Office des diplômes récupérés leurs diplômes avec fierté, pour certains, c'était pour une éventuelle inscription dans les universités publiques et pour d'autres, c'était pour passer des concours pour les instituts ou écoles.

       Je faisais partie de la dernière catégorie. J'avais opté pour l'école de magistrature, il me fallait réussir à ce concours. J'avais donc déposé mon dossier et j'attendais le moment pour passer le concours.

     Dans l'attente du concours, je profitais pour m'accommoder à la vie de la capitale qui était totalement opposée à celle de la province.

         N'ayant aucun parent dans la capitale, j'étais livré à moi-même. Je louais une petite chambre avec douche interne dans un bas quartier de la place. Je communiquais continuellement avec ma famille. Ma maman était celle à qui je manquais le plus et elle me le faisait savoir, c'était tout à fait normal comme toutes les mères elle voulait toujours me savoir près d'elle, j'étais le premier à quitter la maison, et même la ville alors vous imaginez bien son état.
Alors pour éviter d'être une charge trop lourde pour ma mère et mon aîné, je m'étais trouvé une petite bricole dans un cyber. Bien évidemment, cela n'avait pas été facile. J'ai dû enchaîner des petites bricoles ici et là, maçonnerie, peinture, plomberie et j'en passe, toutes bricolent étaient la bienvenue, j'étais toujours près. Ce sont mes aptitudes en informatique, qui m'ont valu ce poste au cyber du quartier moyennant une rémunération à hauteur de 150.000 FCFA/mois, c'était assez pour subvenir à mes besoins. De temps en temps, j'allais dans un restaurant que j'appréciais particulièrement. Je me sentais à mon aise dans cet endroit alors j'y allais très souvent. La date du concours approchait à grands pas, alors je me suis mis à bûcher, comme à mon habitude, je me mettais toujours à fond dans tout ce que j'entreprenais. Jour et nuit, je travaillais, il ne fallait pas que j'échoue à ce concours.

LE CONCOURS :

         Ce matin n'était pas comme les autres, je m'étais réveillé de bonheur et m'étais préparé en conséquence, le jour tant attendu, était enfin arrivé pour moi, car ce concours me tenait plus à cœur que le bac. Le bac était une condition nécessaire pour atteindre mon objectif et ce concours le début de la réalisation de mon rêve. Le premier jour était formidable comme toute attente, j'avais bien travaillé, les jours suivants comme pour ainsi dire étaient la répétition d'un bon travail. Le jour de l'oral, j'avais choisi mon texte, que j'avais traduit à la perfection, mes examinateurs étaient ébahis. Ils étaient trois dans la salle, l'un d'eux me félicitait avec insistance et me demanda par la suite si j'avais un parrain. Moi d'un air innocent, je répondais que non.
Il me demanda alors de patienter pour les résultats.
J'étais rentré chez moi confiant, mais quelque peu perplexe. J'essayais de comprendre ce qu'il voulait dire par parrain.

Les RÉSULTATS :

         Le moment que j'attendais était arrivé, j'ai appelé ma maman et mon aîné puis pris la direction du centre pour m'acquérir des résultats.
Hélas, c'était sans compter sur la mauvaise surprise qui m'attendait de pied ferme. J'ai fouillé mon nom sur les listes, j'étais assez confiant en ce moment, mais plus je cherchais, plus mon enthousiasme chutait à la vitesse d'une gazelle en fuite, je ne trouvais pas mon nom. Je ne perdais pas espoir, j'ai fouillé encore et encore toujours rien, je ne m'arrêtais pas. Je commençais à stresser, je sentais mon rêve s'éloigner à pas-de-géant. Les larmes coulaient comme les eaux des chutes du Niagara. C'était évident que je ne l'avais pas eu, j'étais étouffé.
Mais quel est donc ce sentiment incontrôlable et nouveau qui me submerge ? Est-ce donc cela l'effet de l'échec, un goût amer qui envahit tout mon être ? Ma mère essayait de me joindre à plusieurs reprises aucune réponse, j'étais bien à l'ouest dans la tête, mes idées, mes pensées. Quand j'ai enfin répondu elle se doutait déjà du résultat, alors, elle s'est mit à me conseiller de ne pas perdre espoir que je devais réessayer l'année suivante. J'étais vraiment inconsolable, c'était vraiment le premier frein à mon objectif, la pilule faisait trois fois la taille de ma gorge, elle s'obstinait à ne pas passer. Après plusieurs semaines de mélancolie, je pris appui sur les conseils prodigués par ma mère et mon aîné et petit à petit, je reprenais goût à la vie et j'avais décidé de récidiver l'an prochain, cette fois, je me donnerais encore deux fois plus. N'est-ce pas dit-on qu'on reconnaît la grandeur de l'homme au nombre de fois qu'il s'est relevé après chaque chute ?

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