L'élue des 4 maisons

La mélodie qui rend fou

Suite à la réception de la lettre contenant la terrible nouvelle, je suis partie en vitesse de la chambre de mes amis pour me diriger vers la Forêt Interdite. Recouverte de ma Cape d'Invisibilité, je me faufile à l'extérieur du château et me dirige vers le creux de la forêt dans l'espoir d'y croiser le petit troupeau de Licornes qui vit à proximité de la Cabane de Hagrid. Heureusement pour moi, ce n'est pas la pleine lune ce soir, je ne risque donc pas de croiser un Loup-Garou sanguinaire qui voudra me manger tout cru ou me mordre pour me transformer. Je n'ai apporté que ma Baguette Magique et un sac rempli de pommes et de carottes pour les nourrir. La neige blanche tombée la veille craque doucement sous le poids de mes pas.

Alors que j'arrive vers leur endroit favorit, un chant, très agréable à entendre, parviens à mes tympans. Ce bruit ne m'était pas infamilier mais je ne saurai dire ce qui le produisait à l'instant. Par curiosité, je décide de suivre le son. J'utilise mon ouïe sur-développé de Fée pour me donner de meilleures chances de trouver la provenance de ces notes mélodieuses. Prudemment, je marchais dans la neige qui était suffisamment haute pour recouvrir six centimètres au dessus de mes chevilles. Mais au fur et à mesure que la mélodie pénétrait mes oreilles, une sensation étrange me parcourait. Comme si j'étais envoûté par la mélodie, prise au piège des notes. C'est ainsi que je compris que cette douce chanson n'est nul autre que le chant d'un Forcifère. Sa mélodie est plus couramment connue sous le nom de la mélodie qui rend fou. Aussitôt, je coupe le son de mes oreilles et m'assure de ne plus utiliser mon ouïe de Fée. Je n'avais aucunement envie de finir mon existence dans un état cinglant causé par une mélodie maudite. Le plus étrange reste sa présence à Poudlard. Ces oiseaux au plumage éclatant vivent exclusivement en Afrique. Ce qui veut dire que cet oiseau est bien loin de chez lui. Il ne pourra pas survivre à l'hiver si je le laisse ici, seul, dans la Forêt Interdite. Ma priorité est donc de le retrouver avant que la nuit ne tombe. N'aillant pas le temps pour le chercher seule, j'appelle, dans un sifflement, des renforts. Aussitôt je les ai appelés, aussitôt elles sont arrivés. Lucy et Hedwige avaient même pensé à amener Darkside avec elles. Chacun de notre côté, nous sommes donc partis à la recherche de la créature.

C'est au bout de trois quart d'heure de recherche que Hedwige revient en faisant aller ardemment ses plumes dans tous les sens pour que je la suive. Je rappelle Lucy et Darkside en sifflant le son auquel je les ai habitué à répondre. Ils nous ont rejoint en cours de route. Je suivais Hedwige en courant dans le tapis blanc qui me donnait du fil à retordre. Je vous le dis, ce n'est pas aussi facile que ça n'en paraît de courir dans la neige sans se planter et ainsi devenir tout trempé.

C'est bien creux au fond de la Forêt que la boule de plume était cachée. Je m'approche avec lenteur et douceur pour ne pas l'effrayer. Le pauvre, était gravement blessé à une aile et il se vidait de son sang. Il semblait souffrir atrocement. Sans même réfléchir, je ne perd pas une seule seconde. Je prend mon mouchoir de soie et fait un bandage de fortune. Je me sers de l'élastique à cheveux, laissant ainsi mes cheveux retomber de ma queue de cheval pour atterir sur mes épaules jusqu'à ma taille, pour attacher plus solidement le carré de tissu blanc. Par la suite, je prend doucement l'animal dans mes bras et je cours, comme je n'ai jamais couru auparant, jusqu'au château. Pendant ma course, j'ai enroulé mon écharpe autour de l'oiseau pour le garder au chaud. Si je ne fais rien, il va mourir et vu la quantité de sang qu'il a perdu, je ne saurais dire il lui reste combien de temps à vivre. Mais je sais que ce n'est vraiment pas long comme lapsus de temps. Je dirai moins d'une heure, deux heures maximum s'il est chanceux.

Rendue dans la Salle des Escaliers, je monte quatre à quatre les marches jusqu'au septième et dernier étage du château, là où se trouve le Portrait de la Grosse Dame.

- Antochère! Dis-je pressée comme jamais je ne l'ai été auparavant.

La Grosse Dame m'ouvre le passage vers la Salle Commune des rouges et or. Je la remercie et me précipite vers la Salle Commune en courant à vive allure. En entrant dans la grande pièce, je remarque qu'elle est vide. Aucun étudiant, ni même aucune des personnes dans les portraits n'étaient là. À croire qu'ils ont d'autres occupations que d'attendre là toute journée à regarder les élèves qui passent.