2 - Julien et Etienne

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L'amour est la plus belle chose qui soit. Enfin, en principe. Car lorsque tu aimes quelqu'un que tu ne devrais pas aimer, cela devient la plus grande souffrance. Cela résume très bien ce qu'il se passe en ce moment pour moi.

Je me présente, je m'appelle Julien. J'ai 17 ans et je suis gay. Mais ça, ni mes parents, ni le peu d'amis que j'ai, ni personne en fait n'est au courant. Autant dire que c'est mon plus grand secret. Mais voilà, je suis amoureux de mon meilleur ami, Étienne. Enfin plutôt ancien meilleur ami. En même temps, en tant que capitaine de l'équipe de rugby, il a déjà une belle réputation, à cela, il faut ajouter sa prestance et son charisme hors du commun. Tout cela fait qu'il a arrêté de me fréquenter et traîne avec d'autres personnes appartenant à son niveau de popularité. Je vois bien qu'il attire les regards des filles et j'ai de plus en plus peur qu'il finisse par succomber à leurs charmes. Enfin, jusqu'à présent, cela n'a jamais marché, allez savoir pourquoi mais tant mieux pour moi et tant pis pour elles. Enfin bon, je ne me lasserais jamais de regarder ce bel apollon qui fait tourner toutes les têtes. Et pour ne rien arranger à ma santé mentale, je vais dormir chez lui pendant une semaine, mes parents partant pour affaire, ils me laissent donc, pour eux, seul chez un bon ami à moi. Ce qui était le cas, mais ce n'est plus trop d'actualité. Mes chers parents partent donc ce soir. La sonnerie sonne finalement la fin de la semaine de cours et le début du week-end. Je me dépêche alors de rentrer chez moi tandis que j'aperçois Étienne qui reste avec ses amis encore quelque temps.

A peine rentré chez moi que j'ai juste le temps d'attraper ma valise et que mes parents m'emmènent devant la maison de celui avec qui j'ai partagé mon enfance. Après avoir salué les parents de mon meilleur ami, je montais directement dans sa chambre et je toquais à la porte de celle-ci. J'entendis une chute de quelque chose que j'imagine être une pile de livre puis une voix me parvint :

« Oui ? Ah c'est toi Julien ! Attends deux secondes ok ? »

Je répondis par l'affirmative avant de m'adosser à la porte. J'imaginais sans problème ce cher Étienne. En train de ranger sa chambre à toute vitesse. Je me marrais tout seul avec cette image en tête quand finalement la porte s'ouvrit, manquant accessoirement de me faire tomber tant elle fut ouverte dans la précipitation.

Je pénétrais dans la chambre en faisant abstraction de ce qui restait du rangement primaire effectué. Elle n'avait pas trop changé depuis la dernière fois où j'étais venu. Autant dire une éternité, il y a toujours une étagère face au lit avec si peu de livres qu'on se demande pourquoi elle est là, en revanche, l'armoire contenant les habits s'est agrandie. Le lit est devenu un bon deux places, suffisamment grand pour contenir les 1m90 de muscle sans qu'il n'ait les pieds en dehors.

« Hé, Julien, ça te dirait qu'on fasse comme quand on était gamin ? Tu sais, quand on dormait dans le même lit ?

- Hein ? Co-comment tu peux dire ça ? dis-je, affreusement gêné. »

Je devais être rouge de honte. Sans parler que quand il a dit ça, il semblait sérieux et pendant un court instant, j'ai réellement pensé que j'avais une chance. Mais je suis revenu à la dure réalité. Je pose mes affaires dans la chambre en évitant son regard, puis retourne en vitesse saluer mes parents avant leur départ.

********

Cinq jours ont passés depuis que je suis chez Étienne. La cohabitation ne se passe pas si mal, je dirai même plutôt bien. On a même retrouvé notre complicité d'antan. J'en reviens à peine et je me demande encore comment nous avons pu rompre ce lien si fort. En réalité, bien sûr, je sais pourquoi : je me suis rendu compte que j'éprouvais des sentiments pour lui. Enfin, il est inutile de ressasser les mauvais souvenirs. Ce soir, nous sommes seulement tous les deux, les parents d'Étienne ayant décidé de passer une soirée en amoureux. Ils ont tous décidé de tout faire pour que je me retrouve seul avec Étienne. ou quoi ? Je crois bien que mon imagination ne va pas arrêter de s'emballer. Ô rage ! Ô désespoir ! Ô jeunesse ennemie ! N'ai-je donc que si peu vécu pour cette infamie ? Non, là je pars trop loin. Mais bon, je n'y peux rien si je suis de genre à me dire qu'il y a toujours une petite chance, même infime. Pour me changer les idées, je décide de m'installer sur le canapé du salon, mes écouteurs sur les oreilles et un bon livre entre les mains : Les Loups de Riverdance. C'est une fantasy gay, pour l'avoir, j'ai dû l'acheter seul et le cacher derrière une pile de livre. J'avais bien trop peur que mes parents tombent dessus par hasard et se doutent de quelque chose. En attendant, le livre en vaut largement la peine : ça fait 4 ou 5 fois que je le relis. A un moment, je lève le nez de mon bouquin en sentant une tape sur mon épaule. Je retire immédiatement mes écouteurs pour écouter ce qu'Étienne a à me dire.

OS gay lemon - Histoires courtes YaoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant